(ABC Bourse) - Chute brutale du chiffre d’affaires, perte opérationnelle et perspectives incertaines : le premier semestre 2025 a mis le groupe Beneteau à rude épreuve. Mais avec une trésorerie solide, des stocks stabilisés et une vague de nouveaux modèles lancés, la maison nautique mise sur un retournement dès la fin de l’année.
Sur les six premiers mois de 2025, Beneteau a affiché un chiffre d’affaires de 403,8 M€, en recul de -27,5 % par rapport à 556,6 M€ au premier semestre 2024. Le ralentissement affecte l’ensemble du marché nautique, en Europe comme aux États-Unis. En conséquence, le résultat opérationnel courant plonge à -20,6 M€ (contre +49,5 M€ l’an passé), et le résultat net se solde par une perte de -24,8 M€, intégrant une charge fiscale exceptionnelle de 3 M€.
Cependant, malgré cette descente, Beneteau a réussi à préserver une dynamique financière : un free cash flow positif de 14,3 M€ et une trésorerie nette de 257,9 M€ au 30 juin. Cette marge de manœuvre s’explique par des mesures d’adaptation des coûts, la réduction des stocks réseau et une gestion prudente des investissements. Le groupe note que le désengagement des stocks dans les réseaux de distribution est désormais achevé, après plusieurs trimestres de déstockage.
Dans sa communication, Beneteau souligne que le lancement de 23 nouveautés au salon de Cannes a été favorablement accueilli, soutenant les prises de commandes sur le semestre. Le groupe entend capitaliser sur cette dynamique dans les mois à venir.
Vers une reprise au second semestre : ambitions et aléas
Beneteau table sur un chiffre d’affaires proche de 500 M€ au second semestre 2025 (contre 480 M€ au S2 2024), et vise un résultat opérationnel courant autour de l’équilibre sur l’exercice. “Notre second semestre sera marqué par un retour à la croissance et à la rentabilité, malgré un contexte macro-économique encore incertain”, déclare Bruno Thivoyon, Président du Directoire du Groupe Beneteau.
Cependant, le chemin est semé d’obstacles :
- Les droits de douane aux États-Unis, estimés entre 5 et 10 M€, pourraient peser sur les marges.
- L’intensité promotionnelle accrue est un levier risqué face à des consommateurs prudents.
- Le retard pris dans la migration vers le nouvel ERP, qui a décalé près de 20 M€ de facturations, pèse sur le résultat.
Si la conjoncture mondiale — notamment les marchés de la plaisance et la demande des clients finaux — se stabilise, Beneteau pourrait bénéficier de son positionnement produit renouvelé et d’une structure financière préservée pour rebondir.
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