
(Zonebourse.com) - Après avoir aligné deux séances de forte baisse, la Bourse de Paris rebondit de +0,5%, au-delà des 7.750... mais c'est un rebond en trompe l'oeil puisqu'il repose sur la progression de 3 titans du CAC40, Hermès (+3,6%) et LVMH (+4%), puis L'Oréal (+2%).
Hors du luxe, point de salut, l'Euro-Stoxx50 reste quasiment à l'équilibre (+0,1 à +0,2%) et Francfort cède -0,4%.
Wall Street à rouvert 'en hausse', mais aucun des 3 indices ne gagne plus de 0,1% : les initiatives sont gelées avant la publication des résultats de Nvidia, mais aucun gérant n'ose alléger ses positions, malgré un marché qui n'a jamais été aussi chèrement valorisé.
Après 2 séances de correction et 3% reperdus (ce qui efface l'intégralité de ses gains engrangés depuis le début du mois d'août), les investisseurs s'inquiètent un peu mois de la perspective de voir François Bayrou abandonner prochainement la tête du gouvernement.
Les inquiétudes sur l'évolution de la situation politique française comme sur les perspectives d'évolution des taux auxquels Paris emprunte des fonds, qui viennent s'ajouter à une conjoncture économique toujours maussade, devraient empêcher le marché parisien de progresser, tout au moins jusqu'au vote de confiance prévu le 8 septembre devant l'Assemblée nationale.
'Septembre n'a jamais été aussi lourd d'enjeux', estime Fidel Martin, le président d'Exoé, une plateforme dédiée aux professionnels de la gestion d'actifs, mettant en avant à la fois un risque d'instabilité politique aiguë, de paralysie institutionnelle et de pression accrue sur les finances publiques et les marchés financiers.
'Il ne s'agit plus d'anticiper sur les variations boursières, mais de répondre à une question simple: le pays peut-il se permettre une autre séquence d'indécision?', s'interroge-t-il.
L'incertitude sur la survie du gouvernement Bayrou alimente logiquement la volatilité sur les taux français, le rendement de nos emprunts d'Etat à dix ans (OAT) remontant de +3Pts ce mercredi à 3,53%, alors qu'il évoluait encore autour de 3,38% vendredi (+15Pts).
Celui des Bunds de même échéance se détend symétriquement de -1,3Pt vers 2,712%, avec pour effet une augmentation du 'spread' - c'est-à-dire l'écart de rendement entre le Bund allemand et l'OAT française - de 66,6 à 81 points de base en 72H, les investisseurs s'inquiétant d'une possible dégradation de la note de la dette française chez les grandes agences de notation.
Sur le marché des changes, l'incertitude politique en France fait également pression sur l'euro qui recule de 0,5% à 1,1590 contre dollar.
Les nouvelles en provenance de France risquent bien d'éclipser d'éventuelles bonnes surprises ce soir à l'occasion de la publication très attendue des résultats trimestriels de Nvidia, le géant des processeurs liés à l'IA.
Si l'incertitude politique est bel et bien revenue au premier rang des préoccupations en Europe, elle n'a pas occulté, hier soir à Wall Street, les espoirs de chiffres bien meilleurs que prévu de la part du fabricant de puces californien, ce qui a permis aux valeurs liées à l'IA de repartir de l'avant.
En dépit de la vive polémique entourant le possible limogeage de Lisa Cook, une gouverneure de la Fed réputée proche de Jerome Powell, Wall Street s'attend à ce qu'elle reste à son poste jusqu'à la fin de son mandat fin février 2026, la bataille juridique a peu de chance d'être tranchée d'ici là.
Du côté de l'énergie, les cours du brut restent faibles avant la parution, cet après-midi, des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis.
Le brent reprend 0,5% à 67,5 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,5% à 63,6 dollars.
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