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Après une journée noire marquée par une chute de 7,8 % du Nikkei, les investisseurs japonais ont eu droit à une éclaircie inattendue. En début d’après-midi ce mardi 8 avril, l’indice phare de la Bourse de Tokyo s’est envolé de 6 %, porté par une seule nouvelle : Washington accepte de discuter en priorité avec Tokyo d’un allègement des droits de douane. Cette promesse, arrachée au téléphone par le Premier ministre Shigeru Ishiba, a ravivé l’appétit des traders, surtout sur les valeurs exportatrices.
Le contexte est électrique. Donald Trump menace d’imposer des droits de douane massifs sur les produits nippons, allant jusqu’à 25 % sur l’automobile. Un coup dur pour l’économie japonaise, déjà affaiblie par la dépréciation du yen et le ralentissement mondial. Mais cette nuit-là, pendant 25 minutes, Shigeru Ishiba a plaidé directement sa cause. Il a mis en avant les 68 milliards de dollars de déficit commercial américain avec le Japon, les investissements massifs des groupes nippons aux États-Unis, et la nécessité de coopérer au lieu de s’affronter.
Peu après l’échange entre les deux dirigeants, la Maison-Blanche a confirmé que le Japon serait le premier partenaire commercial à bénéficier de négociations bilatérales sur les droits de douane. Une déclaration qui a suffi à redonner espoir aux marchés.
Shigeru Ishiba a résumé son appel aux journalistes : « Je lui ai dit que nous devrions explorer comment nous pouvons coopérer largement d'une manière qui peut bénéficier aux deux nations, y compris grâce à plus d'investissements plutôt que des tarifs unilatéraux. » Résultat : deux équipes ont été immédiatement formées. Côté japonais, c’est le ministre de la Revitalisation économique, Ryosei Akazawa, qui mènera les discussions. En face, les Américains ont mandaté Scott Bessent, secrétaire au Trésor, et Jamieson Greer, représentant au Commerce. Et selon Fox News, « le Japon aura la priorité ».
Dans le sillage de cette annonce, les valeurs massacrées la veille ont connu un spectaculaire rebond :
Même les groupes sidérurgiques ont profité de la nouvelle donne diplomatique.
La star de la journée reste Nippon Steel, dont l’action a bondi de 11 %. Ce regain de confiance est dû à un autre geste fort de Donald Trump : le réexamen du projet de rachat de l’américain U.S. Steel par le groupe japonais, pour 14,9 milliards de dollars.
Ce dossier explosif avait été gelé par Joe Biden pour des raisons électorales, malgré un large soutien industriel. Trump, en rouvrant la porte à cette fusion, envoie un message clair : les investissements japonais sont toujours les bienvenus, à condition qu’ils s’alignent avec ses objectifs de réindustrialisation américaine.
L’annonce arrive à un moment-clé. Dès ce mercredi, une surtaxe douanière de 24 % entrera en vigueur sur les marchandises nippones. L’acier japonais, lui, est déjà taxé à 25 % depuis mars. Pour Tokyo, l’espoir réside donc dans un compromis global, incluant un accès plus fluide au marché américain pour ses grands groupes industriels.
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