Le laboratoire vétérinaire français Virbac a démarré 2025 sur les chapeaux de roues. Sur les trois premiers mois de l’année, l’entreprise affiche un chiffre d’affaires de 375,2 millions d’euros, en progression de +8,5 % à taux réels par rapport à la même période en 2024. À taux de change et périmètre constants, la croissance s’établit à +4,9 %.
Cette dynamique repose sur une double impulsion : la hausse des prix (+3,8 points) et un effet volume plus modeste (+1,1 point), freiné par une base de comparaison élevée. Virbac signe ici une performance homogène, avec une croissance solide dans toutes ses zones géographiques, sauf en région Pacifique, affectée par un repli marqué.
Quelles zones géographiques boostent le chiffre d’affaires de Virbac ?
L’Europe se distingue nettement : avec +8,3 % de croissance à taux de change constants, elle affiche une vitalité impressionnante. Trois marchés explosent : l’Italie (+17,4 %), l’Espagne (+14,4 %) et le Benelux (+21,6 %), notamment grâce aux ventes en dermatologie, nutrition animale et produits antiparasitaires. En Turquie, la croissance est en partie liée à l’intégration du distributeur Mopsan.
Aux États-Unis, la progression est plus timide (+2,7 %), impactée par un phénomène temporaire de déstockage chez les distributeurs, évalué à environ 3 points. Le marché reste néanmoins dynamique côté animaux de compagnie, porté par les gammes d’endectocides, soins dentaires et dermatologie.
L’Amérique latine affiche également un excellent trimestre : +8,3 % à taux constants, avec des hausses spectaculaires au Mexique (+17,1 %) et en Colombie (+32,5 %). Le Brésil, en revanche, fléchit de 7 % à cause d’un décalage de commandes.
En Asie, la croissance atteint +3,9 %, portée par la Chine (+9 %) et le Japon (+6,5 %), hors impact de l’acquisition de Sasaeah. La zone IMEA (Inde, Moyen-Orient et Afrique) se montre robuste avec +5,6 %, soutenue par la demande en nutrition bovine en Inde.
Seule ombre au tableau : la région Pacifique chute de -14,3 %, l’Australie étant particulièrement affectée par des stocks élevés chez les distributeurs et des conditions de marché défavorables.
Quels segments d’activité soutiennent la croissance de Virbac ?
Le segment des animaux de compagnie reste le moteur principal de Virbac, avec une croissance de +5,6 % à taux de change et périmètre constants. Trois gammes tirent particulièrement leur épingle du jeu :
- Petfood : +9,3 %
- Dermatologie : +11,7 %
- Produits de spécialité (reproduction, etc.) : +6,8 %
Les animaux d’élevage suivent avec +4,2 % de croissance, portés par l’activité ruminants (+5,7 %) et le développement des antimicrobiens et produits nutritionnels pour le bétail. Un fait marquant : la croissance fulgurante en Europe de l’Ouest, notamment en Allemagne, où Virbac a remporté un appel d’offres de vaccins bovins (+52,6 %).
En revanche, l’aquaculture accuse un recul de -5,2 %, conséquence de la pression concurrentielle au Chili et de la baisse de certains vaccins en Nouvelle-Zélande, qui avaient bénéficié en 2024 d’un effet ponctuel lié à un nouveau protocole vaccinal.
Que prévoit Virbac pour l’année 2025 ?
Virbac se montre prudent mais confiant pour la suite de l’exercice. Le groupe table sur une croissance annuelle entre 4 % et 6 % à taux constants, et anticipe une contribution supplémentaire de +1 point liée à l’intégration de Sasaeah, société japonaise acquise en avril 2024.
Côté rentabilité, l’Ebit ajusté devrait rester stable autour de 16 % du chiffre d’affaires, malgré une augmentation volontaire des investissements en R&D, prévus en hausse de 0,3 point cette année. La trésorerie, elle, devrait s’améliorer de 80 millions d’euros en 2025, hors nouvelles acquisitions.
Quant aux potentielles hausses de droits de douane aux États-Unis, Virbac estime leur impact modéré. Deux tiers des ventes américaines sont désormais issues de la production locale, proportion qui grimpera à 80 % d’ici fin 2026. Une stratégie d’ancrage industriel local qui limite les risques tout en sécurisant les marges.
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