Vous aimez écrire ? vous souhaitez que vos textes soient publiés dans cette rubrique ? contactez-nous
Comme un rituel, le fameux trou de la sécu revient chaque année à la fin de
l'été. Ces jours-ci, il apparaît que le fameux déficit devrait être ramené à
13,9 milliards d'euros en 2012, contre 18,2 milliards en 2011 et 23,9 milliards
en 2010. Le pouvoir a l'audace de crier victoire pour 2012 alors que ce sont de
simples promesses et que, même en cas de réalisation, il s'agira toujours de
déficit. La dérive financière est permanente et croissante : en 2002 le déficit
était de 3,50 milliards d'euros. La Cour des Comptes, théoriquement chargée de
surveiller, a écrit publiquement naguère qu'elle ne pouvait rien contrôler car
il n'y avait pas de gestion.
Les remèdes imaginés dans le nouveau plan sont de même nature que dans les plans
précédents. On tape au hasard sur les laboratoires, sur les patients avec de
moindres remboursements, sur les indemnités d'arrêts de travail ; les
complémentaires santés sont appelées au secours. La course éperdue se reproduit
chaque année vers un équilibre qui, par nature, n'existera jamais. Cela
ressemble au travail du sapeur camembert qui comblait un trou avec de la terre
enlevée ailleurs !£
Pour ceux qui ont la mémoire courte, il faut rappeler qu'en 1996, la dette était
telle que le pouvoir de l'époque imagina de la cacher sous le tapis en créant à
cette fin une bureaucratie nouvelle la CADES. Elle devait amortir 134 milliards
jusqu'en 2025 et deux impôts furent inventés dans ce but : la CSG et la CRDS.
Comme ces impôts ne suffisent pas, cette CADES emprunte sur le marché
international pour combler davantage.
L'ORIGINE HISTORIQUE
Un rappel historique est nécessaire si l'on veut bien comprendre les raisons
profondes de cette situation. C'est un gouvernement quasi communiste qui en 1946
créa la sécurité sociale, alors que personne n'en avait besoin : les risques
qu'elle prétendait couvrir étaient, en effet, avant la dernière guerre très bien
assurés par des circuits privés. Le projet de nationaliser ces risques rentrait,
en fait, dans l'objectif fondamental de communiser la France.
En 1960 et pour mieux ramasser les sous, les URSSAF furent créés. Indépendamment
du sigle, en lui-même significatif (!), ces organisations n'avaient pas
d'existence légale et n'en n'ont toujours pas à notre connaissance, ceci à
l'image du parti communiste lui-même.
Dans les gènes de l'organisation et dès le début, le déficit probable était
inscrit. En effet, c'était et c'est toujours comme un gigantesque baquet où
l'argent arrive de toutes parts et sans beaucoup d'efforts ; il en sort au
hasard de l'humeur des politiciens et syndicalistes momentanément aux affaires,
c'est-à-dire sans une véritable gestion. C'est pour cela qu'il est tout à fait
faux d'utiliser des expressions comme : « assurance-maladie ». Une véritable
assurance implique une série de contrats : choix des clients, mesure du risque,
primes, indemnité en cas de sinistre, etc. Rien de tel avec la sécu. La preuve
chiffrée de la ruine apparaît dans les tarifs des assurances maladie sur le
marché international ; les Français qui peuvent en bénéficier pour des raisons
diverses paient moins d'un tiers de ce qu'ils devraient verser à la sécu pour la
prétendue assurance maladie dont ils sont arrivés à s'affranchir. Il est vrai
que la sécu, pour sa défense, pourrait faire valoir les charges d'assistance
qu'elle supporte d'une façon tout à fait abusive en faveur d'un grand nombre
d'étrangers (CMU et AME) : même avec cette correction, la différence reste
flagrante. La télévision France 3, pourtant soumise comme d’autres à la P.U.T.
ou Pensée Unique Totalitaire, a dit un jour : « La Sécu avait dès son départ le
déficit inscrit dans ses gênes ».
LA PAUPERISATION INEVITABLE
Ainsi décrite cette administration imposée au peuple français joue un rôle
majeur dans la paupérisation de ce même peuple français. Par ses dimensions
titanesques après des extensions successives, elle absorbe une large part de
l'activité nationale ; le monstre, quels que soient les changements de statut
depuis sa création, reste étroitement soumis à la dictature de syndicats dont la
légitimité est plus que douteuse et qui en tirent profit. L'effet de ruine
survient inévitablement par plusieurs canaux.
D'abord, les charges sociales sont meurtrières ; ajoutées aux impôts, elles
expliquent largement la destruction permanente du tissu industriel avec le
chômage en conséquence. Ensuite vient le caractère obligatoire du système avec
la tornade permanente des lois et règlements : des contrats libres sont toujours
créateurs de richesse, car ils mettent en jeu la responsabilité personnelle.
A signaler l’asservissement progressif de la médecine au monstre étatique ; Le
système comporte direction des prix, suppression des choix individuels, mise au
pas des médecins et de l’industrie pharmaceutique, dictature des syndicats.
Il faut ajouter la stérilisation d’immenses capitaux. De tous temps les hommes
épargnaient pour le jour où la maladie interviendrait et ces épargnes
contribuaient à la richesse générale. Quand la sécu fut rendue obligatoire, elle
obligea tout le monde à cotiser dans son immense gouffre, ce qui fit disparaître
l’épargne correspondante et la richesse future qu’elle devait générer, avec
notamment le jeu fabuleux des intérêts composés. Quelle est aujourd’hui la
richesse manquante et quels sont les gigantesques capitaux qui ne sont pas nés ?
Difficile à calculer. La quasi interdiction de la retraite par capitalisation a,
aussi, privé l'économie de montants appréciable de capitaux que la
capitalisation aurait mis en œuvre.
POUR LA LIBERATION
La feuille de route qu'emprunterait un pouvoir « Libérateur » pour sortir du
piège peut être définie.
Il y aurait la libération de l'assurance-maladie avec la possibilité de
s'assurer sur le marché international : cela devrait être relativement facile
puisque des directives européennes sont claires à ce sujet. Un éditorial de la
revue d’information de la mutuelle du ministère de l’Intérieur a écrit : «
L’application des directives européennes qui tend à faire jouer la libre
concurrence va nous obliger, un jour ou l’autre, à briser le monopole de notre
sécurité sociale ». Sur le plan de la retraite il ouvrirait une large place à la
retraite par capitalisation. Le problème des hôpitaux publics qui sont une
source de perte est connu et devrait être géré. Également, il faudrait porter
remède à l'assistance médicale très générale sous diverses formes en faveur
d'étrangers qui seraient mieux soignés en restant chez eux.
Mais il faudrait encore que ce pouvoir libérateur ait l'intelligence et la
volonté de s'attaquer à certaines vaches sacrées et ce n'est pas gagné d'avance.