Tesla plonge en France, ventes en chute de 37 % et parts de marché divisées par deux

Les temps sont durs pour Elon Musk en France. Alors que le géant américain s’apprête à publier ses résultats mondiaux, un premier signal d’alarme vient d’être lancé par la Plateforme automobile (PFA). En mars 2025, les ventes de Tesla ont plongé de 36,83 % par rapport à l’an dernier. Résultat : à peine 6.693 voitures immatriculées au premier trimestre, soit le plus bas niveau enregistré depuis quatre ans.

Cette dégringolade intervient à un moment stratégique pour la marque, qui s’apprête à lancer une nouvelle version de son Model Y. Mais en attendant, Tesla recule dans l’Hexagone, coincée entre un climat politique tendu, une image écornée, et une offensive chinoise redoutable sur le marché des voitures électriques. Et ce n’est pas fini.

Pourquoi les ventes de Tesla s’effondrent-elles en France ?

Le chiffre frappe : 3.157 véhicules vendus en mars, contre près de 5.000 un an plus tôt. Pour la troisième fois consécutive, Tesla enregistre une baisse annuelle de ses ventes mensuelles. Mais cette fois, l’alerte est bien plus sérieuse : sa part de marché tombe à 1,63 %, alors que celle des marques chinoises, comme BYD, grimpe à 3,19 %.

Lire aussi : BYD dépasse Tesla avec un bénéfice record en 2024

La chute libre de Tesla s’explique par plusieurs facteurs. Tout d’abord, l’image de la marque s’est ternie en raison des prises de position politiques d’Elon Musk, notamment son soutien assumé à des partis d'extrême droite en Europe. Ensuite, l’absence de nouveautés récentes dans la gamme Tesla, en attendant le lancement du SUV Model Y restylé, freine l’enthousiasme des consommateurs.

Par ailleurs, la concurrence agressive des constructeurs chinois, bien plus compétitifs sur le plan tarifaire, met la marque en difficulté. Enfin, le marché automobile global est en repli, comme en témoigne la baisse de 14,54 % des immatriculations de voitures neuves en mars en France, selon la PFA.

Ce contexte défavorable agit comme une tenaille sur Tesla, coincée entre une baisse de la demande locale et une concurrence qui gagne rapidement du terrain.

La stratégie Musk peut-elle encore convaincre le marché français ?

En pleine tourmente, Tesla semble miser sur son prochain SUV pour inverser la tendance. Mais en France, la désaffection pour la marque ne s’explique pas uniquement par un retard produit. Le constructeur subit également le contrecoup d’une stratégie de communication clivante, incarnée par un Elon Musk omniprésent et de plus en plus critiqué.

Le soutien affiché du milliardaire à Donald Trump, couplé à son rapprochement avec l’extrême droite européenne, déplaît fortement à une partie de la clientèle française, sensible à ces questions. L’effet sur l’image de marque est net : la dynamique autour de Tesla, longtemps portée par un enthousiasme presque militant, semble aujourd’hui grippée.

Du côté des concurrents, l’heure est à l’offensive. Les marques du groupe Stellantis, bien qu’en recul de 17,06 % en mars, maintiennent leur visibilité. Renault, de son côté, limite la casse avec seulement 0,99 % de baisse. Et pendant ce temps, BYD et consorts grignotent des parts de marché à un rythme qui inquiète les acteurs historiques.

Un premier trimestre plombé pour tout le secteur automobile

Le coup de frein ne touche pas que Tesla. Le marché français, dans son ensemble, accuse un recul de 7,83 % au premier trimestre, avec 410.085 voitures particulières immatriculées. Mars 2025, pourtant doté de 21 jours ouvrables comme l’an passé, s’est soldé par 153.842 nouvelles immatriculations, en baisse marquée.

Dans ce paysage, Tesla apparaît comme l’un des constructeurs les plus exposés. En l’absence de nouveaux modèles immédiatement disponibles, et face à une concurrence féroce, l’effet d’attraction de la marque semble s’essouffler.

Mercredi, Tesla doit publier ses chiffres de production et de livraisons mondiales. À l’aune de la claque française, ces résultats seront scrutés de très près.