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La banque italienne en difficulté BMPS suscitait toutes les interrogations mercredi, à quelques heures de la clôture d'une opération de recapitalisation via le marché, dont le résultat semble de plus en plus incertain, rendant ainsi probable un sauvetage public.
En cas d'échec, l'Etat italien a d'ores et déjà indiqué qu'il se tenait prêt à intervenir. Les deux chambres du Parlement ont d'ailleurs voté mercredi la demande formulée par le gouvernement d'une augmentation de 20 milliards de la dette publique, destinée à aider les banques en ayant besoin.
La BMPS, troisième banque italienne et plus ancienne de la planète, est depuis des mois au centre des inquiétudes autour du système bancaire italien, en raison notamment du poids dans son portefeuille des créances douteuses, des prêts qui ne seront probablement jamais remboursés.
Le titre de la Monte dei Paschi di Siena (BMPS) a perdu plus de 18% dans la journée et a été plusieurs fois suspendu avant de clôturer en recul de 12,08%, à 16,3 euros, à la Bourse de Milan.
"Le marché retient son souffle avant le résultat de cette difficile opération de recapitalisation", a commenté Michael van Duliken, analyste auprès d'Accendo Markets.
Ajoutant aux inquiétudes, la BMPS a indiqué mercredi disposer seulement de quatre mois de liquidités, contre 11 mois communiqués il y a quelques jours.
Pour se sortir d'affaire, la banque a lancé un vaste plan de sauvetage prévoyant une recapitalisation de 5 milliards d'euros et la cession de 27,6 milliards de créances douteuses, plan qu'elle doit impérativement mener avant la fin de l'année selon l'autorisation accordée par la Banque centrale européenne (BCE).
Un premier acte, une opération de conversion volontaire d'obligations subordonnées en actions, avait permis de récolter plus d'un milliard d'euros.
Avec la réouverture de cette opération notamment aux particuliers qui en étaient exclus, soit quelque 40.000 petits épargnants, la banque a pû collecter au total un peu plus de 2 milliards d'euros, a-t-elle indiqué dans un communiqué mercredi soir, quelques heures après la fin de la conversion.
- Scepticisme -
Alors que l'augmentation de capital proprement dite se termine jeudi à 13H00 GMT, les médias italiens et les analystes se montrent sceptiques sur le succès de l'opération dans son ensemble et croient de plus en plus à une intervention de l'Etat.
BMPS a elle-même reconnu mercredi soir que "ne s'était concrétisée aucune manifestation d'intérêt de la part d'investisseurs de référence" possibles, alors que la banque espérait un milliard d'euros du fond du Qatar Qia ou une participation d'autres fonds, chinois ou américains par exemple.
"Le faible appétit déclenche une sonnette d'alarme tandis que la fin de l'année approche à une vitesse menaçante", a souligné Ipek Ozkardeskaya, analyste de LCG, en ajoutant qu'"un échec à sauver la banque pourrait durement secouer le secteur bancaire européen".
Le ministre des Finances, Pier Carlo Padoan, a affirmé mercredi que le déblocage des 20 milliards d'euros était une mesure "de précaution", jugeant la somme "suffisante" pour faire face à d'éventuelles difficultés.
L'action publique vise "à maintenir la stabilité financière" et "préserver l'épargne" des Italiens, a-t-il affirmé, tout en soulignant que le système bancaire était "solide, même s'il y a quelques situations de crise".
Les banques italiennes inquiètent en raison de leur éclatement (quelque 700 établissements), de l'importance des créances douteuses (360 milliards d'euros, soit près d'un tiers du total de la zone euro) et de leur déficit de capitalisation.
Si l'Etat devait finalement intervenir pour la BMPS, il le ferait selon une procédure baptisée "recapitalisation préventive".
Celle-ci impose auparavant une mise à contribution des actionnaires et détenteurs d'obligations subordonnées, via une conversion, cette fois forcée, des obligations à un niveau inférieur à leur valeur nominale.
Mais le gouvernement étudie un mécanisme pour compenser les pertes que subiraient les petits épargnants, alors que de nombreux Italiens ont souscrit ce type d'obligations sans en connaître les risques.
La Monte navigue en eaux troubles depuis des années. Fragilisée par l'acquisition désastreuse en 2007 de la banque Antonveneta, puis par un scandale lié à des malversations, elle a accumulé les pertes (14 milliards entre 2011 et 2015). Elle a déjà dû mener deux augmentations de capital, d'un total de 8 milliards d'euros, de l'argent déjà parti en fumée.
© 2016 AFP
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christof71
21/12/16 11:59
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tout va bien Mme la marquise la bourse monte au ciel la BCE va renflouer ! too big to fall ! on va payer avec nos impôts ou nos AV |
jipes
21/12/16 12:24
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Non, la BCE ne devrait pas intervenir. Le problème n'est qu'italien. Ce qui laisse entrevoir un processus d'abandon de l'Euro et de départ de l'UE. |
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