
(Zonebourse.com) - La Bourse de Paris se maintient dans le rouge cet après midi suite à sa progression de la semaine passée, les marchés continuant de digérer la perspective d'une prochaine baisse de taux aux Etats-Unis après le discours tenu vendredi par le président de la Réserve Fédérale américaine à Jackson Hole, en attendant les résultats décisifs que Nvidia dévoilera dans la soirée de mercredi. L'indice CAC40 recule de 0,4% vers 7940Pts, annonçant un regain de prudence pour débuter la semaine.
Les marchés d'actions américains devraient ouvrir en léger repli lundi matin. Les 'futures' sur les principaux indices new-yorkais cèdent entre 0,2% et 0,3%, ce qui indique que les intervenants éprouvent le besoin de souffler après la fin de semaine en fanfare de vendredi dernier.
Les investisseurs avaient salué vendredi, juste avant de partir en week-end, les propos plutôt conciliants du patron de la Fed, Jerome Powell, qui a timidement ouvert la porte à l'occasion du symposium de Jackson Hole (Wyoming) à une baisse de taux en septembre, invoquant la montée des risques entourant l'emploi.
'On sent de plus dans son discours une priorisation claire de l'objectif de plein emploi par rapport à celui de stabilité des prix car sans doute pour la première fois, Jerome Powell a indiqué explicitement que les droits de douane n'auront qu'un effet passager sur l'inflation', souligne Bastien Drut, le responsable de la stratégie et des études économiques chez CPRAM.
Selon le baromètre FedWatch du CME Group, les traders estiment maintenant à plus de 87% la probabilité que le comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) abaisse ses taux directeurs le 17 septembre prochain.
Aidée par les propos plus accommodants de Powell, mais aussi par les espoirs de paix en Ukraine et par un mouvement de rotation au détriment des grandes valeurs technologiques américaines, la Bourse de Paris avait légèrement surperformé Wall Street la semaine passée: le CAC s'est en effet adjugé 0,6%, tandis que le S&P 500 progressait plus modérément de 0,3%.
L'indice vedette parisien évolue désormais à son plus haut niveau depuis la fin du mois de mars.
L'obstacle important de Jackson Hole désormais passé, les investisseurs s'apprêtent à soumettre le récent rebond des places boursières au test toujours délicat des résultats trimestriels de Nvidia, qui risquent de venir remettre en cause certains piliers du 'rally' en cours.
Les résultats du géant californien des puces dédiées à l'IA, qui tomberont mercredi soir, pourraient bien favoriser la poursuite du mouvement haussier si les investisseurs devaient y trouver des raisons d'y croire, mais le scénario n'est pas joué d'avance.
Mardi dernier, le Nasdaq Composite avait en effet dû essuyer une baisse journalière de quasiment 1,5% en raison des craintes entourant une possible bulle des spécialistes de l'intelligence artificielle (IA), qui avaient lourdement pesé sur la tendance.
Comme souvent avant les résultats de Nvidia, les investisseurs vont aussi devoir prendre en considération la forte hausse enregistrée ces derniers mois, puisque le titre du fabricant de processeurs graphiques a bondi de plus de 35% ces trois derniers mois, tandis que le Nasdaq a grimpé de 40% depuis son creux du 8 avril.
Cette situation commence à susciter quelques interrogations chez les investisseurs qui s'inquiètent d'un risque de valorisation excessive des valeurs de la tech, des interrogations reflétées dans le récent trou d'air du compartiment technologique US.
'Il faut (...) et que la bulle de l'intelligence artificielle continue de générer suffisamment de bénéfices pour monétiser des valorisations de plus en plus stratosphériques', juge Chris Iggo, le directeur des investissements chez Axa IM, désormais passé sous pavillon Bnp Paribas.
Bon nombre d'analystes ont revu à la hausse leur objectif de cours sur Nvidia la semaine passée, disant s'attendre à des résultats meilleurs que prévu et à un relèvement de ses objectifs annuels, comme le groupe en a l'habitude, en dépit des restrictions qui frappent dorénavant ses exportations à destinations de la Chine.
Pour autant, les stratèges ne disent voir aucun élément susceptible de provoquer un repli durable des grands indices boursiers.
'Le marché reste fondamentalement haussier - avec notamment 68% des entreprises du S&P 500 qui évoluent au-dessus de leur moyenne mobile à 200 jours', fait ainsi valoir Christopher Dembik, conseiller en stratégie d'investissement chez Pictet Asset Management.
'Habituellement, c'est considéré comme un signal de poursuite de la hausse à court terme', rappelle le professionnel.
Sur le front économique, plusieurs statistiques susceptibles d'influencer la Bourse seront publiées cette semaine, dont la seconde estimation du PIB des Etats-Unis au deuxième trimestre puis l'indice des prix PCE, la mesure de l'inflation préférée de la Fed, qui sera particulièrement surveillée après les derniers commentaires de Powell.
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