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Réacteur EPR de Flamanville: EDF reconnaît un retard supplémentaire


Actualité publiée le 04/07/18 14:43

Le réacteur de l'EPR de Flamanville photographié le 2 février 2018 (AFP/Archives/CHARLY TRIBALLEAU)

Les problèmes de soudures de l'EPR de Flamanville annoncés en avril auront "un impact" sur la date de mise en service du réacteur nucléaire en construction, a indiqué mercredi EDF qui jusqu'alors ne parlait que d'un "éventuel" retard supplémentaire.

"Ce qu'on sait, c'est qu'il y aura un impact sur le planning du projet. En revanche c'est beaucoup trop tôt pour le caractériser", a déclaré le directeur des aménagements de ce chantier Bertrand Michoud, faisant le point sur les problèmes de soudures, lors d'une commission locale d'information réunissant industriels, Autorité de sûreté nucléaire (ASN), élus locaux, syndicats et associations, aux Pieux, à côté de Flamanville.

"L'ordre de grandeur, c'est quelques mois", a-t-il ajouté face au chargé des questions nucléaires de Greenpeace France Yannick Rousselet affirmant que dans les couloirs de l'IRSN, bras technique de l'ASN, il était question d'un retard supplémentaire de "deux ans". "Pas avant 2021", a ajouté M. Rousselet devant des journalistes.

Le coût officiel de l'EPR a été réévalué en 2015 à 10,5 milliards d'euros, le triple de son budget initial.

En mai, EDF avait dit envisager quelques mois de retard. L'industriel assure ne pouvoir en dire plus tant que les discussions avec l'ASN sur la façon dont doivent être réparées les soudures ne sont pas closes.

Depuis septembre 2015, EDF affichait un planning de démarrage à la fin de l'année 2018 pour une mise en service commerciale en 2019, soit avec sept ans de retard.

"Quelques mois" de retard supplémentaire, "oui, ça paraît crédible", a estimé le chef du pôle EPR à l'ASN de Normandie, Eric Zelnio, interrogé par l'AFP après la réunion.

Selon l'ASN, la livraison du combustible, qui devait avoir lieu cet été, est repoussée, mais pourrait avoir lieu avant la fin de l'année.

Revenant sur le vol en mai de 150 cadenas posés sur des armoires contenant les matériels informatiques des systèmes de pilotage du réacteur, M. Michoud a indiqué qu'EDF n'avait "détecté aucune interférence avec la base de données du contrôle-commande".

Le contrôle-commande est constitué de l’ensemble des systèmes qui permettent de piloter une installation nucléaire. L'enquête de gendarmerie est toujours en cours, selon EDF.

Vendredi, un EPR a été raccordé avec succès au réseau électrique, à Taishan, en Chine, selon EDF et le chinois CGN, une première pour cette technologie française. Il doit encore monter en puissance progressivement avant la mise en service commerciale prévue avant 2019, selon CGN.

© 2018 AFP

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