(ABC Bourse) - Blackstone ne s’est pas contenté de saluer le président américain en visite à Londres. Mercredi soir, le mastodonte américain de l’investissement a annoncé un engagement colossal : 90 milliards de livres sterling injectés dans l’économie britannique au cours des dix prochaines années. Cette annonce, faite en marge de la visite d’État de Donald Trump, s’inscrit dans un flot inédit de promesses d’investissements américains qui totalisent désormais 150 milliards de livres, soit près de 173 milliards d’euros. Un record historique, selon le gouvernement britannique.
Le fonds, qui pèse 1.200 milliards de dollars d’actifs sous gestion, reste discret sur les détails de cette enveloppe. Ce chiffre s’inscrit néanmoins dans une stratégie plus large déjà annoncée par Steve Schwarzman, PDG de Blackstone, qui avait promis en juin 2025 de consacrer 500 milliards de dollars à des investissements européens sur dix ans. L'annonce britannique représente donc près d’un cinquième de cette somme.
Un pari assumé sur les data centers et l’IA
Ces derniers mois, Blackstone s’est positionné massivement sur les infrastructures numériques. En Espagne, le fonds a injecté 7,5 milliards d’euros, et en 2024, il a mis la main sur un opérateur australien pour 16 milliards de dollars. L’an dernier déjà, il avait dévoilé un projet à 10 milliards de livres pour ériger "l'un des plus grands data centers d'intelligence artificielle en Europe" à Blyth, dans le nord-est de l’Angleterre.
Le Royaume-Uni, confronté à une économie ralentie et des tensions politiques persistantes, entend capitaliser sur cette visite présidentielle pour restaurer la confiance des investisseurs étrangers. L'annonce de Blackstone en est le point d'orgue, mais elle s’inscrit dans une série d’engagements dévoilés en cascade.
Microsoft, Google et GSK également au rendez-vous
Avant même l’atterrissage d’Air Force One, Microsoft avait dévoilé mardi un investissement de 30 milliards de dollars (25 milliards d’euros), principalement axé sur l’intelligence artificielle. Google a suivi avec une annonce de 5 milliards de livres (5,8 milliards d’euros), également dans les technologies avancées.
Dans l’autre sens, quelques entreprises britanniques ont aussi confirmé leur volonté d’investir massivement aux États-Unis. Le laboratoire GSK a promis 30 milliards de dollars, et BP prévoit de dépenser plus de 5 milliards par an sur cinq ans, principalement dans le secteur énergétique.
De son côté, le gouvernement britannique a annoncé qu’il augmenterait ses dépenses à destination d’entreprises américaines, avec un budget révisé à 60 milliards de livres sur cinq ans, contre 50 initialement. Cette enveloppe concerne notamment des contrats dans la santé et la météorologie.
Un partenariat stratégique est également attendu ce jeudi entre Londres et Washington. Il viserait à renforcer la coopération dans des domaines clés comme l’intelligence artificielle, le quantique et le nucléaire, même si les contours de cet accord restent encore flous.
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