Rémunération des cadres en 2025 : combien en moyenne, et pourquoi les écarts se creusent

Les cadres gagnent plus en 2025… mais pas tous au même prix.

Dans un contexte d’incertitudes économiques, leur rémunération continue de grimper, selon le dernier baromètre publié ce 18 novembre par l’Apec. Le salaire médian annuel brut des cadres atteint désormais 55 000 euros, soit une progression de 1,8 % sur un an – une hausse qui dépasse l’inflation estimée à 1 %.

Mais derrière cette moyenne se cachent des inégalités persistantes. Le fossé entre les hommes et les femmes s’élargit encore, tandis que les opportunités d’augmentation se raréfient avec l’âge. Les cadres qui changent d’entreprise sont, eux, bien mieux récompensés que ceux qui restent fidèles à leur employeur.

Une rémunération médiane en hausse malgré un contexte tendu

Les données du baromètre Apec 2025 confirment une tendance de fond : les salaires des cadres progressent, même si les entreprises deviennent plus prudentes. En juin 2025, la rémunération brute médiane – fixe et variable confondues – atteignait 55 000 euros, en hausse de 1,8 % par rapport à 2024. À titre de comparaison, cette dernière avait progressé de 2 % entre 2023 et 2024.

La part fixe seule s’élève à 52 000 euros bruts annuels. D’après l’Apec, 80 % des cadres gagnent entre 38 000 et 95 000 euros brut par an. L’étude, réalisée auprès de 26 000 cadres du secteur privé, révèle également que la moitié d’entre eux touchent une part variable. Par ailleurs, 37 % perçoivent un intéressement et 32 % une participation – un quart bénéficie des deux dispositifs.

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« La part des cadres ayant bénéficié d'une augmentation en 2024 a diminué, explique Gilles Gateau, directeur général de l’Apec. Dans un contexte économique plus incertain, les entreprises ont adapté leurs politiques salariales. »

Les mobilités professionnelles restent, en revanche, une stratégie payante : 70 % des cadres ayant changé d’employeur ont vu leur salaire augmenter, contre 49 % parmi ceux restés dans leur entreprise. Passé 50 ans, les chances de revalorisation salariale chutent nettement.

Salaires des femmes cadres : un fossé qui ne se comble pas

Malgré une progression globale des salaires, les écarts de rémunération entre les hommes et les femmes se creusent. En 2025, l’écart salarial global atteint 16 %, soit deux points de plus qu’en 2024. Même à poste égal, la différence reste marquée, à 6,8 % (-0,1 point sur un an).

Cette disparité s’explique en partie par une part variable plus généreuse du côté des hommes. En outre, les femmes ont été légèrement moins nombreuses à bénéficier d’une augmentation cette année : 51 % contre 53 % chez les hommes.

Une lueur d’espoir pourrait venir de l’application de la directive européenne sur la transparence salariale, prévue pour juin 2026. Elle permettra aux salariés d’accéder aux informations sur les salaires de leurs collègues – un outil qui pourrait faire pression sur les entreprises et réduire ces écarts persistants.