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Stellantis, pris en étau entre la chute des ventes et la hausse des droits de douane


Actualité publiée le 30/04/25 08:35

Au moment où Stellantis comptait inverser la tendance après une année 2024 morose, le premier trimestre 2025 sonne comme un réveil brutal. Le chiffre d’affaires du groupe chute de 14 %, pour atteindre 35,8 milliards d’euros, grevé par des livraisons en baisse et un mix produit moins favorable. La direction a dû se résoudre à suspendre ses objectifs financiers annuels, invoquant les incertitudes persistantes sur les droits de douane, en particulier aux États-Unis.

Avec 1 217 000 véhicules livrés entre janvier et mars, soit 9 % de moins qu’un an plus tôt, Stellantis subit de plein fouet les perturbations de production en Amérique du Nord, aggravées par les congés prolongés de début d’année et une transition complexe vers de nouveaux modèles. En Europe, la chute du marché des utilitaires légers pèse aussi lourd. Malgré tout, l’entreprise mise sur une offensive produit et technologique pour reprendre des couleurs.

Des lancements stratégiques pour inverser la courbe

Trois nouveautés ont fait leur apparition sur le marché au T1 2025 : la Fiat Grande Panda, l’Opel/Vauxhall Frontera et la Citroën C3 Aircross. Ces lancements s’inscrivent dans une stratégie de reconquête offensive sur le segment B, où Stellantis espère une montée en puissance rapide. Parallèlement, les nouvelles générations du Ram 2500 HD, Ram 3500 HD et de l’Opel/Vauxhall Mokka viennent renforcer l’offre dans des segments porteurs.

L'effet ne s’est pas fait attendre en Europe : la part de marché de l’UE30 est passée à 17,3 % au T1, contre 15,4 % au T4 2024, portée par la bonne dynamique des Peugeot 5008, Citroën ëC3 et Grandland. Sur les motorisations hybrides, le groupe s’installe même en position de leader, avec 15,5 % de parts de marché, et grimpe à la deuxième place sur les véhicules 100 % électriques (13,0 %).

Du côté des États-Unis, les ventes au détail reprennent du poil de la bête. Jeep Grand Cherokee, Compass et les pick-ups Ram 1500 et 2500 affichent une croissance annuelle à deux chiffres. En mars, les nouvelles commandes au détail ont bondi de 82 % par rapport à mars 2024, signant un record depuis près de deux ans.

Tarifs douaniers, IA embarquée et ambitions technologiques

C’est pourtant la géopolitique qui vient doucher l’élan commercial du groupe. En suspendant ses prévisions 2025, Stellantis reconnaît qu’elle navigue à vue, face aux tensions tarifaires avec les États-Unis. « Nous prenons des mesures pour ajuster nos plans de production et identifier les opportunités d’optimisation logistique », explique la direction. Des discussions sont en cours avec les gouvernements concernés pour limiter l’impact de ces mesures protectionnistes.

En parallèle, l’entreprise continue de muscler sa feuille de route technologique. STLA AutoDrive 1.0, système de conduite autonome de niveau 3, permet déjà une conduite "mains libres et yeux fermés" jusqu’à 60 km/h. Un tournant pour l’expérience utilisateur, qui s’enrichit aussi grâce au partenariat renforcé avec Mistral AI. Objectif : proposer un assistant embarqué à commande vocale, naturel et personnalisable.

Enfin, Stellantis conserve une position solide dans les régions dites "Third Engine", comme l’Amérique du Sud, où sa part de marché a gagné 1,5 point, et le Moyen-Orient/Afrique, où les efforts de localisation permettent d’envisager une croissance des volumes malgré les restrictions.

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