Home Depot révise ses prévisions annuelles à la baisse

(ABC Bourse) - Face à une demande plus molle qu’espéré, Home Depot révise à la baisse ses ambitions pour l’année. Le leader américain du bricolage mise désormais sur une croissance plus modeste, tout en reconnaissant un troisième trimestre en demi-teinte.

Les chiffres sont là, et ils ne sont pas à la hauteur des espérances du géant américain du bricolage. Home Depot, numéro un mondial du secteur, a revu à la baisse ses prévisions annuelles, évoquant une demande moins soutenue qu'attendu. L’annonce a été faite mardi, dans un communiqué sobre mais direct.

Le PDG du groupe, Ted Decker, n’a pas cherché à enjoliver la situation. "Nos résultats n'ont pas répondu à nos attentes", a-t-il reconnu. Cette prise de parole fait suite à la publication des résultats du troisième trimestre, marqué par une activité jugée "sous pression". Le contexte ? Une conjoncture qui pèse sur la consommation, l’immobilier qui reste tendu, et une météo trop calme pour doper les ventes saisonnières.

Un trimestre sans relief et des prévisions rognées

L’absence d’événements climatiques majeurs, souvent synonymes de pics de ventes pour les enseignes de bricolage, a compliqué la donne. "pression plus forte que prévu dans certaines catégories", a expliqué Ted Decker. Résultat : les attentes de croissance au troisième trimestre n'ont pas été atteintes. "la croissance attendue de la demande au troisième trimestre ne s'est pas matérialisée", a-t-il détaillé.

Home Depot estime désormais que son chiffre d’affaires annuel augmentera d’environ 3 %. Une hausse qui reste positive, mais qui dépend en grande partie de l’intégration de GMS, une société de distribution professionnelle acquise pour 5,5 milliards de dollars. En comparaison, les précédentes prévisions tablaient sur une progression de +2,8 %, voire +1 % à données comparables.

Une consommation fragilisée par l'incertitude

Le recul de la demande semble s’inscrire dans un contexte plus large d’instabilité. "Nous pensons que l'incertitude des consommateurs et la persistance de la pression sur l'immobilier affectent de manière disproportionnée la demande pour (le secteur) de l'amélioration des habitations", a précisé le PDG. Cette tendance pourrait impacter durablement les habitudes d’achat des ménages américains, pourtant grands adeptes du DIY (Do It Yourself).

Les investisseurs, eux, ont immédiatement réagi. Avant même l’ouverture de la Bourse de New York, l’action Home Depot cédait 3,04 % dans les échanges électroniques. Le bénéfice net par action devrait reculer de 6 % pour l’ensemble de l’exercice (contre -3 % initialement prévu). Hors éléments exceptionnels, cette baisse serait d’environ 5 %, bien en deçà des 14,98 dollars attendus par les analystes de FactSet.

Sur le troisième trimestre, le chiffre d’affaires s’est établi à 41,35 milliards de dollars (+2,8 %), tandis que le bénéfice net a reculé à 3,60 milliards (-1,3 %). Le bénéfice net ajusté par action atteint 3,74 dollars, contre 3,78 dollars un an plus tôt. Les transactions ont baissé de 1,6 %, mais le panier moyen s’est légèrement amélioré à 90,39 dollars.

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