Deblock lève 30 millions pour conquérir l'Europe avec sa carte bancaire crypto

(ABC Bourse) - La fintech Deblock séduit les investisseurs avec sa solution inédite qui relie compte bancaire et crypto, tout en garantissant la sécurité des fonds.La start-up française Deblock boucle une levée de fonds de 30 millions d’euros pour déployer sa solution entre néobanque et portefeuille crypto à travers l’Europe.

En un an à peine, Deblock a su convaincre plus de 300.000 clients. Fondée par d’anciens cadres de Revolut et Ledger, la start-up française trace son chemin sur le marché complexe de la finance numérique. Elle vient d’annoncer une levée de fonds de 30 millions d’euros, menée par Speedinvest, Latitude et Commerz Ventures, avec un objectif clair : devenir le maillon manquant entre les comptes bancaires classiques et les cryptomonnaies.

Lancée en avril 2024, Deblock propose une combinaison inédite : un compte courant avec IBAN français associé à un portefeuille crypto en autoconservation. Dans ce modèle dit "non custodial", les utilisateurs gardent eux-mêmes le contrôle de leurs actifs, tandis que la société assure la traçabilité des fonds via la blockchain. "Le pont entre les cryptos et les comptes bancaires n'a jamais vraiment fonctionné", souligne Jean Meyer, directeur général de Deblock.

Un modèle hybride qui séduit investisseurs et utilisateurs

Avec déjà 100.000 utilisateurs actifs mensuels et des revenus triplés depuis le début de l’année, la jeune pousse s’affiche comme une alternative crédible dans un contexte réglementaire en pleine évolution. Deblock est aujourd’hui agréée comme établissement de monnaie électronique par l’ACPR, enregistrée PSAN auprès de l’AMF, et détient une licence MiCA lui permettant d’opérer dans toute l’Union européenne.

Pour Commerz Ventures, branche capital-risque de Commerzbank, la force du projet tient à sa combinaison de rigueur réglementaire et de technologie avancée. "Les modèles basés sur la garde ne peuvent pas offrir une continuité d'usage entre banque et crypto", déclare Paul Morgenthaler, associé du fonds. "Rendre l'autoconservation accessible sans complexité et en toute sécurité peut toucher un public plus large que les seuls experts avertis", poursuit-il.

Cette logique d’accessibilité guide le développement de Deblock, qui se définit comme "mi-chemin entre Revolut et Ledger". En 2025, la start-up a lancé des coffres d’épargne alimentés par des protocoles automatisés, offrant un rendement reversé en euros. Une approche encore rare dans l’écosystème régulé. "Les utilisateurs ne veulent pas choisir entre leur banque et la crypto", résume Jean Meyer.

Expansion en Europe dès début 2026

L’entrée en vigueur de MiCA et la montée en puissance des usages crypto dans les services financiers créent un effet d’aubaine pour des acteurs comme Deblock. Avec son passeport européen, l’entreprise prévoit d’étendre ses services en Allemagne et en Autriche dès début 2026. Ces deux marchés serviront de test pour un objectif plus ambitieux : atteindre un million d’utilisateurs dans les six mois à venir.

Pour cela, la levée de fonds soutiendra l’acquisition commerciale, le marketing, et l’éducation du grand public sur les usages combinés de la crypto et du bancaire. "Cette intégration fluide permet une expérience utilisateur familière et réglementée, ouvrant la voie à la finance décentralisée pour un large public", conclut Paul Morgenthaler.

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