(ABC Bourse) - Alors que l’économie française donne des signes de ralentissement, la Banque de France tente de rassurer en maintenant ses prévisions pour 2025 et 2026. Mais derrière ces chiffres, l’incertitude politique continue de peser lourdement.

La croissance française en 2025 ne devrait pas tomber sous les 0,7 %. C’est la promesse, prudente mais claire, faite par François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, alors que le pays peine à retrouver une dynamique économique stable. À l’antenne de TF1, ce dernier a confirmé que les prévisions actuelles de la banque centrale – fixées à 0,7 % pour 2025 et 0,9 % pour 2026 – devraient a minima être atteintes.
"Sur notre prévision de croissance, nous avions prévu au mois de septembre 0,7 pour cette année, 0,9 pour l'an prochain. Nous l'actualiserons le 19 décembre prochain. Ce que je peux dire, en fonction de cette enquête de conjoncture, c'est que ça devrait être au moins ces chiffres-là pour 2025 comme pour 2026", a-t-il déclaré.
Malgré un léger regain d’activité prévu au quatrième trimestre, la Banque de France pointe du doigt un facteur majeur de ralentissement : l’incertitude. Cette dernière, nourrie par un climat politique instable et une scène internationale tendue, freine l’élan économique national, particulièrement au mois de novembre. La BdF n’a d’ailleurs pas livré d’estimation chiffrée pour la croissance sur le dernier trimestre de l’année 2025.
L'incertitude politique et internationale pèse sur la reprise
Si le gouverneur se montre mesuré, il n’en masque pas les défis pour autant. "Il faudrait qu'on ait davantage de croissance. Ça, c'est la meilleure façon de financer nos dépenses sociales tout en les maîtrisant", insiste-t-il. Un message qui résonne alors que l’Assemblée nationale s’apprête à se prononcer sur une suspension de la réforme des retraites, dans un contexte budgétaire toujours tendu.
Pour François Villeroy de Galhau, l’origine de ce ralentissement est double : la France traverse une période d’instabilité politique persistante, mais elle n’est pas seule. "L'incertitude coûte à l'économie française. Il n'y a pas que l'incertitude politique, il y a aussi l'incertitude internationale", avertit-il. Les conflits géopolitiques, la volatilité des marchés et la faiblesse de la demande mondiale viennent amplifier les fragilités internes.
"Nous estimons qu'au global, l'incertitude coûte à peu près 0,5 point de croissance à l'économie française", souligne le gouverneur. Un chiffre lourd de conséquences pour les finances publiques, alors même que le pays peine à finaliser son budget 2026.
Le verdict final tombera le 19 décembre, avec la publication des nouvelles prévisions. En attendant, la Banque de France continue de défendre un cap fragile, tiraillée entre les données économiques et les turbulences politiques.
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