OK
Accueil > Marchés > Cotation Predilife > Actus Predilife

Stéphane Ragusa, PDG de Predilife : " L'action Predilife est massivement sous-évaluée"


Actualité publiée le 19/11/25 09:55

(ABC Bourse) - Par Jean Jacques Manceau

À l’entame d’une nouvelle émission obligataire, Stéphane Ragusa, président-fondateur de Predilife et ancien élève de l’École Polytechnique, détaille la stratégie d’une société pionnière dans la médecine prédictive. Forte d’un actif valorisé à 200 millions d’euros, Predilife mise sur l’intelligence artificielle pour anticiper les maladies graves et se positionne comme une rare opportunité boursière française dans la santé et l’IA.


Stéphane Ragusa, PDG de Predilife

Comment est née Predilife et quel est son positionnement ?

Stéphane Ragusa : L’idée m’est venue il y a une vingtaine d’années, lorsque j’enseignais les mathématiques appliquées à la médecine et que je travaillais au centre anticancéreux Gustave Roussy. Chaque jour, je croisais dans le hall des patients atteints de pathologies lourdes et je me demandais : aurait-on pu prévoir leur maladie, intervenir plus tôt ? C’est de là qu’est née Predilife : la conviction que prévoir, c’est déjà soigner, et qu’en identifiant les risques à temps, on peut éviter bien des drames humains.

Créée en 2004, Predilife est devenue le pionnier français de la médecine prédictive. Nous concevons et commercialisons des tests de prédiction personnalisés permettant à chacun de connaître son profil de risque face à la survenue de maladies graves. Au plan opérationnel ses tests génétiques sont réalisés chez Eurofins, acteur mondial de la biologie médicale. Nous associons des techniques médicales éprouvées à des outils d’intelligence artificielle et de Big Data.

La médecine prédictive, c’est anticiper le devenir d’un individu pour agir à temps grâce à une prévention sur mesure : diminuer les risques ou détecter plus tôt la maladie. Les pathologies graves, comme les cancers et les infarctus, peuvent désormais faire l’objet d’une prévention plus efficace.

Comment s’est passée l’année 2025 ?

C’est une année d’accélération très nette. Nous proposons des bilans de santé prédictifs pour les entreprises, un marché en pleine expansion. Avec la hausse des arrêts de travail (+50 % en cinq ans) et la pression croissante sur les DRH, les sociétés cherchent des solutions concrètes. Résultat : notre chiffre d’affaires a été multiplié par 2,5 au premier semestre.

Nous travaillons avec des grands comptes, mais aussi des PME. À terme, ce type de bilan deviendra aussi incontournable qu’une mutuelle d’entreprise.

Où en êtes-vous sur le plan financier ?

Nous doublons nos revenus chaque année. L’exercice 2025 devrait atteindre environ un million d’euros de chiffre d’affaires pour une perte de 2,5 millions, soit deux fois moins qu’en 2024 L’objectif est clair : atteindre le break-even fin 2026. Cela suppose environ 10 000 tests vendus par an, entre 300 et 500 euros pièce. Nous en réalisons déjà la moitié.

Les pertes sont-elles encore structurelles ?

Elles reflètent notre phase d’investissement. Les grands groupes testent d’abord sur une dizaine de salariés avant de généraliser à plusieurs centaines. En parallèle, nous finançons la R&D, la réglementation, le marketing et la force commerciale. C’est un modèle à effet retard : la rentabilité vient après la diffusion.

Vous lancez une nouvelle émission obligataire. Quels en sont les contours ?

Nous levons 1,5 million d’euros via des obligations convertibles en actions. Les investisseurs peuvent opter pour une obligation qui offre un rendement de 8,5 % sur cinq ans, ou pour une conversion immédiate en actions, avec une réduction d’impôt sur le revenu de 18%. C’est une formule attractive pour les particuliers.

Les fondateurs accompagnent cette levée ?

Oui. Nous sommes trois principaux actionnaires détenant 70 % du capital : je possède 40 %, les deux autres 20 % et 10 %. L’un d’eux remet 300 000 euros à titre personnel dans cette levée, preuve de la confiance que nous avons dans notre trajectoire.

Le flottant représente 30 %, essentiellement composé de petits porteurs. Nous comptons environ 2000 actionnaires, alors qu’il en faudrait au moins 5 000 pour une bonne liquidité. Cette opération vise aussi à élargir notre base d’actionnaires particuliers.

Et sur la dilution ?

Elle reste limitée, autour de 10 %, mais elle crée de la valeur. Une société qui vaut 10 millions et lève 1 million en vaut 11, pas moins. Nous n’appliquons pas de décote excessive : notre objectif est de financer la croissance, pas de diluer les investisseurs.

« Predilife, une rare porte d’entrée dans l’IA française cotée »

En quoi l’intelligence artificielle change-t-elle la donne pour Predilife ?

L’IA est au cœur de notre modèle depuis vingt ans. Elle nous permet de prédire les risques de cancers et de maladies cardio-vasculaires, de personnaliser la prévention et de réduire les coûts médicaux. Nous croisons des bases de données massives et utilisons des API comme Mistral ou ChatGPT, que nous adaptons à nos propres modèles.

Nous comptons neuf médecins et sept informaticiens en interne. En 2025, 5 000 salariés ont bénéficié de nos bilans prédictifs, avec un taux de satisfaction très élevé.

Pour un investisseur, c’est aussi un angle rare d’exposition à l’IA ?

Exactement. Les particuliers ne peuvent pas investir dans Mistral ou Anthropic. Predilife est l’une des seules sociétés françaises cotées spécialisées dans l’IA appliquée à la santé. C’est une manière directe et concrète d’investir dans l’intelligence artificielle au service de la vie.

Votre valorisation boursière semble très inférieure à la valeur de vos actifs…

Nous détenons un test prédictif du cancer du sein, exclusif pour l’Union européenne, valorisé 200 millions d’euros par un commissaire aux apports indépendant. Cet actif représente près de vingt fois notre capitalisation actuelle, qui est de 11 millions d’euros.

C’est une anomalie de marché. Et surtout, il s’agit d’un monopole sur un marché de 100 millions de femmes européennes.

Ce test peut transformer vos comptes ?

Oui. L’étude clinique de phase 3 s’achèvera en 2027. Predilife pourrait connaître une revalorisation majeure. Le risque d’échec est très faible, car nos tests ne sont pas invasifs. C’est un pari à fort levier mais à risque limité.

Le désamour des small caps en bourse vous handicape-t-il ?

C’est surtout une opportunité pour les investisseurs individuels. Les gérants de fonds sont contraints par la liquidité, pas les particuliers. Predilife, c’est une société en croissance, sur un marché colossal, avec un actif valorisé vingt fois sa capitalisation.

Quand la confiance reviendra sur les small caps, la revalorisation sera mécanique.

Quel message adressez-vous aux investisseurs ?

Nous arrivons à un tournant. L’offre technologique progresse sans cesse, la demande explose, et les entreprises comprennent que prévenir coûte moins cher que guérir.

Predilife est la solution aux problèmes du temps : anticiper les maladies plutôt que les subir. Nos fondamentaux sont solides, notre technologie mature et notre modèle clair. Le marché finira par reconnaître notre vraie valeur.

L’essentiel à retenir

  • Créée en 2004, pionnière de la médecine prédictive
  • Chiffre d’affaires 2025 (estimation) : 1 M€
  • Pertes divisées par deux (estimation) : 2,5 M€
  • Break-even visé : fin 2026
  • Émission obligataire : 1,5 M€ (8,5 % sur 5 ans ou actions éligibles IR)
  • Un actionnaire principal réinvestit : 300 000 €
  • Capital : 70 % fondateurs / 30 % flottant (petits porteurs)
  • Actif clé : test cancer du sein valorisé 200 M€
  • Capitalisation actuelle : 11 M€

© AbcBourse.com. Tous droits réservés

Vous avez aimé cet article ? Partagez-le avec vos amis avec les boutons ci-dessous.

Twitter Facebook Linkedin email

2 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

gars d1
19/11/25 15:34
Merci pour cette interview qui est intéressante à lire.
Dubaisan
19/11/25 16:21

Je note quand même que là ou en 2022 et 2023, ils émettaient des OC à 7%, cette fois-ci , c'est 8.5%.....De même son horizon de trésorerie va jusqu'en février 2026.....Après ..Elle n'a donc pas beaucoup de choix.

Si la valorisation du test de prédiction du cancer du sein est réellement de 200 millions€, c'est une perspective alléchante, mais il faudra attendre au mieux fin 2026 et plus probablement T1 2027.

De plus la configuration technique, l'AT, est plutôt moche..et pas encourageante.

Enfin avec 2000 actionnaires particuliers, la liquidité est très loin d'être la qualité de cette petite entreprise.

Pour poster un commentaire, merci de vous identifier.

CNj2o4NCXUrBGFEQwQc6Sppzxl2afRMadl48hWBjUrWgh-3t5Ual11BYDRy-lEZ7
logiciel chart 365 Suivez les marchés avec des outils de pros !

Chart365 par ABC Bourse, est une application pour suivre les marchés et vos valeurs favorites dans un environnement pensé pour vous.