
(Zonebourse.com) - Après avoir aligné deux séances de forte baisse, la Bourse de Paris rebondit et termine la séance sur un gain de +0,44% vers 7.744... mais c'est un rebond en trompe l'oeil puisqu'il repose sur la progression de 3 titans du CAC40, LVMH (+3,2%), Hermès (+2,2%) puis Kering (+1,8%).
Wall Street à rouvert 'en hausse', mais aucun des 3 indices ne gagne plus de 0,2% (le Nasdaq reste stable): les initiatives sont gelées avant la publication des résultats de Nvidia, mais aucun gérant n'ose alléger ses positions, malgré un marché qui n'a jamais été aussi chèrement valorisé.
Et la complaisance des investisseurs est telle que beaucoup d'observateurs parlent d'un 'krach' de volatilité depuis début août, avec un VIX retombé sous les 14,5 mardi soir (+1,6% vers 14,8 ce 27/08) et des paris baissiers massifs sur... la volatilité., comme si la hausse actuelle et l'expansion des multiples étaient éternels.
Paris détonne un peu depuis lundi 16h, mais après 2 séances de correction et 3% reperdus (ce qui efface l'intégralité de ses gains engrangés depuis le début du mois d'août), les investisseurs s'inquiètent un peu moins de la perspective de voir François Bayrou abandonner prochainement la tête du gouvernement.
Les inquiétudes sur l'évolution de la situation politique française comme sur les perspectives d'évolution des taux auxquels Paris emprunte des fonds, qui viennent s'ajouter à une conjoncture économique toujours maussade, devraient empêcher le marché parisien de progresser, tout au moins jusqu'au vote de confiance prévu le 8 septembre devant l'Assemblée nationale.
'Septembre n'a jamais été aussi lourd d'enjeux', estime Fidel Martin, le président d'Exoé, une plateforme dédiée aux professionnels de la gestion d'actifs, mettant en avant à la fois un risque d'instabilité politique aiguë, de paralysie institutionnelle et de pression accrue sur les finances publiques et les marchés financiers.
'Il ne s'agit plus d'anticiper sur les variations boursières, mais de répondre à une question simple: le pays peut-il se permettre une autre séquence d'indécision?', s'interroge-t-il.
L'incertitude sur la survie du gouvernement Bayrou alimente logiquement la volatilité sur les taux français, le rendement de nos emprunts d'Etat à dix ans (OAT) se maintient au-dessus de 3,500%, alors qu'il évoluait encore autour de 3,38% vendredi (+12Pts).
Celui des Bunds de même échéance se détend symétriquement de -3,5Pt vers 2,687%, avec pour effet une augmentation du 'spread' - c'est-à-dire l'écart de rendement entre le Bund allemand et l'OAT française - de 66,6 à 81 points de base en 72h, les investisseurs s'inquiétant d'une possible dégradation de la note de la dette française chez les grandes agences de notation.
Outre Atlantique, les T-Bonds stagnent vers 4,255% mais le '30 ans' se tend de +3Pts vers 4,938%.
Sur le marché des changes, l'incertitude politique en France fait également pression sur l'euro qui recule de 0,3% à 1,1610 contre dollar.
Les nouvelles en provenance de France risquent bien d'éclipser d'éventuelles bonnes surprises ce soir à l'occasion de la publication très attendue des résultats trimestriels de Nvidia, le géant des processeurs liés à l'IA.
Si l'incertitude politique est bel et bien revenue au premier rang des préoccupations en Europe, elle n'a pas occulté, hier soir à Wall Street, les espoirs de chiffres bien meilleurs que prévu de la part du fabricant de puces californien, ce qui a permis aux valeurs liées à l'IA de repartir de l'avant.
En dépit de la vive polémique entourant le possible limogeage de Lisa Cook, une gouverneure de la Fed réputée proche de Jerome Powell, Wall Street s'attend à ce qu'elle reste à son poste jusqu'à la fin de son mandat fin février 2026, la bataille juridique a peu de chance d'être tranchée d'ici là.
Du côté de l'énergie, les cours du brut se redressent légèrement après la parution des stocks hebdomadaires de pétrole aux Etats-Unis.
Les stocks de brut ont baissé de -2,4Mns barils la semaine dernière, tout comme ceux d'essence et de distillats (-1,2Mns barils), selon les chiffres publiés par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA).
Les réserves de produits distillés, qui incluent notamment le fioul domestique, ont quant à elles reculé de 1,8 million.
Le taux d'utilisation des capacités des raffineries a reculé de -2Pts à 94,6% contre 96,6% la semaine précédente.
Le brent reprend 0,5% à 67,5 dollars le baril et le brut léger américain (West Texas Intermediate, WTI) 0,5% à 63,6 dollars.
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