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Vivement le 7 mai !

Par Pierre-Antoine Dusoulier;

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La rumeur est insistante. Les marchés seraient aux aguets et n’attendraient que le lendemain du second tour des élections présidentielles pour attaquer.

Il est vrai que depuis quelques semaines, nos hommes politiques de tout bord ont tout fait pour essayer de nous faire oublier la réalité. Pourtant les statistiques sont là : chômage, croissance, balance commerciale, sans parler de la dette publique, les chiffres ont la vie dure.

La France devra y faire face, qui que soit son nouveau président. Face à l’incertitude, il n’est pas impossible que certains détenteurs d’obligations du Trésor français soient à ce moment tentés de céder leurs titres.

Il est vrai aussi que la société Eurex, filiale du groupe boursier allemand Deutsche Börse vient de défrayer la chronique en faisant renaître de ses cendres des contrats « futures » sur les obligations françaises à long terme ou OAT (Obligations Assimilables du Trésor).

Cette renaissance était pourtant passée inaperçue il y a un mois lors de son annonce et alors qu’Eurex avait au préalable consulté les principaux acteurs du marché ainsi que l’Agence France Trésor qui gère la dette française.

Ces contrats « futures » ne sont que le reflet de l’écart de taux d’emprunt existant entre l’Allemagne et la France. Selon cette logique, des contrats équivalents sont déjà actifs sur la dette italienne. Il convient d’ailleurs de se rappeler que la disparition de ces outils de gestion était avant tout liée aux objectifs de convergence des pays de la zone euro autour de la monnaie unique et d’une banque centrale commune.

L’histoire a montré que cet objectif avait fait long feu et que la cohérence souhaitée s’était transformée en une divergence certaine des situations économiques des pays de la zone euro. Est-ce parce que leurs dettes sont libellées dans la même monnaie que les obligations allemandes, françaises ou portugaises devraient être traitées et négociées de la même manière ?

Faut-il s’inquiéter de la renaissance des contrats « Futures » sur les dettes nationales ? En un sens oui, car ces outils soulignent la divergence entre des pays dont les économies devaient, devraient ou auraient dû converger grâce à des politiques économiques concertées. Oui il faut s’en inquiéter car ces contrats soulignent l’incapacité de l’Europe à adopter une réelle stratégie commune.

Mais à l’inverse, on peut aussi saluer l’arrivée de ces Futures. En permettant aux investisseurs de se protéger contre les variations, ils fluidifient le marché et accroissent l’attractivité des OAT à un moment où la France, et son président placé face à la dure réalité, pourrait rencontrer de plus en plus difficultés pour placer sa dette.

Est-ce un complot ? Non. C’est seulement la dure loi du marché, d’autant plus dure qu’elle s’exerce dans une conjoncture difficile. Il est temps de lever les incertitudes et de s’attaquer vivement aux vrais problèmes économiques. Vivement le deuxième tour ! Vivement le 7 mai !

En attendant, bon trades

Pierre-Antoine Dusoulier
Président de Saxo Banque Western Europe


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