Catana Group : chiffre d'affaires en baisse de 23% au S1, marge divisée par deux

Catana Group cale en plein milieu du gué. Le spécialiste des catamarans, connu pour ses croissances spectaculaires ces dernières années, vient de publier des résultats semestriels en nette baisse. Sur les six premiers mois de l’exercice 2024/2025, l’entreprise a vu son chiffre d’affaires reculer de 23 %, à 81,2 millions d’euros, tandis que son résultat opérationnel courant a chuté de 52 %, à 8,2 millions d’euros.

La marge opérationnelle tombe ainsi à 10 %, contre 17 millions d’euros et près de 17 % un an plus tôt. Le résultat net part du groupe s’établit à 6,8 millions d’euros, soit une baisse de 50 %. En parallèle, l’endettement financier net atteint 18,2 millions d’euros, un chiffre à nuancer car il inclut 11 millions d’euros de concessions. À fin août 2024, la trésorerie nette s’élevait encore à 5 millions d’euros.

Un secteur de la plaisance sous tension

La dégradation des indicateurs ne surprend pas totalement les analystes : l’environnement économique du secteur s’est durci. Le groupe le reconnaît : « La plaisance traverse actuellement une période d’attentisme prononcé. » Un attentisme que Catana relie directement à la taille des embarcations : les bateaux de petites et moyennes tailles sont bien plus touchés que les grandes unités.

Face à cette incertitude, l’entreprise reste prudente : aucune prévision chiffrée n’a été donnée pour l’ensemble de l’année. Elle adapte désormais le rythme de production aux ventes effectives. « Une meilleure visibilité pourrait émerger lors des prochains salons d’automne », précise le groupe.

Des ajustements logistiques et financiers en cours

Catana n’est pas étrangère à la cyclicité de son activité. La variation négative du besoin en fonds de roulement (BFR), qui atteint 16,2 millions d’euros, s’inscrit dans la saisonnalité classique du marché. Les capitaux propres part du groupe, quant à eux, restent solides à 93,2 millions d’euros.

Pour tenir le cap, Catana mise sur un redimensionnement progressif. La production est ajustée en temps réel, afin d'éviter les stocks excessifs. Un choix stratégique, assumé, en attendant des signaux plus clairs. La direction temporise : « Le marché reste peu lisible à ce stade. »