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C’est un rachat qui dit tout des tensions dans l’aéronautique mondiale. Tandis que Boeing reprend le contrôle de son ex-filiale Spirit AeroSystems, Airbus rafle plusieurs sites jugés « stratégiques » pour la continuité de sa propre production. L’accord final, annoncé ce lundi 28 avril, confirme une opération à plusieurs niveaux orchestrée depuis juillet 2024.
En pleine tourmente industrielle, l’avionneur européen a donc conclu le rachat de plusieurs activités de Spirit, fournisseur crucial de structures aéronautiques. Airbus s’offre une série de sites spécialisés dans les fuselages, les ailes et les pylônes de ses modèles A220, A320 et A350, répartis entre les États-Unis, l’Europe et le Maghreb. Un rachat valorisé à 439 millions de dollars, soit 120 millions de moins que prévu initialement.
Le périmètre de l’accord signé entre Airbus et Spirit AeroSystems est très ciblé. Il s’agit pour le constructeur européen de sécuriser son approvisionnement sur plusieurs modèles clés. L’accord couvre :
Airbus a précisé que l’accord devrait être effectif au troisième trimestre 2025, le temps d’achever les processus réglementaires et d’intégrer les nouvelles unités.
À l’origine, Spirit AeroSystems était une excroissance industrielle de Boeing, regroupée en société indépendante dès 2005. Elle s’était depuis diversifiée, notamment via l’acquisition de sites liés à Airbus en 2006 (ex-BAE) puis en 2020 (actifs de Bombardier). Résultat : Spirit est devenue une pièce centrale dans les chaînes d’approvisionnement des deux géants de l’aviation.
Mais en 2023, le sous-traitant affiche une perte nette de 616 millions de dollars, révélant une fragilité industrielle croissante. En juillet 2024, Boeing acte le retour de Spirit dans son giron pour sécuriser ses propres livraisons, notamment sur les 737 MAX. En parallèle, Airbus obtient un accord pour récupérer les sites qui touchent exclusivement ses propres programmes.
« Cette opération vise à stabiliser notre chaîne d’approvisionnement et à renforcer nos capacités de production sur les programmes A220, A320 et A350 », expliquait déjà Airbus lors de l’annonce en juillet dernier. La baisse du prix de rachat, passée de 559 à 439 millions, semble acter un compromis économique entre les deux géants, tout en tenant compte des investissements à venir qu’Airbus a promis de consentir sur ces sites.
Derrière cette reprise partielle, Airbus vise un objectif simple : éviter les retards et reprendre la main sur des étapes critiques de production. Depuis la pandémie, les difficultés logistiques et la montée des coûts ont exposé les avionneurs à de nombreux goulets d’étranglement.
En contrôlant désormais en propre plusieurs usines, Airbus espère lisser sa montée en cadence et tenir ses engagements commerciaux. Le site de Saint-Nazaire, déjà stratégique pour le groupe, gagne en importance dans cette nouvelle configuration industrielle.
L’enjeu est d’autant plus fort que l’A220, issu du programme Bombardier racheté par Airbus, entre dans une phase de montée en puissance avec un carnet de commandes soutenu. De même pour l’A350, l’un des long-courriers les plus demandés par les compagnies post-Covid.
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