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Chauffage : le marché des poêles à bois ou à granulés en plein essor en Indre-et-Loire

Publié le 20/08/2022

Le marché du poêle à bois ou à granulés est en pleine expansion. Les effets des confinements sanitaires, de l’inflation et de la guerre en Ukraine qui a fait flamber les prix de l’énergie.

L’industrie du poêle à bois ou à granulés marche du feu de Dieu. Les ventes augmentent de 35 % par an depuis 2020. Et on parle déjà d’une hausse de 60 % pour l’année 2022 .

La guerre en Ukraine et ses conséquences sur la flambée générale des coûts de l’énergie – gaz, électricité, fioul– n’ont fait qu’accentuer la demande sur le combustible bois.

Une quinzaine de magasins de poêles à bois qui ont pignon sur rue se partagent le marché en Indre-et-Loire.

Le « boom » des poêles à pellets crée la pénurie

Comme l’entreprise Tulipalo – qui signifie « feu » ou « incendie » en finnois – à Esvres-sur-Indre. Une société d’une dizaine d’employés, créée en 2011, spécialisée dans les poêles à bois, à granulés, les braseros, les inserts et les chauffages à l’éthanol et au gaz. Ici aussi, la vedette toutes catégories des ventes, c’est le poêle à granulés. Sur les 220 poêles installés par l’entreprise l’an dernier, 80 % étaient des poêles à « pellets ». « On sent une petite baisse au profit des poêles à bois depuis quelques mois avec la pénurie de granulés », relève le cogérant, Fabien Ferrand. « Mais que ce soit pour le bois ou le granulé, la demande est constamment en hausse. L’énergie bois séduit par son côté chaleur confort et son prix de revient. Avec le Covid et les confinements, les gens ont pris conscience de l’importance de l’habitat pour leur bien-être. »

Depuis qu’il est dans le métier, Fabien Ferrand a constaté l’évolution de la demande des particuliers : « En 1996, quand j’ai débuté, on vendait beaucoup d’inserts, de foyers fermés pour cheminées. Mais le poêle a pris le dessus peu à peu pour s’imposer largement. Les maisons, de plus en plus petites, sont de mieux en mieux isolées. Et un poêle prend moins de place qu’une cheminée. »

En 2011, il s’est vendu 180.000 inserts en France ; dix ans plus tard, en 2021, seulement 63.000. Alors que l’an dernier, les ventes de poêles ont atteint 320.000 exemplaires.

Jusqu’à seize semaines entre la commande et l’installation

Cet engouement pour les poêles pose plusieurs problèmes : les fabricants ont parfois du mal à fournir, les délais d’installation se sont allongés. « De huit semaines à seize semaines », acquiesce Fabien Ferrand.

Autre souci : la pénurie de granulés, avec une hausse faramineuse du coût des sacs de 15 kg depuis quelques mois. Selon Raphaël Hervé, responsable du magasin, « une palette de 72 sacs de pellets coûtait en moyenne 380 €, livrée à domicile, l’an dernier. Aujourd’hui, il faut compter 620 € la palette, sans la livraison. »

Explication de son collègue Fabien : « L’Allemagne perd gros en gaz depuis la guerre en Ukraine et les Allemands se tournent en masse vers le bois et le granulé. Mais il n’y a pas assez de fabricants de granulés en Europe pour satisfaire la demande, d’où des restrictions sur les livraisons et une forte hausse des prix. Je pense que l’an prochain, nous reviendrons à des tarifs plus raisonnables.