Valneva repasse dans le vert, réduit son cash burn et confirme ses objectifs 2025

Thomas Lingelbach, PDG Valneva

La biotech française Valneva a réussi son pari : après une année difficile en 2023, elle a renoué avec la rentabilité opérationnelle en 2024. Avec un EBITDA ajusté positif de 32,9 millions d’euros, contre une perte de 65,2 millions un an plus tôt, la société marque un tournant dans sa trajectoire. Dans le même temps, elle a réduit sa perte nette à 12,2 millions d’euros, soit un redressement impressionnant comparé aux 101,4 millions de 2023. Une performance saluée alors que la société confirme ses objectifs pour 2025, axés sur une croissance continue et une gestion rigoureuse de sa trésorerie.

Cette remontée s’explique par plusieurs leviers financiers et stratégiques : une progression de 10% du chiffre d’affaires, des investissements ciblés en R&D, et une réduction de 67% de la consommation de trésorerie d’exploitation. Autant d’éléments qui placent Valneva dans une position favorable pour l’année à venir. 

Un chiffre d’affaires en hausse et des finances assainies

L’un des signaux les plus encourageants pour Valneva réside dans l’évolution de son chiffre d’affaires, qui a atteint 169,6 millions d’euros en 2024, en ligne avec les prévisions de 170 à 180 millions d’euros. Cette progression de 10% traduit une dynamique commerciale solide, notamment grâce à la vente d’un bon de revue prioritaire pour son vaccin contre le chikungunya en février 2024, qui a rapporté 95 millions d’euros.

Par ailleurs, la biotech a renforcé sa trésorerie, qui s’élève désormais à 168,3 millions d’euros, contre 126,1 millions un an plus tôt. Cette consolidation financière a été rendue possible grâce à une gestion prudente des dépenses et une capacité à lever des fonds via des placements privés.

Une stratégie claire pour 2025 : croissance et réduction du cash burn

Fort de cette dynamique, Valneva table sur une nouvelle augmentation de son chiffre d’affaires en 2025, avec un objectif situé entre 180 et 190 millions d’euros. Dans le même temps, le groupe entend poursuivre sa réduction du cash burn, qui devrait tomber sous la barre des 30 millions d’euros, contre plus de 60 millions en 2024.

Côté investissements, la R&D reste une priorité, avec des dépenses estimées entre 90 et 100 millions d’euros. Une part significative de ces coûts sera néanmoins compensée par des subventions et des crédits d’impôt, permettant à Valneva de maintenir son cap sans mettre en péril sa stabilité financière.

Un portefeuille vaccinal en développement

L’entreprise continue par ailleurs d’avancer sur le plan clinique et réglementaire. Après les autorisation de mise sur le marché pour son vaccin contre le chikungunya, Valneva poursuit le développement de son candidat vaccin contre la maladie de Lyme, un domaine où la demande pourrait exploser dans les années à venir.

Avec ces résultats, Valneva montre qu’elle a su surmonter les difficultés rencontrées ces dernières années. La société se positionne aujourd’hui comme un acteur clé de la biotechnologie européenne, avec une trajectoire financière assainie et des perspectives solides pour 2025.

Peter Bühler, directeur financier de Valneva, résume ainsi la vision du groupe : « En 2025, nous continuerons à nous concentrer sur l’exécution commerciale tout en investissant de façon stratégique dans l’avancée de notre portefeuille de produits afin de générer une forte création de valeur pour l’avenir. Avec plus de 168 millions d’euros de trésorerie à la fin 2024, nous abordons 2025 dans une bonne position financière pour soutenir ces objectifs. »

Si l’entreprise parvient à concrétiser ses ambitions, elle pourrait bien s’affirmer comme un acteur incontournable de l’innovation vaccinale dans les années à venir.