abcbourse.com

Stellantis envisage la vente de Maserati


Actualité publiée le 20/06/25 14:36

Stellantis envisage sérieusement de se séparer de Maserati, sa seule marque de luxe. Selon Reuters, le groupe a mandaté le cabinet McKinsey pour examiner toutes les options, dont une vente pure et simple. Une décision stratégique qui pourrait rebattre les cartes d’un portefeuille déjà saturé de quatorze marques automobiles, de Jeep à Peugeot en passant par Chrysler et Alfa Romeo.

Les discussions internes ont commencé bien avant la nomination d’Antonio Filosa, nouveau directeur général de Stellantis, qui prendra officiellement ses fonctions lundi 23 juin. À la manœuvre depuis le départ précipité de Carlos Tavares en décembre dernier, le président John Elkann a placé la viabilité de chaque marque au cœur de sa stratégie. Et pour Maserati, le tableau est loin d’être rassurant.

Maserati, un symbole de prestige en perte de vitesse

Longtemps perçue comme un joyau, Maserati traverse une passe difficile. Les ventes ont plongé de plus de 50 % en 2024, tombant à seulement 11 300 unités. Résultat : une perte d’exploitation ajustée de 260 millions d’euros l’an dernier. Aucun nouveau modèle à l’horizon, un plan produit abandonné, et un avenir suspendu à la présentation d’une nouvelle feuille de route, attendue après l’arrivée d’Antonio Filosa.

En avril dernier, Stellantis a fait appel à McKinsey pour évaluer l’impact des droits de douane américains sur Maserati et Alfa Romeo. Officiellement, le constructeur affirme toujours soutenir ses deux marques italiennes. Mais en coulisses, toutes les options sont sur la table, y compris la cession de Maserati. « Respectueusement, Maserati n’est pas à vendre », a répondu laconiquement un porte-parole de Stellantis à Reuters. Une formule qui laisse pourtant la porte ouverte à une évolution du discours, à mesure que l’évaluation progresse.

Des marques en trop, un groupe divisé

Depuis sa création, Stellantis hérite d’un portefeuille tentaculaire. Trop tentaculaire, selon certaines voix internes. « Le groupe doit établir des priorités », confie une source proche du dossier. Maserati, bien que prestigieuse, fait figure d’anomalie stratégique dans un environnement où les marges et la compétitivité sont devenues vitales.

Le conseil d’administration lui-même apparaît divisé sur le sort à réserver à la marque au trident. D’un côté, ceux qui estiment que Stellantis n’a ni le temps ni les ressources pour relancer durablement Maserati. De l’autre, ceux pour qui vendre la seule marque de luxe serait un aveu d’échec et un coup porté à l’image du groupe.

La vente de Maserati ne serait pas seulement un choix financier. Elle marquerait une rupture symbolique : celle d’un groupe qui fait le choix du pragmatisme industriel face à un marché automobile en pleine reconfiguration. Avec une concurrence chinoise toujours plus agressive et des contraintes économiques croissantes, Stellantis joue une partie serrée.

Le futur plan stratégique que doit présenter Antonio Filosa dans les semaines à venir sera scruté à la loupe. Il dira si Maserati continue l’aventure ou si, après plus d’un siècle d’histoire, la marque italienne s’apprête à changer de pavillon. En silence, l’industrie retient son souffle.

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis en cliquant sur les boutons ci-dessous :

Actualités relatives

14/08/25 Opel va présenter son nouveau concept-car en avant première
08/08/25 Leapmotor accélère son expansion mondiale avec le SUV B10
05/08/25 Stellantis: record historique de ventes pour Leapmotor en juillet
31/07/25 Stellantis: un nouveau responsable du design pour l'Amérique du Nord
30/07/25 Stellantis : -4,5%, nouvelle incursion sous les 8E
29/07/25 Stellantis pas prêt de se rétablir