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Le déficit commercial de la France s'est très fortement creusé en janvier pour s'établir à un niveau qui n'avait encore jamais été atteint, plombé par de faibles ventes d'Airbus, pilier du secteur exportateur français.
Pour le premier mois de l'année, le déficit a plongé de façon abyssale, pour atteindre 7,9 milliards d'euros, du jamais vu pour le pays, ont annoncé mercredi les Douanes dans un communiqué.
Une mauvaise nouvelle supplémentaire pour le gouvernement sur ce front, après l'annonce d'une dégradation plus importante que prévu du déficit commercial en 2016 : il s'était établi à 48,1 milliards d'euros, contre 45 milliards en 2015, rompant avec la tendance à la baisse de ces dernières années.
Dans le détail, les exportations ont reculé en janvier de 7,7%, après une hausse de 4% en décembre 2016, tandis que les importations ont continué de progresser, augmentant de 2,9% après une hausse de 1% en décembre.
Raison principale de la baisse des exportations: le niveau "extrêmement bas des ventes d'Airbus", selon les Douanes. "Un reflux des ventes était certes attendu après la performance exceptionnelle d'Airbus en décembre, mais le niveau des livraisons réalisées par le groupe est plus faible qu'en janvier des années antérieures, ce qui en accroît l'amplitude", expliquent-elles.
Selon le constructeur aéronautique, seules 25 livraisons d'appareils ont été réalisées en janvier, après 111 en décembre.
Ce recul a été aggravé par "l'importation inhabituelle à cette date de certains produits pharmaceutiques" - un approvisionnement exceptionnel en principes actifs depuis l'Autriche - et l'alourdissement de la facture énergétique de l'Hexagone, en raison de la remontée des prix du pétrole qui s'est accompagnée d'une "amplification des achats d'hydrocarbures".
- Forte dépendance -
"Le fait que nous restions très dépendants (du secteur aéronautique, ndlr) montre qu'il y a un problème sur notre commerce extérieur", déclare à l'AFP Axelle Lacan, économiste chez Coe-Rexecode, qui appelle toutefois à prendre du recul face à des chiffres qui peuvent évoluer en dents de scie d'un mois sur l'autre.
"Il y a eu un retard accumulé depuis le début des années 2000. Aujourd'hui des mesures ont été mises en oeuvre, du type du Crédit d'impôt compétitivité emploi (CICE) ou Pacte de responsabilité, pour permettre des gains en compétitivité coût", explique-t-elle. "Mais pour l'instant, ça tarde à se traduire en redressement des échanges extérieurs et en redressement des parts de marché à l'exportation".
Malgré le coup de pouce qu'a pu constituer la baisse de l'euro, "on a eu du mal à s'imposer sur des marchés dollarisés, de gros marchés émergents comme le Golfe ou Hong Kong, mais aussi sur des pays comme les Etats-Unis", indique de son côté Ludovic Subran, directeur de recherche chez EulerHermes et Allianz.
"Mais il y a aussi un problème de gamme", observe-t-il. "On est très bon dans certains domaines mais on reste en moyenne gamme sur beaucoup d'autres secteurs, ce qui fait qu'on se retrouve en concurrence avec des pays où la main d'oeuvre est moins chère", renchérit Axelle Lacan.
De fait, la France ne peut se targuer d'avoir qu'environ 120.000 entreprises exportatrices, contre plus de 300.000 en Allemagne et 240.000 en Italie, souligne M. Subran, qui indique que seuls huit secteurs dans l'Hexagone ont une balance commerciale excédentaire. "Souvent, ce sont des gros, et il y a une grosse inégalité à l'exportation", dit-il.
Selon l'économiste, l'une des priorités doit être de faire croître "les jeunes entreprises à l'international", plutôt que de se focaliser sur les petites entreprises. "Ce sont des entreprises qui sont souvent dans les services ou qui sont dans la technologie pour se mondialiser très vite", explique-t-il, observant par ailleurs que la balance des transactions courantes, qui prend en compte les échanges de service, était peu ou prou à l'équilibre.
En janvier, elle était en déficit de 400 millions d'euros, après avoir dégagé un excédent de 300 millions d'euros en décembre.
© 2017 AFP
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