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Luc Rémont démis de ses fonctions à la tête d'EDF


Actualité publiée le 21/03/25 15:33

Le couperet est tombé ce vendredi 21 mars : Luc Rémont n’est plus le PDG d’EDF. Convoqué à Bercy en début d’après-midi, il a été officiellement remercié par le ministre de l’Économie, Eric Lombard, après des semaines de tensions grandissantes avec les poids lourds de l’industrie française. 

Arrivé en novembre 2022 avec la lourde tâche de piloter la relance du parc nucléaire français, Rémont n’aura pas tenu jusqu’à la fin de son mandat initialement prévu pour cinq ans. La décision de mettre aux enchères une partie de l’électricité nucléaire a provoqué une fronde inédite des industriels, en pleine renégociation de leurs contrats de long terme. Dans les couloirs de Bercy, son départ précipité bruissait depuis plusieurs jours. Il est désormais acté.

Une rupture consommée avec les industriels et les ministres

Depuis plusieurs mois, les tensions étaient vives entre EDF et les grands consommateurs d’électricité, à commencer par les géants de la métallurgie, de la chimie ou de l’automobile. Ces derniers s’insurgent contre la nouvelle politique commerciale d'EDF, qui rend plus incertain l’accès à une électricité bon marché sur le long terme. Cette stratégie, pilotée par Rémont, visait à rendre le groupe plus rentable, mais s’est heurtée de plein fouet à l’objectif de souveraineté énergétique défendu par le gouvernement.

« La décision de vendre l’électricité nucléaire via des enchères a été perçue comme une trahison par les industriels historiques », confie une source proche du dossier. Plusieurs ministres, actuels ou passés, ont aussi exprimé leur malaise face à cette orientation. Bruno Le Maire, Roland Lescure et Marc Ferracci auraient tous fait part de leur désaccord, accélérant la mise à l’écart du PDG.

Luc Rémont, une ascension express freinée net

Issu de Schneider Electric, Luc Rémont avait pris la tête d’EDF après le départ de Jean-Bernard Lévy. Sa nomination, saluée à l’époque pour son profil de gestionnaire expérimenté, intervenait dans un contexte particulièrement tendu : dette colossale d’EDF, retards sur les chantiers EPR, retour de l’État comme actionnaire unique et enjeux de réindustrialisation.

Officiellement nommé pour cinq ans, son mandat d’administrateur devait être renouvelé en juin prochain. Ce point technique ne l’a pas protégé d’un limogeage express, preuve que l’Élysée a souhaité reprendre la main sans attendre, alors que la pression monte sur la facture énergétique des entreprises.

Bernard Fontana pressenti pour reprendre les rênes

Le nom de Bernard Fontana, actuel PDG de Framatome depuis 2015, circule déjà avec insistance pour succéder à Luc Rémont. Framatome, filiale d’EDF spécialisée dans les technologies nucléaires, joue un rôle stratégique dans les projets de relance du parc atomique tricolore. Fontana, ingénieur et fin connaisseur du secteur, pourrait incarner un retour à une ligne plus technocratique et plus alignée avec les attentes de l’État.

Le changement à la tête d’EDF intervient dans un contexte de grande fébrilité : relance des EPR, crise énergétique européenne, révision des tarifs régulés, pression climatique. L’État ne peut plus se permettre de faux pas. La nomination du futur PDG sera un signal fort sur l’orientation à venir de la politique énergétique française.

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