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Chute historique de la consommation mondiale de vin en 2024, la pire depuis 1961


Actualité publiée le 16/04/25 10:36

Verre à moitié vide pour la planète vin. En 2024, la consommation mondiale de vin est tombée à son plus bas niveau depuis 1961, selon le dernier rapport de l’Organisation internationale de la vigne et du vin (OIV). À l’échelle globale, les volumes avalés reculent de 3,3 % par rapport à 2023, pour s’établir à 214,2 millions d’hectolitres. Un chiffre historiquement bas, qui révèle bien plus qu’un simple désintérêt passager.

Même en France, pourtant étroitement associée à la culture viticole, la consommation a baissé de 3,6 %. Sur un an, la tendance mondiale confirme une érosion continue de la demande, amorcée depuis 2018 : -12 % sur cinq ans, avec un net repli dans des pays stratégiques comme les États-Unis (-5,8 %) et la Chine.

Une double peine : chute des ventes et récoltes en berne

Si la demande faiblit, l’offre ne suit pas non plus, et pour de très mauvaises raisons. En 2024, la production mondiale a chuté de 4,8 % pour atteindre 225,8 millions d’hectolitres, soit le niveau le plus bas depuis 1961 également. L’Europe, berceau historique du vin, n’est pas épargnée. Sa récolte représente 61 % de la production mondiale, mais c’est la plus faible du siècle. Des pluies excessives ici, une sécheresse intense là : les aléas climatiques ont frappé tous azimuts.

  • France : deuxième producteur mondial avec 36,1 millions d’hectolitres, mais en chute de 23 %, au plus bas depuis 1957.
  • Italie : reprend la première place avec 44 Mhl.
  • Espagne : 31 Mhl, en baisse.
  • États-Unis : 21,1 Mhl, -17,2 %, plombés par des chaleurs extrêmes.

Le constat est sans appel : l’hémisphère Sud, souvent plus stable, a lui aussi connu en 2024 sa pire récolte depuis vingt ans.

Des prix qui flambent, des consommateurs qui se détournent

L’autre coup dur pour les amateurs ? Le prix du vin a bondi de 30 % en moyenne depuis la période 2019-2020. En cause, la hausse des coûts de production, la rareté des volumes, et l’inflation généralisée. Résultat : boire un verre devient un luxe, et les consommateurs réduisent leur fréquence d’achat. Le vin cède du terrain à la bière, notamment chez les jeunes générations, comme l’a déjà observé l’OIV dans ses précédentes analyses.

Dans cette morosité, une seule éclaircie : les exportations. En 2024, elles ont généré 35,9 milliards d’euros, grâce à un prix moyen de 3,60 € le litre, un record de rentabilité soutenu par la faible offre. Mais l’avenir reste incertain. Giorgio Delgrosso, chef du département statistiques de l’OIV, reste prudent : « Nous attendons une baisse des prix en 2025 et 2026, ce qui pourrait relancer la consommation. Mais tout dépendra de la politique commerciale américaine, notamment sur les droits de douane. »

Entre mutation des habitudes de consommation, pression climatique croissante et inflation persistante, la filière vin se trouve à un tournant historique. Et les acteurs de la vigne savent qu’ils devront, eux aussi, se réinventer pour survivre.

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