Meta se lance dans un projet titanesque : un câble sous-marin de 40 000 Km
Actualité publiée le 02/12/24 15:05
Cours | Graphes | News | Forum |
Meta, le géant de la tech derrière Facebook, Instagram et WhatsApp, s’apprête à transformer le paysage mondial des télécommunications. Avec ses plateformes générant une part colossale du trafic internet mondial – 10 % du trafic fixe et 22 % du trafic mobile – et ses besoins croissants en intelligence artificielle (IA), Meta mise sur une solution inédite : construire son propre câble sous-marin, un projet titanesque évalué à plus de 10 milliards de dollars.
Un câble sous-marin de 40 000 kilomètres pour relier le monde
Annoncé par le magazine TechCrunch et confirmé par des sources proches de l’entreprise, ce câble de fibre optique s’étendra sur plus de 40 000 kilomètres, un exploit technologique et logistique sans précédent. Entièrement détenu par Meta, il représente une première pour l’entreprise et marque un tournant dans ses efforts d’indépendance infrastructurelle. Selon Sunil Tagare, expert en câbles sous-marins, ce projet pourrait coûter initialement 2 milliards de dollars, mais les dépenses devraient dépasser les 10 milliards à mesure de son avancement.
Trajet stratégique et ambitions géopolitiques
Le câble suivra un tracé en "W", reliant :
- La côte est des États-Unis,
- L’Inde via l’Afrique du Sud,
- Puis revenant à la côte ouest des États-Unis via l’Australie.
Ce parcours a été soigneusement pensé pour éviter les zones géopolitiquement sensibles, telles que la mer Rouge, la mer de Chine méridionale et le détroit de Malacca. L’objectif : sécuriser les transmissions tout en garantissant une couverture mondiale optimale.
Pourquoi Meta se lance dans ce projet ?
Meta envisage de posséder son propre câble sous-marin afin de répondre aux besoins croissants de ses utilisateurs, notamment en dehors de l’Amérique du Nord, tout en garantissant la qualité et la fiabilité de ses services grâce à un contrôle total de son infrastructure.
Lire aussi : L'État finalise l'achat d'ASN, acteur stratégique des câbles sous-marins
Dans la lignée de Google, cette initiative vise également à réduire sa dépendance vis-à-vis des opérateurs télécoms traditionnels, offrant ainsi une meilleure maîtrise des coûts et des performances. Par ailleurs, ce projet répond aux enjeux géopolitiques liés à la vulnérabilité des câbles sous-marins, devenus des cibles stratégiques en cas de conflit, en proposant un tracé inédit pour contourner ces risques.
Enfin, Meta pourrait exploiter ce câble pour alimenter ses centres de données en Inde, un choix stratégique pour l’entraînement de ses modèles d’IA, compte tenu des coûts informatiques réduits dans cette région par rapport aux États-Unis.
Un investissement qui redéfinit le rôle des géants de la tech
Déjà impliqué dans 16 réseaux sous-marins, notamment le câble 2Africa, Meta franchit une nouvelle étape avec ce projet ambitieux. En devenant propriétaire exclusif, l’entreprise renforce sa position de leader dans les infrastructures numériques, affirmant son rôle dans l’avenir des télécommunications mondiales.
Avec une annonce officielle attendue début 2025, ce projet pourrait remodeler l’infrastructure internet mondiale et offrir à Meta un avantage stratégique sans précédent.