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L'Europe émerge

Par La rédaction;

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Depuis le début de l’année et du trimestre, les performances des principaux marchés actions sont les suivantes.
 


 

 

 

Depuis le 1/7/13

Depuis le 1/1/2013

Actions américaines

 

Dow Jones

+0%

+13%

Actions américaines

 

S&P 500

+1,6%

+14%

Actions américaines

 

Nasdaq

+9%

+19%

Actions zone euro

 

Eurostoxx 50

+5%

+3%

Actions zone euro

France

Cac 40

+5%

+8%

Actions Amérique Latine

Brésil

Bovespa

+5%

-18%

Actions Asie

Japon

Nikkei 225

0%

+30%

Source Bloomberg au 31/8/2013 (Les indices d’autres pays émergents - Chine, Inde - étant également dans le rouge.)
 
La baisse du marché US au cours du seul mois d’Août  a été la plus importante depuis le mois de mai 2012.
Les marchés de crédit ont également souffert avec des taux longs toujours en augmentation :
Le 10 ans US, après avoir atteint le rendement invraisemblable de 1.6%, se trouve désormais autour de 3% (plus haut depuis deux ans) ; le 10 ans allemand a franchi la barre des 2%, tandis que le 10 ans français se situe désormais autour de 2,6%.
 
Quelles conclusions en tirer afin d’adapter sa politique d’investissement pour la fin de l’année ? La faiblesse des marchés actions lors des deux dernières semaines du mois d’août est-elle passagère ?

La surperformance relative de l’Europe va-t-elle se poursuivre ? Les émergents peuvent-ils rebondir ? la crise syrienne est elle fondamentale pour les investisseurs ?

  1. Peut être le plus simple tout d’abord : l’impact de la crise syrienne et des tensions entre les grandes puissances. Le conflit syrien est bien évidemment complexe, à cause de la diversité ethnique du pays et des intérêts politiques des grandes puissances.  A court terme, la réponse du gouvernement syrien à des frappes aériennes sera cruciale, et à moyen terme, la question à se poser est de savoir si  un Etat viable est possible en Syrie ? Sinon, un embrasement de la région est possible. L’impact sur les marchés financiers mondiaux se fera au travers de deux canaux, l’appétit au risque et les cours des prix du pétrole. En cas de conflit localisé, l’impact sur les prix du pétrole sera faible, les grands exportateurs (Arabie Saoudite en premier lieu) pouvant augmenter rapidement leur production. En  cas de choc pétrolier, l’impact sur les actions sera particulièrement négatif. Sur les taux, la situation est plus complexe, une hausse des prix liée à la hausse des cours aura un effet inflationniste fort, qui sera toutefois compensée par une contraction économique importante. Dans ce cas (déstabilisation de la région, hypothèse que nous ne privilégions pas), il nous semble que le meilleurs actifs à détenir sont les taux en Dollars, le Dollar étant une parfaite valeur refuge dans cette configuration.

  2. La sous-performance du marché Américain, est-elle durable ? La politique monétaire américaine a vu le bout de sa période d’assouplissement monétaire, et un léger resserrement n’est plus qu’une question de jours, voire de semaines. Celui-ci a été particulièrement bien orchestré par la FED, qui a provoqué une poussée des taux longs, mais sans pour autant générer de panique excessive. Les chiffres économiques s’améliorent (croissance de 2,5% en rythme annuel au 2nd trimestre, indices ISM en forte progression), et l’état actuel de l’économie peut laisser un peu de place à un léger resserrement monétaire. A court terme, les bons chiffres économiques vont avoir tendance à effrayer les investisseurs.

Une petite anecdote sur les US : un nouveau rapport évaluant l'impact de l'exploitation du schiste sur l'économie US met en évidence son rôle central dans la reprise de l’économie américaine: en réduisant le coût de l'énergie, l'exploitation du schiste a permis aux ménages US de disposer d'un revenu supplémentaire de 1.200$/an en 2012 !! Mais surtout les emplois  créés par la filière sont estimés à 2,1M. Sans le schiste le chômage US aurait été à 9% vs 7.8% en novembre. Cela ne devrait-il pas faire réfléchir les hommes politiques européens ?

  1. Les marchés actions US ont surperformé les marchés européens hors UK de près de 45% depuis 2007 et de 10% depuis le début de l’année. Comme nous l’écrivions déjà début juillet, une inflexion est probablement en cours. La politique monétaire européenne est très claire (« les taux vont rester bas très longtemps.. », voire peut-être encore baisser..), l’économie sort enfin – modestement – de récession, et la demande de crédit se fait un peu plus forte. Les meilleures nouvelles sur l’économie européenne sont de plus en plus nombreuses (baisse du taux de chômage dans les pays d’Europe du Sud, croissance de 0,5% au deuxième trimestre 2013 en France). Les actions européennes sont en outre moins chères que leurs homologues américaines : l’investissement en actions européennes, qui sont encore délaissées par les investisseurs, n’est elle pas la vraie bonne idée de cette 2nde partie d’année ? Pourquoi ne pas regarder attentivement des sociétés fortement exposées à la croissance européenne, avec un fort pourcentage de revenus en Europe ?  Pourquoi également ne pas regarder les actions anglaises, pays où la reprise semble prendre de plus en plus de vigueur. Les marchés émergents ont été les premières victimes collatérales du nouveau changement de ton de la Banque Centrale américaine, probablement à cause de la forte dépendance des économies émergentes aux capitaux étrangers.  Les prises de profit ont été massives et la baisse  a été particulièrement sévère (baisse de l’indice indien, effondrement des devises brésiliennes, indonésiennes par exemple). Ces importantes fuites de capitaux se sont donc soldées par un effondrement des monnaies des pays les plus fragiles. Plus leur dépendance aux financements extérieurs était notable, plus les mouvements ont été amples. Des opportunités pourraient  toutefois se dessiner.


  2. Enfin, après huit mois de hausse, le marché japonais a consolidé au cours des deux derniers mois. Les chiffres économiques japonais sont désormais meilleurs, mais l’objectif d’atteindre les 2% d’inflation est encore bien loin. Un nouvel assouplissement monétaire pourrait être décidé par la BOJ, surtout si le gouvernement de Shinzo Abe décide de monter la TVA de 5 à 8%, afin de stabiliser les finances publiques japonaises. Une poursuite de la hausse du Nikkei semble dès lors tout à fait possible, une baisse du yen étant un facteur de soutien pour les actions japonaises.

 
Si les taux ont donc récemment beaucoup monté, nous pensons qu’il s’agit là d’un simple retour à la normale et que la rotation structurelle des obligations vers les actions ne fait que commencer. La reprise économique qui s’amorce en Europe et au Japon, s’accélère aux Etats-Unis au cours de la 2nde moitié de l’année, ne devrait qu’amplifier ce scénario, scénario d’un simple retour à la normale, scénario d’un monde sans crise financière, mais sans croissance économique forte non plus.
 
Thierry JABES pour 360 Asset Managers


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