Kering flambe en Bourse, la stratégie Luca de Meo convainc déjà

Il y a des titres qui explosent sans prévenir. Et d'autres, comme celui de Kering, qui grimpent à vue d’œil sous les projecteurs. Depuis avril, l’action du géant du luxe a bondi de 100 %. Une performance qui étonne moins quand on regarde le virage opéré par le groupe ces derniers mois. Mardi 7 octobre, le titre prenait encore 6,5 %, porté par une recommandation très favorable de Morgan Stanley.

En l’espace de six mois, le paysage a changé. L’annonce de l’arrivée de Luca de Meo à la tête de Kering, faite le 15 juin, a agi comme un détonateur. Le marché a rapidement pris position, entraînant une hausse de 70 % depuis cette date. La nomination du dirigeant, connu pour son passage chez Renault, a ravivé les espoirs autour d’un groupe jusque-là en perte de vitesse. Et désormais, même les analystes y croient.

Un "choc créatif" attendu dans le luxe

Morgan Stanley a revu sa copie. La banque américaine est passée de "pondération en ligne" à "surpondérer" sur Kering, mais aussi LVMH. Elle mise sur un renouveau de l’offre dans le secteur du luxe, où selon elle, "l’offre pourrait créer sa propre demande". En clair, relancer l’envie d’acheter grâce à une créativité retrouvée.

Mais c’est sur Kering que les espoirs sont les plus forts. Les analystes estiment que "l’histoire est en train de changer", pariant sur la capacité de Luca de Meo à redresser la barre. Une stratégie qui repose notamment sur le retour en grâce de Gucci, le vaisseau amiral du groupe.

Gucci, la clé de voûte du renouveau

Gucci pèse lourd dans les comptes : environ 50 % du chiffre d’affaires et les deux tiers du résultat d’exploitation de Kering en 2024. Or, la marque italienne était en perte de vitesse depuis plusieurs années. C’est là qu’intervient Demna, l’ancien directeur artistique de Balenciaga, désormais chargé de redonner de l’élan à Gucci.

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Pour l’heure, les résultats ne sont pas encore au rendez-vous. Les anticipations de bénéfices sont restées stables, sans révision à la hausse. Pourtant, les marchés achètent l’histoire. Le PER 2025 de Kering atteint désormais 53,1, soit plus que celui d’Hermès (49,2), référence du secteur.

Reste à transformer l’essai. Car dans un marché du luxe plus incertain, il ne suffit pas de séduire les analystes. Il faudra aussi convaincre les clients. Et c’est désormais Gucci qui détient les clés de l’avenir de Kering.