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Grace aux nouvelle thérapies, la durée de vie des patients a augmenté de
manière considérable au cours des 30 dernières années : entre la période
1975-1977 et la période 1999-2005, le taux des patients atteints d'un Cancer qui
ont une survie supérieure à 5 ans est passé de 50 à 69%, soit une augmentation
de 38% en moyenne (d'après les chiffres du SEER Institute). Pour autant, je
reste lucide sur les pratiques des Pharma...
Le scandale du Mediator (500 morts en France) a mis en évidence les manquements
graves de certains Laboratoires, qui n'hésitent pas à vendre des médicaments
nocifs n'apportant aucun bénéfice (pas plus qu'un verre d'eau) mais qui sèment
la mort dans la population. Aux Etats-Unis, une enquête a démontré que les
médicaments vendus sur ordonnance conduisaient à environ 200 000 décès par an
aux Etats-Unis (source : AllBusiness).
De part et d'autre de l'Atlantique, les politiques se jettent la balle. Mais
rien ne bouge. Derrière les beaux discours, il s'agit d'une posture. Nos chers
politiques s'attaquent à un problème. Mais il y a davantage encore à faire. Pour
le moment, on nous envoi de la poudre aux yeux. En France, par exemple, on nous
dit qu'on va revoir le circuit d'approbation. La seule alternative pour l'heure
a été de retirer après le scandale du Mediator quelques 77 médicaments du
marché. Mais vous allez voir que tout cela : c'est de la Cosmétique.
Il faut dire que l'épisode du Mediator a de quoi révulser bon nombre de
personnes. Le 15 janvier 2011, l'IGAS (’Inspection générale des affaires
sociales) a remis son rapport sur le Mediator (voir sur le site de la
Documentation Française). Un document de 250 pages qui pointe du doigt les
dysfonctionnements ayant mené à une prise de risque inutile, semant la mort de
500 personnes (et autant de prochaines victimes "en souffrance"). A la lecture
de ce rapport, on se rend compte qu'au niveau réglementaire, l’articulation de
l'AFFSAPS avec l’Agence européenne du médicament a accouché d'une "structure
bridée par la crainte des contentieux avec les firmes", qui est devenue "lourde,
lente, peu réactive et figée".
Le rapport ajoute que "la chaîne du médicament fonctionne aujourd’hui de manière
à ce que le doute bénéficie non aux patients et à la santé publique mais aux
firmes". Une fois qu'un médicament est approuvé, le rapport note que "son
retrait est perçu comme une procédure de dernier recours et comme une sorte de
dédit pour la commission qui a accordé l’autorisation" (Page 14).
Sur le Mediator, on y apprend que les premiers essais de ce médicament "n'ont
pas été contrôlés" (et c'est écrit dans les documents de référence). Pire, que
"le bénéfice observé est incomplet" (Page 8 du Rapport). Le 16 avril 1997,
l'AFFSAPS décide de retirer le médicament. Cette décision sera de façon
incompréhensible annulée le 5 juin 1997 .
Rien d'étonnant pour ceux qui ont lu le livre "The Truth about the Drug
Companies : How They Deceive Us and What To Do About It ", sorti en 2004 par
Marcia Angell qui est l'éditrice de la revue médicale "New England Journal of
Medicine ". Il s'agit là d'un livre évènement qui dépeint l'industrie
pharmaceutique et ses travers (vous pouvez le trouver sur Amazon pour 10$). Ce
livre est sorti bien avant l'histoire du Mediator, et peu après l'épisode du
Vioxx aux Etats-Unis. Ce livre revient sur les mêmes problèmes qui refont
surface aujourd'hui.
Pour moi, le vrai problème vient du couple Globalisation/Mondialisation et
Profit/Cupidité. Mettant les intérêts de la Population au deuxième range. Or, le
drame, c'est qu'il semble que sur ce point, les politiques n'ont aucune prise.
Du moins, il n'y a pas de véritable volonté pour changer les choses que je vais
décrire en détails. Je suis pourtant un capitaliste pur souche. Investisseur
"aguerri" (je dispose de 90% de mon portefeuille investi dans des valeurs Pharma
/ Biotechs) et connaissant ce Secteur depuis dix ans, je ne suis pas pour autant
un Philanthrope (certainement la pire erreur qu'un actionnaire puisse faire).
Mais j'ai choisi de réaliser cette Enquête pour dénoncer les vrais problèmes, et
participer au débat. Pour moi, nos politiques, ici en France, ne pourront pas
résoudre à eux-seuls, tous ces problèmes. Recentrer le circuit de contrôle et
d'approbation sur les patients ne résout rien.
Au cours des 20 dernières années, la Mondialisation a modifié l'environnement
économique. Mais les administrations ne s'y sont pas adaptées. On le voit avec
les produits qui ont la Norme "CE". Aujourd'hui, ils sont fabriqués en Chine. On
nous met une étiquette sur les jouets fabriqués. Comme pour nous rassurer. Mais
quel contrôle existe réellement ? Aux douanes ! Autant dire que 99% des jouets
passent au travers. Tout contrôle a été abandonné au motif du Libre Echangisme.
Dans tous les domaines. Parfois en bien. Parfois en mal. Ce n'est pas le débat.
Mais dans un domaine aussi sensible que la Santé, je pense que c'est
inapproprié.
Le "laisser faire" a ses limites. Du moins, il faut absolument des gardes fous.
Certes, entre 2006 et 2010, plus de 15 Milliards $ d'amendes ont été payées par
l'industrie Pharma sanctionnant au passage 121 cas litigieux (source : Public
Citizen’s Health Research Group). Mais cela n'empêche pas à l'Industrie Pharma
de travailler pour éviter les abus. Les firmes pharmaceutiques préfèrent payer
des amendes. C'est aussi simple que cela. Aucun charte de bonne conduite
n'édicte les pratiques de ce secteur sensible, qui en aurait pourtant bien
besoin (aux vues des dégâts engendrés dans l'opinion publique française).
De plus en plus d'essais étaient menés dans des pays pauvres. Leur nombre a été
multiplié par plus de 20 (j'y reviendrai en détail dans une prochaine Partie).
Des endroits où les Agences de régulation n'ont aucun pouvoir et aucun contrôle,
et ou l'industrie pharmaceutique est libre de pouvoir agir, sans aucun scrupule
et à faibles coûts. Le couple Globalisation/Mondialisation et Profit/Cupidité
perdure. D'autres articles touchant le coeur du problème à suivre...