Thales affiche une croissance solide à 9 mois et maintient ses objectifs annuels

Boosté par la demande en défense et avionique, Thales signe un chiffre d’affaires en hausse de 9,1 % sur neuf mois. Mais son directeur financier alerte sur les défis à venir dans le secteur spatial.

Alors que les tensions géopolitiques dopent les budgets militaires, le groupe Thales a dévoilé ce jeudi 23 octobre des résultats encourageants pour les neuf premiers mois de l’année 2025. L’électronicien français affiche un chiffre d’affaires de 15,26 milliards d’euros, en progression organique de 9,1 %, porté par sa branche Défense en forte croissance (+14 %). Dans le même temps, les prises de commandes ont grimpé de 9 %, atteignant 16,76 milliards d’euros, dépassant les anticipations du marché.

Le consensus établi par le groupe anticipait en effet 15,13 milliards d’euros de chiffre d’affaires et 15,72 milliards d’euros de commandes. L’un des faits marquants du trimestre est la signature d’un contrat "de phase initiale" avec le consortium SpaceRISE pour la future constellation européenne IRIS², un projet stratégique porté par l’Union européenne.

Interrogé lors d’un appel avec des journalistes, le directeur financier Pascal Bouchiat a salué cette avancée tout en gardant un ton prudent. "L'activité Télécom dans le domaine spatial reste une activité qui est aujourd'hui sous pression", a-t-il déclaré, avant de préciser : "Que nous ayons ce premier contrat de développement sur IRIS² n'enlève pas l'ensemble des challenges auxquels cette industrie, notamment en Europe, fait face."

Le segment spatial du groupe progresse conformément aux attentes, mais reste en retrait par rapport aux branches Défense et Aérospatiale. Pour 2025, Thales maintient ses prévisions avec une croissance organique attendue entre 6 % et 7 %, soit un chiffre d’affaires annuel compris entre 21,8 et 22 milliards d’euros. La marge opérationnelle ajustée visée se situe entre 12,2 % et 12,4 %.

En revanche, le segment Cyber & Digital recule de 3,8 %, un repli attribué à la réorganisation commerciale liée à l’intégration de la société Imperva, acquise en 2023. Une fusion qui n’a pas encore livré tout son potentiel.