Engie montre une solide résistance dans un environnement énergétique plus normalisé qu’en 2024. Au terme des neuf premiers mois de l’année 2025, le groupe affiche un Ebitda de 10,8 milliards d’euros, en baisse de 10,2 % en données publiées, et un Ebit hors nucléaire de 6,3 milliards d’euros, en recul de 7,3 % en organique. Cette baisse était largement anticipée : après deux années exceptionnelles portées par la flambée des prix de l’énergie, les marges se normalisent. Pourtant, le chiffre d’affaires atteint 52,8 milliards d’euros, en légère progression organique de 1,8 %, au-dessus des attentes du marché.
La dynamique commerciale reste robuste, soutenue par le développement dans les renouvelables et les actifs flexibles en Europe. Les contrats d’achat d’électricité (PPAs) continuent de croître, notamment grâce aux besoins massifs des data centers aux États-Unis. Engie met également en avant une génération de cash-flow de 11,4 milliards d’euros, témoignant d’une bonne maîtrise opérationnelle et de la solidité du modèle de utility, moins cyclique que celui des énergéticiens centrés sur la production.
Côté perspectives, Engie vise désormais le haut de ses fourchettes de prévision. Le groupe anticipe un résultat net récurrent situé entre 4,4 et 5 milliards d’euros, ainsi qu’un Ebit hors nucléaire dans la partie haute de la fourchette 8 à 9 milliards d’euros. La direction explique cette confiance par « un très bon démarrage des actions de performance » et un quatrième trimestre attendu en nette amélioration.
Mais si le profil du groupe s’est clarifié — recentrage sur les renouvelables, montée en puissance des contrats sécurisés, désendettement progressif — la valorisation commence à devenir exigeante. La forte performance boursière récente intègre une bonne partie des bonnes nouvelles. La croissance future dépendra désormais de l’exécution et de la discipline financière.
L'action progresse de 41% depuis le 1er janvier, une des meilleures performances du CAC 40. Les tensions sont d'ailleurs fortes sur les indicateurs techniques comme le montre le RSI, largement en zone de surachat. Alors certes les indicateurs sont au vert mais à court terme, nous pensons qu'il est un peu tard pour rentrer, une respiration du titre est nécessaire. Nous plaçons un achat d'opportunité vers 20 euros, un point de repli intéressant.
Principaux défis pour Engie :
– Capacité à maintenir la croissance dans un contexte de normalisation des prix de l’énergie
– Exécution du plan de développement dans les renouvelables et sécurisation des PPAs
– Gestion de la baisse des volumes hydrologiques en Europe
– Valorisation devenue plus tendue après le parcours boursier récent
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