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Stellantis face à une double tempête : chute boursière et recul de la production en France


Actualité publiée le 26/11/24 18:35

Le ciel s’assombrit pour Stellantis. Le groupe automobile, né de la fusion entre PSA et Fiat Chrysler, traverse une période critique, subissant à la fois un effondrement de son cours en Bourse et une révision drastique de sa production française pour 2024. Deux nouvelles qui soulèvent des inquiétudes majeures pour l'avenir du constructeur européen. 

Chute boursière après les annonces de Donald Trump

La Bourse de Paris a été le théâtre d’une sévère correction pour Stellantis ce mardi matin. Le titre du constructeur automobile a perdu 4,78% à 12,19 euros (-42% depuis le 1er janvier 2024). Ce plongeon intervient après que Donald Trump, président élu des États-Unis, a confirmé des mesures protectionnistes imminentes. Il a annoncé, via Truth Social, qu'il signerait un décret le 20 janvier pour imposer des droits de douane de 25 % sur tous les produits en provenance du Mexique et du Canada. Une taxe supplémentaire de 10 % sur les produits chinois est également prévue.

Les inquiétudes se propagent au-delà des frontières nord-américaines. « La crainte est que l’Europe soit aussi visée, même si Trump n’a pas explicitement mentionné le continent », analyse Alexandre Baradez, expert chez IG France. À la Bourse de Paris, les constructeurs automobiles en souffrent : Renault perdait 0,53 %, Valeo 2,57 %. La tendance est similaire en Allemagne, où Volkswagen, BMW et Mercedes-Benz chutent de plus de 2 %.

Stellantis est particulièrement exposé. Ses projets de relocalisation des pick-up Ram vers des pays à faibles coûts pourraient être remis en question. Une incertitude qui pèse lourdement sur le groupe, alors que le marché automobile mondial se fragilise.

Baisse de la production en France

Simultanément, Stellantis revoit à la baisse ses prévisions de production en France pour 2024. Les usines françaises ne produiront que 605.000 véhicules, contre 766.000 initialement prévus, soit une chute de 20 %, selon les informations obtenues par Les Echos. Cette contre-performance s’explique par la contraction du marché automobile européen, qui limite les débouchés pour les SUV, berlines et utilitaires produits localement. S’ajoutent à cela une perte de parts de marché et des retards de production liés à des problèmes logiciels et à des pénuries de pièces.

Chaque usine française est touchée, certaines plus durement que d’autres. Mulhouse, où sont fabriquées les Peugeot 308 et 508 ainsi que la DS 7 e-Tense, voit sa production chuter de 22 %. À Hordain, spécialisée dans les utilitaires, la baisse atteint également 22 %, alimentant des inquiétudes sur une éventuelle délocalisation en Turquie. Les retards logistiques et les pénuries n’ont fait qu’aggraver la situation.

La situation est encore plus critique à Poissy, où la production passe sous la barre des 100.000 véhicules, enregistrant une chute de 28 %. Quant à Sochaux, le navire amiral de Stellantis, il ne produira que 165.000 voitures au lieu des 200.000 prévues. Toutefois, une embellie est attendue en 2025, avec des projections proches des 300.000 unités, grâce au succès escompté des nouveaux SUV 3008 et 5008.

Une feuille de route incertaine

Les prévisions à moyen terme n’offrent pas de répit pour Stellantis. Si 2025 s’annonce prometteuse avec une production de 789.000 véhicules, 2026 devrait à nouveau être marquée par un repli à 672.000 unités, soit 100.000 de moins que prévu. Ce « trou d’air » s’explique par le faible succès des berlines DS et Peugeot à Mulhouse et les incertitudes pesant sur les utilitaires à Hordain.

Poissy, pourtant en difficulté, bénéficie d’un sursis. L’Opel Mokka, principal modèle produit sur le site, verra sa durée de vie prolongée jusqu’en 2029. En parallèle, Stellantis explore de nouvelles pistes pour maintenir l’activité, notamment dans la logistique et la construction du futur "Green Campus", un centre de recherche et développement.

Ces deux crises mettent en lumière la vulnérabilité de Stellantis face aux fluctuations économiques et aux décisions politiques internationales. Entre les taxes douanières américaines, le recul de la demande en Europe et les problèmes internes, le constructeur devra redoubler d'efforts pour stabiliser ses activités et regagner la confiance des investisseurs.

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