
(Zonebourse.com) - Après son trou d'air de la semaine passée, le Bourse de Paris devrait tenter de tourner le dos à ses récents soucis et ouvrir en nette hausse lundi matin, à la faveur d'espoirs autour d'une possible réouverture des administrations fédérales aux Etats-Unis après plus de 40 jours de paralysie budgétaire.
Vers 8h10, le contrat 'future' sur l'indice CAC 40 - livraison fin novembre - progresse de 92,5 points à 8057,5 points, laissant entrevoir un rebond dans les premiers échanges.
A Washington, le désaccord affiché au Sénat entre les républicains et les démocrates sur les questions budgétaires semble enfin toucher à sa fin puisqu'un tout petit groupe de huit sénateurs démocrates aurait accepté d'unir leurs voix à celles des républicains sur un texte censé permettre de mettre fin au blocage de l'Etat fédéral.
Les républicains n'ont en effet besoin que du vote de sept sénateurs de l'opposition afin de faire valider leur loi d'affectation budgétaire, qui bloquait jusqu'ici sur les demandes des démocrates visant de rétablir des crédits en faveur de la couverture santé à destination des plus démunis.
A Wall Street, l'indifférence qui avait d'abord caractérisé le début du 'shutdown' a récemment laissé place à certaines inquiétudes, d'abord parce que ces quelque 40 jours de fermeture partielle des administrations fédérales devraient nécessairement affecter l'économie des Etats-Unis en cette fin d'année.
D'après les calculs des analystes, le coût d'une 'shutdown' en termes de croissance se situe autour de 0,2 point de pourcentage en trimestre sur trimestre annualisé par semaine. Celui en cours pourrait déjà donc pénaliser la croissance du 4ème trimestre de plus d'un point de croissance au 4ème trimestre.
Les investisseurs commencent par ailleurs à déplorer l'absence de publications d'indicateurs économiques, là encore due à la fermeture des administrations fédérales, qui les empêchent de se rassurer sur la vigueur de la croissance aux Etats-Unis, alors que le moteur que constituait jusqu'ici la progression des valeurs liées à l'IA s'est largement grippé la semaine passée.
Signe du sentiment de défiance qu'éprouve désormais les intervenants pour le segment des hautes technologies, le Nasdaq a chuté de 3% la semaine dernière, avec un indice de la volatilité VIX du CBOE qui est remonté en parallèle au-dessus du seuil très suivi des 20 points.
La Bourse de Paris n'a pas été en reste, puisque le CAC 40 a, lui, essuyé des pertes hebdomadaires de 2,1%, un repli qui peut sembler limité au vu des récentes turbulences ayant secoué les marchés, mais qui l'a conduit à enfoncer tour à tour les seuil des 8100 puis des 8000 points.
Après cette semaine tumultueuse, un véritable rebond semble encore élusif pour les marchés, qui devront de nouveau composer avec l'absence de statistiques économiques pour cause de 'shutdown' et les questionnements persistants entourant les valorisations des valeurs technologiques et de l'IA, qui ne seront sans doute pas écartés avant la publication des résultats trimestriels de Nvidia, prévus le 19 novembre.
Par ailleurs, les quelques résultats d'entreprises figurant au calendrier cette semaine, comme ceux de Cisco ou Disney aux Etats-Unis et de Siemens en Europe, ne devraient pas suffire à rassurer les investisseurs.
Seul espoir peut-être, que la stratégie récente qui poussait bon nombre d'investisseurs à racheter des titres sur leurs plus bas ('buy the dips') se remette en marche, comme cela a été le cas presque systématiquement ces six derniers mois.
'En discutant avec mes collègues, je me rend compte que je suis pas le seul à trouver que le parcours de la semaine dernière a été un vrai chaos et que tout monde a eu du mal à comprendre ce qui a pu déclencher une vague aussi soudaine d'aversion pour le risque', commente ce matin Michael Brown, chez Pepperstone.
'Après un rally de près de 40% depuis le creux du mois d'avril, le marché semble juste à bout de souffle. Plus grand monde n'a envie de courir après les cours, ni encore moins d'essayer d'attraper un couteau qui tombe, surtout à l'approche de la fin de l'année', ajoute-t-il.
'Il reste à peine six vraies semaines de trading, mais soyons honnêtes: aux Etats-Unis, beaucoup d'investisseurs ont prévu de boucler leurs comptes annuels avant Thanksgiving, c'est-à-dire dans une quinzaine de jours', prévient l'analyste.
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