Luca de Meo devient directeur général de Kering à partir du 15 septembre 2025
Actualité publiée le 17/06/25 08:49
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Luca de Meo, actuel directeur général de Renault, deviendra DG de Kering à la mi-septembre 2025. Le conseil d’administration du groupe, réuni ce lundi 16 juin, a entériné cette nomination sur proposition de François-Henri Pinault, président du groupe.
Un vent nouveau souffle donc sur Kering, maison-mère de Gucci, Yves Saint Laurent ou Balenciaga. Cette arrivée marque une rupture nette : pour la première fois, la direction générale ne sera plus concentrée dans les mains du président. François-Henri Pinault conservera la présidence, tandis que Luca de Meo incarnera une nouvelle gouvernance bicéphale, pensée pour porter une nouvelle phase de développement du groupe.
Un calendrier calé au millimètre
Les contours de ce changement ont été soigneusement balisés. Le conseil d’administration a fixé la date de la future Assemblée générale au 9 septembre 2025. C’est ce jour-là que les actionnaires devront :
- approuver la nomination de Luca de Meo en tant qu’administrateur,
- valider la nouvelle politique de rémunération liée à cette organisation,
- formaliser la séparation des pouvoirs entre présidence et direction générale.
L’entrée en fonction de Luca de Meo est prévue pour le 15 septembre, soit six jours après l’AG. Une transition douce mais rapide, destinée à rassurer les marchés et à donner au futur DG le temps de préparer ses premiers arbitrages.
Un virage stratégique pour Kering
En faisant appel à une figure du secteur automobile, Kering s’écarte de son écosystème traditionnel. Luca de Meo n’a certes jamais dirigé de maison de luxe, mais son parcours à la tête de Renault, Seat ou Fiat démontre sa capacité à repositionner des marques en perte de vitesse.
Dans un communiqué, Kering qualifie cette nomination d’“étape majeure dans l’évolution de sa gouvernance”. L’objectif est clair : impulser une nouvelle dynamique dans un contexte de ralentissement de la croissance et d’érosion de parts de marché, notamment pour Gucci, qui peine à retrouver sa flamboyance.
Le choix de Luca de Meo envoie donc un signal fort. Il est perçu comme un manager rigoureux, féru de design produit et rompu aux défis industriels. Un atout de poids pour repositionner l’offre de Kering dans un secteur du luxe en pleine mutation.
Un défi d’image autant que de gouvernance
Ce changement marque également une évolution de posture pour François-Henri Pinault. En déléguant la direction opérationnelle, il opère un pas de côté stratégique tout en restant aux commandes. Cette séparation des pouvoirs vise à renforcer la clarté des rôles au sommet, à la manière de ce que pratiquent d'autres géants comme LVMH ou Hermès.
Kering joue gros. Le groupe, valorisé à plus de 40 milliards d’euros, doit désormais prouver que cette nouvelle organisation portera ses fruits. Les investisseurs scruteront les premiers pas de Luca de Meo avec attention, dès l'automne prochain. Car dans l'univers du luxe, chaque détail compte — surtout lorsqu’il s’agit de leadership.