Le départ surprise de Jean-Marie Tritant, pourtant reconduit quelques mois plus tôt, a ravivé les interrogations autour de la gouvernance d’Unibail-Rodamco-Westfield. À partir de janvier 2026, c’est Vincent Rouget, actuel directeur de la stratégie, qui prendra les commandes d’un groupe encore engagé dans une profonde transformation. Cette transition intervient alors même que l’entreprise a relevé ses prévisions pour 2025, preuve d’une dynamique opérationnelle plus solide qu’attendu malgré un marché locatif fragilisé.
Sur les neuf premiers mois de l’année, le chiffre d’affaires en normes IFRS ressort en baisse de 5,7 %, à 2,28 milliards d’euros. Les revenus locatifs bruts reculent de 3,5 % à 2,18 milliards, affectés par 1,6 milliard d’euros de cessions d’actifs depuis janvier. Les ventes, essentielles pour réduire l’endettement, ont logiquement pesé sur les loyers, notamment dans les bureaux (-18 % après la cession de Gaité-Montparnasse et de 80 % de Trinity). Mais dans les centres commerciaux, nerf de la stratégie d’URW, la situation apparaît plus encourageante avec une progression de 2,4 % à périmètre constant.
Pour 2025, le groupe vise désormais un résultat net récurrent ajusté d’au moins 9,50 euros par action, un objectif légèrement supérieur à la fourchette annoncée précédemment. Ce regain de confiance est partagé par certains analystes : Bank of America, qui vient d’opérer un double relèvement de recommandation, estime que la foncière devrait renouer avec une croissance de ses bénéfices entre 2027 et 2029, autour de 4 % par an. L’objectif de cours de 105 euros, soit un potentiel de hausse théorique de 31 %, reflète à la fois la décote actuelle et la visibilité offerte par le recentrage stratégique.
Reste que la valorisation d’URW commence à intégrer une bonne partie de ce scénario idéal. Le groupe demeure dépendant des cessions, de la reprise du dividende et de la normalisation du marché des bureaux. Des paramètres qui laissent peu de marge à la déception.
Sur l'aspect technique, le changement à la tête du groupe n'a pas produit de séisme, bien au contraire. Le titre reste inscrit dans une petite tendance haussière , évoluant positivement dans un canal haussier de faible pente Le momentum demeure positif et il n'y a pas lieu de s'inquiéter tant que nous restons à l'intérieur de cette figure graphique. L'alarme principale viendrai néanmoins d'une cassure en baisse de la zone de support des 84,4 euros qui constitue véritablement la dernière digue à défendre. Pour le reste il est vrai que le groupe est désormais valorisé sur des niveaux confortables ce qui limite logiquement le potentiel d'appréciation.
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