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L’Inde a créé la surprise en achetant 200t des 403t d’or que le FMI a mis en
vente. En achetant à un prix supérieur à $1000 l’once, l’Inde montre que nous
avons passé un point d’inflexion dans le marché de l’or. Beaucoup de facteurs me
persuadent que les banques centrales vont devenir acheteuses net d’or dans les
années à venir, et que l’entrée de ces gros pachydermes dans le marché minuscule
de l’or, conjuguée au besoin des investisseurs de se diversifier hors des
monnaies papier, va renforcer la dynamique de ce marché haussier.
Notre stratégie ne va pas changer. Pas tant que le public continuera de voir
l’or comme un actif trop spéculatif pour lui. Nous suivrons les « lisseurs de
tendance » habituels, les moyennes mobiles de long terme du cours de l’or, pour
saisir toutes les opportunités d’achat qui se présenteront. Pour l’heure,
l’impulsion de hausse qui a débuté au début du mois de septembre est toujours en
cours et nous avons actuellement une belle occasion pour jouer la continuation
de cette hausse.
Selon beaucoup de commentateurs, l’or serait entré dans une bulle. Pourtant, le
graphique ci-dessous nous montre que les renflouages et autres plans de relance
à l’échelle mondiale ont mis en jeu des capitaux plusieurs fois supérieurs à la
valeur de tout le stock d’or mondial (160’000t environ)! A mon avis, c’est
plutôt la création monétaire (monétisation) qui est entrée en phase de bulle. Ce
processus d’accélération de la perte de valeur de la monnaie papier est commun à
toutes les monnaies papier en phase terminale de vie. Le marché de l’or réagit à
ces politiques monétaires en exigeant toujours plus de monnaie papier en échange
d’une once d’or.
Habituellement, la création monétaire est stimulée par la banque centrale en
fixant les taux directeurs plus bas que ce que le marché libre aurait fixé.
Habituellement, cela suffit pour relancer la merveilleuse mécanique
inflationniste. Mais lorsque les ménages ne veulent ou ne peuvent plus
emprunter, ou lorsque les banques commerciales ne veulent ou ne peuvent plus
prêter aux ménages, la déflation menace le système de l’implosion.
Ce qu’il faut savoir, c’est que sous un régime de monnaie contrôlée par les
gouvernements, c’est une décision politique qui dicte l’évolution de la masse
monétaire (l’évolution du système vers l’inflation ou la déflation). Un
gouvernement qui détient le monopole sur l’offre de monnaie possède, de ce fait,
un pouvoir illimité sur l’évolution de la masse monétaire, et ceci au moment le
plus propice à ses choix politiques.
Si la réduction des taux directeurs à zéro pourcent ne suffit pas, la banque
centrale dispose d’une palette de mesures non conventionnelles pour augmenter la
masse monétaire, ou ce qui revient au même, pour détruire la valeur de la
monnaie papier.
Parmi ces mesures non conventionnelles, les banques centrales peuvent «
monétiser les marchés » à l’échelle mondiale. Entendez par là qu’elles achètent
des actifs pourris, des actions, ou des obligations avec du nouvel argent, afin
de « lubrifier » l’économie. De son côté, les gouvernements peuvent augmenter
leurs déficits et obliger les banques à monétiser la dette du gouvernement. Le
gouvernement peut aussi nationaliser des banques et les obliger à prêter au
secteur privé et public sous des conditions favorables. Quelques unes de ces
mesures non conventionnelles ont fortement soutenu les marchés boursiers depuis
le mois de mars, malgré la hausse du chômage et la dégradation de l’économie.
Le prix à payer pour cette politique sera, vraisemblablement, une aggravation du
chômage et de la dette publique, un effondrement de la valeur des monnaies
papier (surtout le dollar), une accélération de l’inflation (éventuellement
après un nouvel épisode de craintes déflationnistes), une agravation de l’état
de santé de l’économie, et des troubles sociaux importants. Certains Etats
pourraient même se retrouver sur la paille et déclarer faillite.