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Recrutements en chute libre, pourquoi 2025 s'annonce difficile pour l'emploi


Actualité publiée le 11/04/25 15:28

Un ralentissement brutal, une douche froide pour le marché de l’emploi. Selon l’enquête annuelle de France Travail, les intentions d’embauche pour 2025 chutent de 12,5 %, atteignant 2,4 millions de projets de recrutement. Et encore, ces données ont été recueillies avant l’instauration des nouvelles tensions commerciales internationales. Autrement dit, la réalité pourrait s’avérer pire encore.

Le constat est sans appel : seules 24,1 % des entreprises envisagent d’embaucher cette année, contre 28,2 % en 2024. La tendance touche tous les secteurs, et surtout les petites structures. Les TPE de moins de dix salariés accusent une baisse de 16,3 % des intentions de recrutement. Le secteur du bâtiment s’effondre littéralement avec une chute de 22 %, tandis que les services aux particuliers reculent de 8,4 %.

Une chute généralisée, sauf pour quelques métiers en tension

Si certains métiers s’en sortent mieux, ils font figure d’exception. Seule une vingtaine de professions bénéficient d’une hausse des projets d’embauche, principalement dans la santé : +4,9 % pour les infirmiers et sages-femmes, +3,9 % pour les aides-soignants. Une maigre consolation quand l’essentiel des 217 métiers étudiés accuse le coup.

Les secteurs traditionnellement pourvoyeurs de saisonniers, comme l’agriculture ou l’hôtellerie-restauration, restent parmi les plus dynamiques. On y recense encore 107 800 postes de serveurs à pourvoir, suivis de près par 103 400 emplois d’aides de cuisine.

Mais cette baisse des recrutements concerne bien tous les pans de l’économie. Les entreprises de moins de 200 salariés, en particulier, freinent des quatre fers. « Cette enquête confirme une phase de ralentissement assez forte », alerte Cyril Nouveau, directeur des études à France Travail. Si la situation ne rejoint pas encore celle de 2008, elle reflète les prévisions économiques moroses et une croissance en berne.

Un marché du travail en mutation… et sous tension

Le seul indicateur en légère progression : les projets d’emplois durables. Ceux-ci passent à 63 %, avec notamment 43,8 % en CDI et 19 % en CDD de plus de six mois. Un signe que, malgré la frilosité ambiante, certaines entreprises misent sur la stabilité.

La contraction du marché a au moins un effet : les difficultés de recrutement reculent. En 2024, 57,4 % des projets étaient jugés difficiles ; en 2025, ils ne sont plus que 50,1 %. Cette détente se fait surtout sentir dans les services, l’immobilier, la restauration et la construction.

Lire aussi : Plus de 60 000 patrons au chômage en 2024, un record depuis 2015

Mais ce soulagement est tout relatif. Plus de 80 % des postes de couvreurs, carrossiers ou aides à domicile restent extrêmement difficiles à pourvoir. Et les raisons évoluent. Moins un problème de candidatures qu’un frein financier : 27 % des entreprises déclarent ne pas avoir les moyens de recruter, faute de visibilité ou de trésorerie.

Face à cette dégradation, France Travail multiplie les initiatives : 6 000 conseillers ont réalisé 160 000 visites d’entreprises au second semestre 2024, permettant la création de 30 000 emplois. Une stratégie orientée vers les TPE-PME, qui concentrent 70 % des embauches, mais aussi vers les profils les plus fragiles : jeunes, seniors, demandeurs d’emploi longue durée.

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