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Dix stratégies gagnantes pour 2013 sur les marchés

Par Fabrice Cousté

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Plus que jamais en quête de rendements, dans un environnement où la Banque Centrale Européenne se porte garante de taux d’intérêt résolument très bas, les investisseurs peuvent apprécier l’ampleur de la valorisation de certains actifs en 2012. Le millésime s’avère de plutôt bonne facture, alors que pendant longtemps le scénario d’un éclatement de la zone euro a été vivace. Pour ceux qui, au début de l’année, avaient choisi d’investir sur l’indice Cac 40  ou sur l’once d’or, les gains sont aujourd’hui appréciables (près de +14% pour l’indice parisien en 2012, près de +9% pour le métal jaune).
 
A la veille d’une année 2013, qui s’ouvre sur l’épineuse problématique américaine de « Fiscal Cliff » et la confirmation de la récession européenne, quelles sont les pépites des prochains mois en matière d’investissement ? Voici nos propositions déclinées en dix stratégies de trading.

1/ Le secteur bancaire va continuer de bénéficier de la normalisation des marchés financiers européens

Le secteur bancaire à été le plus exposé aux rebonds successifs des marchés d’actions cette année. Après avoir été particulièrement attaquées lors du krach de l’été 2011, les valeurs financières européennes ont engrangé entre 30 et 50% sur l’année. Une progression qui résulte de l’assainissement à marche forcée du bilan des banques, promu non seulement par la réglementation prudentielle, mais surtout par l’activisme monétaire de la BCE. La liquidité et la solvabilité du secteur a gagné en consistance. La normalisation en cours de la crise de la dette européenne traduite par une détente considérable sur les taux d’emprunt souverain va continuer de soutenir le secteur en bourse.

Notre coup de cœur ? BNP Paribas, une banque qui fait preuve de stabilité et qui a su prendre le virage du rééquilibrage de ses activités, sans pour autant abandonner ses services en BFI (banque de financement et d’investissement). A la différence de certaines de ses homologues, BNP Paribas n’a pas pâti de l’exposition d’actifs à la Grèce.

2/ La rente pétrolière, un classique !

Séculaire, le thème de la raréfaction des ressources pétrolières n’est pas éclipsé par l’essor programmé de la production du gaz de schiste, notamment aux Etats-Unis. L’or noir restera recherché, dans une économie mondiale dont les principaux ressorts demeurent les « BRIC »,  à la croissance énergivore. Mais attention, en bourse, mieux vaut parier sur les parapétrolières plutôt que sur les pétrolières intégrées, qui doivent faire face à un déficit d’image en raison d’une difficile gestion des questions environnementales, mais aussi à une déperdition de rentabilité liée aux problématiques de raffinage. Technip reste une valeur à mettre en portefeuille. Proche de son cours de bourse le plus haut, la parapétrolière présente un PE à 14x les bénéfices estimés en 2013, contre une moyenne proche de 25x sur les huit dernières années.

3/ Valeurs Techno : jouez la mobilité numérique.

Les entreprises technologiques qui ont su innover, de près ou de loin sur le créneau des supports numériques, figurent parmi les plus belles progressions boursières de l’année. Elles ne devraient pas être en reste en 2013. Après avoir révolutionné le mode d’achat des consommateurs en un peu plus d’une décennie, le géant du e-commerce US Amazon tire son épingle du jeu grâce à sa tablette Kindle, produit central d’une stratégie d’intégration de contenu. Google et Samsung restent également des valeurs sûres. Plus modeste, la récente promue au CAC40 Gemalto est notre favorite pour 2013. Spécialisés dans le stockage et la sécurisation des données numériques, ses services continueront de bénéficier du développement des  différents supports numériques mobiles.

Et pour être contrariant,  sous-pondérons Apple ! « L’après Steve Jobs » pourrait s’avérer décevant à terme pour la marque à la pomme, dont on peut anticiper l’érosion de sa capacité d’innovation. La déclinaison de l’I-pad en mini, ne témoigne pas d’une rupture technologique inédite, qui jadis faisait toute la force d’Apple. Samsung s’est montré plus audacieux avec le Galaxy Note, qui a encouragé la stratégie « suiviste » d’Apple et la sortie de l’I-pad mini.

4/ Devises, la parité EUR/USD a encore une marge de progression

Alors que la BCE et la Fed se livrent à une guerre des changes, entretenant chacune une politique monétaire accommodante pour affaiblir leur monnaie respective et rendre leur économie plus compétitive, l’euro devrait poursuivre son trend haussier en 2013. Les efforts déjà réalisés en zone euro sur le front des dettes souveraines, ont permis à la monnaie unique de s’apprécier, pour flirter de nouveau avec les 1.31 USD récemment. Avec la normalisation continue de la situation et la baisse de l’aversion au risque en Europe, la monnaie unique pourrait  s’échanger à 1.35 USD en 2013.

Et pour sortir des sentiers battus, les cambistes peuvent investir sur la livre turque, qui devrait profiter de l’effervescence actuelle de l’économie turque, pour s’apprécier davantage face à l’euro (la livre turque s’est appréciée de +5.1% en 2012 face à l’euro).

5/ L’or, l’ultime valeur refuge

Valeur refuge par excellence, parce qu’actif physiquement tangible, échangeable en tout temps et partout dans le monde, l’or peut encore s’apprécier malgré la hausse des six derniers mois. Le cours de l’once d’or peut surpasser le seuil des 1.800 USD. Les politiques monétaires des banques centrales, de nature à affaiblir mécaniquement les devises, est un driver haussier pour le métal jaune. Mais attention, il faudra un peu plus qu’une appréciation à 1.800 USD, du fait de l’affaiblissement du dollar face à l’euro, pour que les investisseurs européens y trouvent un surperformance réellement attractive...

6/ Matières premières agricoles : le café, un produit « aspirationnel » de plus en plus prisé dans les pays émergents

Considéré comme «  soft commodity », le café est au centre d’une tendance consumériste structurelle. A l’image des standards des pays occidentaux, les classes moyennes des pays émergents s’entichent du café pour sa connotation prestigieuse, forgée dans l’imaginaire collectif à force d’habileté marketing par la marque Nespresso. A tel point que les consommateurs chinois font des infidélités au thé.

7/ Pricing Power, l’art de se démarquer

Les valeurs peu sensibles aux cycles économiques et capables d’imposer leurs prix, donc indifférentes à la hausse des cours des matières premières, resteront très recherchées en bourse. Leur désensibilisation au contexte de marché et la pérennité de leur croissance des bénéfices  s’expliquent par de grandes capacités d’innovation et de R&D, un positionnement peu concurrencé, des stratégies marketing fortes et différenciées. A l’échelle de la cote française, ce type de valeurs correspond notamment à Michelin, Essilor ou Eutelsat.

8/ Les niches sectorielles, identifier des gisements de croissance

Les valeurs issues des niches sectorielles ont souvent le même profil et les mêmes qualités que les valeurs dites de pricing power. Outre Gemalto ou Edenred, citons par exemple Zodiac, qui bénéficie de l’essor des transports aériens dans les pays émergents. Autrefois connu pour ses bateaux légers et leurs motorisations, le groupe Zodiac tire désormais sa croissance de ses systèmes et équipements aéronautiques.

9/ Made in USA : capitaliser sur le redémarrage de la consommation U.S.

Il existe probablement un momentum favorable aux marchés américains. La récente amélioration de l’emploi américain et de l’activité laisse entrevoir une accélération de la reprise de l’économie U.S. A plus forte raison, si l’obstacle du « mur budgétaire » est franchi sans stigmate d’ici  la fin du mois. Avec une prévision de croissance de +2.4% en 2013 (source : Banque Mondiale), les Etats-Unis vont bénéficier d’une stimulation de la consommation des ménages, qui se sont évertués à  assainir leur budget. Le mouvement de désendettement en cours depuis la crise de 2008/2009 leur offre une marge de manœuvre pour redéployer leur revenus disponibles.

De ce point de vue, des titres sensibles aux cycles de consommation courante comme Publicis, Wal-Mart ou Mc Donald’s en profiteront très probablement, après une année 2012 synonyme de décrochage pour certains (-13% pour Mc Donald’s en 2012) ou de rally pour d’autres (Wal-Mart +20%).

10/ « Recovery », une stratégie qui nécessite une forte sélectivité

Plusieurs valeurs ont littéralement décroché en bourse ces derniers mois ou ces dernières années. Certaines de ces entreprises méritent qu’on s’y intéresse, puisqu’elles semblent avoir entrepris les restructurations ou l’assainissement financier nécessaires pour pouvoir rebondir significativement et retrouver des cours de bourse plus en adéquation avec leur réelle valeur intrinsèque. Mais attention, choisir une « penny stock » n’est pas forcément un gage absolu de réussite, une sélectivité des titres s’impose.

A ce titre, repasser aujourd’hui à l’achat sur des valeurs comme Vivendi ou Air France semble prometteur. Vivendi est en train de se désengager de plusieurs activités peu rentables (volonté de céder Maroc Telecom ou sa filiale brésilienne GVT, dans un secteur trop couteux en investissements, pour se consacrer sur les contenus et les médias), tandis qu’Air France met en œuvre des mesures drastiques (plan « Transform 2015 », visant à économiser 2 milliards d’euros pour réduire sa dette) afin de se relancer dans un secteur très concurrentiel. Coté 3 euros en juin dernier,  le titre a déjà rebondi  de près de 140 % depuis, pour atteindre 7.15 euros aujourd’hui... encore loin de ses niveaux d’il y a deux ans, à 15 euros, mais en bonne voie!

Fabrice Cousté
DG de CMC Markets France


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