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UniCredit abandonne Banco BPM, explose ses profits et promet 30 milliards d'euros aux actionnaires


Actualité publiée le 23/07/25 08:07

Portée par des bénéfices inattendus et l’abandon d’un rachat controversé, UniCredit surprend les marchés et rebat les cartes de sa stratégie.

Mercredi matin, UniCredit a pris tout le monde de court. Moins de 24 heures après avoir officiellement renoncé à son offre sur Banco BPM, la banque italienne a publié des résultats trimestriels bien au-dessus des attentes. À la clé : un bénéfice net de 2,9 milliards d’euros hors exceptionnels, une prévision annuelle rehaussée à 10,5 milliards, et une promesse de redistribution massive aux actionnaires. De quoi repositionner UniCredit comme l’un des poids lourds bancaires européens, malgré une stratégie de croissance externe de plus en plus semée d’embûches.

C’est mardi soir que le couperet est tombé. UniCredit a retiré son offre de rachat sur Banco BPM, évoquant une ingérence gouvernementale ayant selon elle dénaturé le processus. « L'intervention du gouvernement a modifié le cadre et privé les actionnaires de Banco BPM, ainsi que l’économie italienne, d'une opportunité prometteuse », a regretté la direction. Cette rupture stratégique intervient alors qu’Andrea Orcel, patron de la banque depuis 2021, peine à concrétiser ses ambitions de fusions-acquisitions à l’international. Pourtant, les résultats annoncés mercredi confirment que la performance organique, elle, est bel et bien au rendez-vous.

Résultats financiers record pour UniCredit au deuxième trimestre 2025

Au deuxième trimestre, le bénéfice net atteint 2,9 milliards d’euros hors exceptionnels et 3,3 milliards en les incluant. C’est nettement supérieur aux 2,5 milliards attendus par les analystes, et mieux que les 2,7 milliards enregistrés l’an passé à la même période. En pleine période de tension sur les marchés européens, cette performance résonne comme un signal fort pour les investisseurs.

La banque prévoit désormais un bénéfice net de 10,5 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année, contre une prévision précédente de « plus de 9,3 milliards ». Ce relèvement intervient alors que le groupe continue de capitaliser sur la hausse des taux d’intérêt et une réduction drastique des coûts, stratégie incarnée par Andrea Orcel. Le directeur général, ancien spécialiste des fusions-acquisitions, a clairement pris le parti de récompenser les actionnaires, à défaut de finaliser une acquisition d’envergure.

Dividendes massifs et rachat d’actions en ligne de mire

Entre 2025 et 2027, UniCredit s’engage à reverser au moins 30 milliards d’euros à ses actionnaires. La moitié de cette enveloppe prendra la forme de dividendes en numéraire, le reste via des rachats d’actions, « sous réserve d’éventuelles acquisitions », précise la banque.

Cette politique de redistribution vise à soutenir durablement le cours de l’action, sans dépendre d’opérations de croissance externe toujours incertaines. Orcel avait déjà renoncé en 2021 à une offre sur Monte dei Paschi, après des négociations infructueuses avec l’État italien. Plus récemment, il s’est heurté à la frilosité de Berlin concernant un projet de rachat de Commerzbank. En l’absence de deals majeurs, c’est donc la rentabilité interne qui porte aujourd’hui la dynamique de UniCredit.

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