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Le DG de Nissan, annoncé sur le départ, passe lundi sur le gril d'un conseil d'administration


Actualité publiée le 09/09/19 05:04

Le directeur général de Nissan Hiroto Saikawa quitte la conférence de presse de présentation des résultats du groupe, le 25 juillet 2019 à Yokohama (AFP/TOSHIFUMI KITAMURA)

Le directeur général de Nissan, Hiroto Saikawa, éclaboussé par une affaire de prime indûment perçue, va prochainement quitter ses fonctions, un départ qui pourrait être officialisé dans la soirée à l'issue d'un conseil d'administration.

Une conférence de presse du président de cette instance et des responsables des trois comités de gouvernance (nomminations, rétributions, audit) est prévue en début de soirée à l'issue.

M. Saikawa a, selon les médias, fait part à plusieurs hauts responsables du groupe avant la réunion de sa décision de quitter ses fonctions. La date de son départ et le nom de son successeur ne sont cependant pas décidés à ce stade, ont notamment indiqué le quotidien économique Nikkei et l'agence de presse Kyodo.

Nissan n'a pas confirmé ces informations.

Le conseil, auquel assistent les dirigeants de Renault et administrateurs de Nissan Jean-Dominique Senard et Thierry Bolloré, se tient au siège du groupe à Yokohama, près de Tokyo.

Il devrait "se terminer tardivement dans la soirée", selon plusieurs sources interrogées par l'AFP.

A l'agenda figurent notamment les conclusions d'un audit interne de Nissan, portant entre autres sur un dispositif appelé "share appreciation rights" (SAR), au coeur de la polémique autour de M. Saikawa.

Le patron avait confessé la semaine dernière avoir touché par le passé une rétribution excédant ce à quoi il avait droit, sous la forme d'un bonus en numéraire égal à la plus-value découlant de la hausse de l'action Nissan.

S'excusant "pour le trouble causé", il avait promis de restituer la somme incriminée qui s'élèverait selon les médias à 47 millions de yens (environ 400.000 euros).

- Déjà en sursis depuis des mois -

En guise de défense, M. Saikawa a rejeté la faute sur le "système mis en place sous Ghosn", dont il aurait, dit-il, bénéficié malgré lui.

En novembre dernier, Carlos Ghosn, alors PDG de Renault, président de Nissan et patron de l'alliance Renault-Nissan-Mitsubishi Motors, a été arrêté au Japon puis inculpé pour malversations financières. Libéré sous caution, il prépare actuellement son procès, lequel pourrait s'ouvrir au printemps prochain selon ses avocats.


Des voitures stockées dans l'usine Nissan de Sunderland, en Angleterre, le 16 mars 2019 (AFP/Archives/ANDY BUCHANAN)

Cependant, d'après de récentes affirmations de Greg Kelly, ancien bras droit de Carlos Ghosn et également inculpé au Japon, M. Saikawa aurait délibérément fait différer de quelques jours la date d'exercice prévue de ses SAR en mai 2013. Ce qui lui aurait permis de gonfler sa prime, l'action Nissan ayant bondi de 10% dans l'intervalle.

M. Saikawa était déjà en sursis avant même que cette affaire n'éclate. Depuis des mois, des actionnaires de Nissan réclamaient son départ, le jugeant trop associé à l'ère Carlos Ghosn, dont il fut longtemps le protégé avant de retourner sa veste.

Sous pression, le directeur général de 65 ans avait alors promis en juin de préparer sa succession au plus vite.

Une autre démission serait aussi imminente, a affirmé vendredi l'agence Bloomberg: celle de Christina Murray, précisément responsable chez Nissan de la "compliance" (respect de l'éthique) et de l'audit interne, pour des raisons encore inconnues. Sollicité par l'AFP, le groupe n'a pas fait de commentaire.

- "Priorité à l'alliance" -

Par ailleurs, les autres dossiers urgents à traiter ne manquent pas chez Nissan.

Ses résultats financiers ont fondu au premier trimestre de son exercice 2019/2020, et le groupe a entamé une profonde restructuration de son outil industriel, impliquant la suppression de 12.500 emplois dans le monde.

Renault et Nissan s'efforcent aussi de rebâtir leur alliance, mise à mal depuis l'éviction de Carlos Ghosn, qui était la clé de voûte de l'édifice.

"Il y a des hypothèses de travail" sur une évolution des participations croisées entre les deux groupes, mais "rien n'est acté" sur le sujet, glisse à l'AFP une source proche du dossier. "La priorité est à l'industriel et à l'alliance", insiste cette même source.

Actuellement, Renault - dont l'Etat français détient 15% du capital - contrôle 43% de Nissan, lequel possède 15% du constructeur tricolore.

Rebattre les cartes de cette alliance pourrait permettre de ressusciter un projet de fusion entre Renault et Fiat Chrysler, qui avait avorté début juin devant les réticences de Nissan et de l'Etat français, soucieux de retisser d'abord les liens avec les Japonais.

© 2019 AFP

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