Les approvisionnements énergétiques russes vers la Chine vont augmente

Excellente analyse Gars d’Ain à laquelle je me permets de rajouter quelques compléments,

Comme tu le soulignes,

L’achat d’énergies (gaz et pétroles) et de matières premières russes à des prix très bas* permet de :

1) Baisser, ou conserver au pire, ses propres coûts de production et donc produire à bas coûts également.

2) Augmenter raisonnablement ses niveaux de prix, augmenter ses marges, et accessoirement payer plus d’impôts…

3) Maintenir l’inflation à un niveau bas, malgré une inflation importée (- de 3%). (Voir schéma ci-joint)

4) Creuser l’écart de compétitivité avec les produits européens, eux, touchés par l’inflation des coûts de l’énergie, des coûts de matières premières et des coûts salariaux. A titre de témoignage : l’écart de prix de l’acier que j’achète maintenant en Asie au lieu de me sourcer en Europe est actuellement de 1 à 4 alors qu’il était à peine de 1,4 à 1.6 jusqu’à la mi 2020.

5) Relancer les exportations (ex : +20.7% en France en 2022 d’importations en provenance de Chine…)

6) Mieux rémunérer son personnel (avec de l’argent qui rentre dans les caisses, pas avec un PGE qu’il faut rembourser), avec son impact direct sur la consommation intérieure du pays, la fiscalité directe et indirecte donc le déficit de l’Etat et des provinces sur la dette et enfin sur l’épargne du pays….

7) Allouer des fonds substantiels à la recherche scientifique...donc accroître son avance technologique.

* Au niveau énergétique, cela s’est traduit par un contrat de 30 ans entre l’entreprise publique russe GAZPROM et l’entreprise publique chinoise CNPC, la Russie s’étant engagée en 2014 (après l’annexion russe de la Crimée) à fournir à la hâte 38 milliards de m3 de gaz par an. Le gazoduc atteint progressivement sa capacité prévue de livraisons : près de 10,4 milliards de m3 en 2021, 15,5 milliards en 2022, 22 milliards prévisibles en 2023.

Les termes du contrat sont tenus secrets ; cependant, le prix du gaz pour la Chine est plusieurs fois inférieur aux cotations du marché et aux prix contractuels pour l’Europe.

En octobre 2022, GAZPROM vendait du gaz à la Chine à environ 290 $ /1000 m3, (estimation à partir des données des douanes chinoises), soit 3 fois moins que ce que payaient les clients européens aux termes de leurs contrats (environ 1 000 $ / 1000 m3 fin décembre 2022). Ainsi, la remise pour la Chine par rapport à l’Europe est d’environ 70 % !!!!!

Au premier trimestre 2021, le prix du gaz pour la Chine est tombé en dessous de 120 $ /1000 m3. Même en Biélorussie, le gaz russe a été vendu à un prix plus élevé : 128,5 $. Durant cette même période, le Tadjikistan a vendu du gaz à la Chine pour 187 $, au Kazakhstan pour 162 $ et à l’Ouzbékistan pour 151 $.

La réalité est encore plus cruelle que celle que l'on vous dit.......

quand certains sortent de la guerre ruinés désarmés vidés de leur industrie dépendants de tous ! Un pays? Euh....

Parfaitement normal vu que ceux qui orchestrent les changements économiques ne comprennent rien aux principes économiques des vases communicants...

C'était pourtant pas compliqué à prévoir.

L'énergie est une charge importante dans le plus de reviens de nombreux produits finis, donc acheter l'énergie à bas coût et/ou inférieur aux prix de marché pratiqués dans le reste du monde, cela permet de produire à des prix ultra-compétitifs concurrentiel et et donc d'augmenter ses exportations, mais aussi continuer de garantir des niveau de salaire en croissance dans les entreprises tout en maintenant un niveau de rentabilité en hausse, avec l'effet de la masse vendue....

L'énergie est aussi un poste important dans la consommation des ménages et donc limiter cette part de budget pour les ménages chinois permet de libérer plus d'argent disponible pour la consommation, un des axes de développement d'économie chinoise actuellement....

En clair, au final, ça assure la croissance et la stabilité économique de la Chine. Je suis pas certains que les grands stratèges de la maison repeinte en blanc soient vrais des lumières sur ce point-là : on est a l'opposé des résultats escomptés à tout niveau...

Faut pas s'étonner que des cabinets de gestion placement comme Amundi dès lors délaissent les USA pour la Chine et l'Asie....

Message complété le 23/05/2023 15:23:43 par son auteur.

CORRECTION : lire "L'énergie est une charge importante dans le PRIX de reviens de nombreux produits finis,"

Le vice-Premier ministre russe chargé de l'Energie Alexandre Novak à Vienne, le 5 octobre 2022 (AFP/Archives/VLADIMIR SIMICEK)

Les approvisionnements énergétiques russes vers la Chine, partenaire vital pour Moscou en pleine offensive en Ukraine, vont augmenter de 40% en 2023 par rapport à 2022, a annoncé mardi le vice-Premier ministre chargé de l'Energie, Alexandre Novak.

"Les approvisionnements énergétiques se développent en grands volumes et ont considérablement augmenté en 2022. Et en 2023, il y aura une autre hausse, d'environ 40%", s'est félicité M. Novak lors d'une rencontre avec des entrepreneurs russes à Shanghai, cité par les agences de presse russes.

Alexandre Novak accompagne Mikhaïl Michoustine dans le cadre d'une visite de deux jours en Chine au cours de laquelle le Premier ministre russe rencontrera le président chinois Xi Jinping.

La Chine est devenue l'an dernier le premier client de la Russie dans le secteur énergétique, permettant à Moscou, sous le coup de sanctions occidentales liées à l'offensive en Ukraine, de ne pas voir s'effondrer ses exportations de gaz.

Leur partenariat stratégique s'est encore renforcé ces derniers mois.

Lors d'un sommet en mars à Moscou, les présidents Xi et Vladimir Poutine avaient ainsi vanté leur relation "spéciale", unis face aux Occidentaux.

A cette occasion, ils s'étaient largement rapprochés en vue de la construction future d'un gigantesque projet de gazoduc, "Force de Sibérie 2", qui doit à terme permettre à Moscou d'augmenter sensiblement ses livraisons de gaz vers la Chine en partant de la Sibérie vers le Xinjiang chinois (nord-ouest).

Bien conscient du potentiel de cette infrastructure, Vladimir Poutine l'avait d'ailleurs qualifié d'"affaire du siècle".

La Russie fournit déjà du gaz à Pékin notamment via l'important gazoduc Force de Sibérie (qui part lui de l'Extrême-Orient russe), et du pétrole, nécessaires pour l'énergivore économie chinoise.

Alexandre Novak a par ailleurs ajouté mardi que Moscou était "en train de régler les problèmes avec (ses) partenaires", dont Pékin, pour "livrer (à la Russie) les équipements technologiques manquants".

Depuis la mise en place des sanctions occidentales, l'économie russe fait face à des pénuries d'approvisionnement, notamment en ce qui concerne les semi-conducteurs, ces micropuces présentes dans un large éventail d'appareils électroniques.

© 2023 AFP