La néobanque Revolut a franchi un nouveau cap en atteignant une valorisation stratosphérique de 75 milliards de dollars.
Revolut, la néobanque britannique lancée en 2015, vient de voir sa valorisation bondir à 75 milliards de dollars. Cette montée en flèche n’est pas due à une levée de fonds classique, mais à une vente secondaire d’actions, révélée lundi par une source proche du dossier. Il s’agit d’un net bond par rapport à la valorisation précédente de 45 milliards enregistrée l’an dernier.
L’entreprise a confirmé avoir ouvert un processus de revente de titres en interne. "vente secondaire", a-t-elle précisé, tout en ajoutant : "est actuellement en cours et nous ne ferons aucun autre commentaire avant sa finalisation". Selon Bloomberg, cette transaction permet aux employés détenteurs d’actions de revendre leurs parts à des investisseurs, au prix valorisant l’entreprise à ce niveau historique.
Un modèle en pleine expansion... mais qui suscite des interrogations
Revolut ne cache plus ses ambitions. Avec plus de 60 millions de clients dans le monde, dont plus de 5 millions en France, son deuxième marché après le Royaume-Uni, la néobanque mise sur une croissance continue. Son bénéfice net a plus que doublé l’an dernier, atteignant 790 millions de livres (soit 914 millions d’euros). En mai, elle a annoncé un investissement d’un milliard d’euros dans l’Hexagone, accompagné de l’ouverture de son siège pour l’Europe de l’Ouest à Paris, qui supervisera notamment l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et l’Irlande.
Mais cette croissance rapide n’est pas sans remous. Revolut est actuellement sous le regard des régulateurs, notamment en Italie, où le gendarme de la concurrence a ouvert une enquête sur "les pratiques commerciales malhonnêtes", en raison de "messages trompeurs" liés à certaines offres d’investissement. Interrogée sur le sujet, la fintech a déclaré prendre cette procédure "très au sérieux" et a affirmé rester "pleinement engagé à respecter les normes les plus strictes en matière de conformité et de protection des clients en Italie et dans le monde entier".
Derrière les chiffres, une course à la crédibilité sur les marchés
Atteindre une valorisation de 75 milliards de dollars, c’est entrer dans le club très fermé des géants bancaires mondiaux. Pourtant, cette estimation ne repose pas sur une entrée en Bourse, mais sur un accord privé de revente d’actions. Ce type de transaction reflète la perception des investisseurs, plus que la valeur réelle des actifs ou des revenus futurs.
Revolut, qui ambitionne d’atteindre 100 millions de clients dans 100 pays, doit désormais convaincre sur un autre terrain : celui de la conformité et de la solidité réglementaire. Sa trajectoire fulgurante en fait une cible privilégiée des autorités, mais aussi un modèle en tension, entre innovation technologique et surveillance accrue.
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