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Martin Sion, l'homme d'ArianeGroup, nommé à la tête d'Alstom


Actualité publiée le 09/10/25 08:48

Le constructeur ferroviaire Alstom a tranché : c’est Martin Sion, PDG d’ArianeGroup, qui succédera à Henri Poupart-Lafarge à la direction générale. Un profil inattendu pour un changement à fort enjeu.

Après cinq mois de recherches discrètes, Alstom a trouvé son nouveau capitaine. Le conseil d’administration a désigné Martin Sion, actuel dirigeant d’ArianeGroup, pour prendre les rênes du groupe à compter du 1er avril 2026. Il remplacera Henri Poupart-Lafarge, à l’issue d’une transition de six mois déjà enclenchée.

Le choix de Martin Sion n’est pas anodin. Cet ingénieur de 57 ans, à la tête du programme Ariane 6, représente une figure reconnue de l’industrie aéronautique et spatiale. Il succède à un autre ingénieur, Henri Poupart-Lafarge qui avait annoncé en mai son intention de ne pas solliciter un quatrième mandat à la tête du groupe. 

Un transfert de compétences entre l’espace et le rail

Martin Sion a passé la majorité de sa carrière au sein de Safran, où il a côtoyé Philippe Petitcolin, aujourd’hui président du conseil d’Alstom. Tous deux ont dirigé, à différentes époques, des entités stratégiques du groupe, comme Snecma et Sagem, avant de voir leur trajectoire converger autour du programme Ariane 6, finalement lancé en juillet 2024 après des années de reports.

Le parallèle entre l’univers spatial et l’industrie ferroviaire a semble-t-il pesé dans la décision. Chaînes de production complexes, délais critiques, sous-traitance internationale… le quotidien d’ArianeGroup n’est pas si éloigné de celui d’Alstom, qui fabrique trains, métros et tramways dans 63 pays.

Du côté du comité des nominations, les profils internes ne faisaient pas l’unanimité. Le favori d’un temps, Jean-François Beaudoin, a quitté le groupe, laissant la voie libre à une candidature externe avec une solide expérience industrielle.

Des défis de taille attendent le nouveau directeur général

En dix ans sous la houlette de Poupart-Lafarge, Alstom est passé de 6 à 18,5 milliards d’euros de chiffre d’affaires, notamment grâce au rachat de Bombardier Transport. Mais l’entreprise reste fragile : évincée du CAC 40, bousculée par des retards de livraison, elle vise une marge d’exploitation de 7 % et une croissance organique de 3 à 5 % cette année.

Martin Sion héritera d’un mastodonte industriel : 225 sites répartis dans 63 pays, 86 000 salariés, une présence mondiale qui le place au deuxième rang mondial derrière le géant chinois CRRC. Un écosystème où la diversification dans la signalisation, la maintenance et les services numériques devient vitale.

Le marché mondial du ferroviaire progresse d’environ 3 % par an d’ici à 2027, selon l’Unife. Pour rester dans la course, Alstom devra conjuguer excellence industrielle, fiabilité et innovation. Et surtout, "tenir ses promesses, comme tout leader de son secteur".

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