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Marchés actions : la prudence prévaut à court terme

Par La rédaction;

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Si les marchés boursiers européens s’inscrivent toujours dans une tendance de fond haussière, plutôt robuste, plusieurs facteurs d’incertitude provoquent quelques mouvements d’aversion à court terme.

La recrudescence de la volatilité sur les marchés actions nourrit l’alternance de mouvements correctifs et de rebonds depuis quelques semaines. C’est ainsi que l’indice phare parisien a de nouveau perdu du terrain au cours des trois dernières séances (-2 ,5% à près de 4 221 points ce matin), alors qu’il avait jusqu’ici plutôt bien résisté aux tensions géopolitiques, en passant notamment le cap des 4 400 points la semaine passée. Même constat à l’échelle de l’Eurostoxx 50, qui après avoir lâché 1,5% hier à la clôture, présente une moins-value de près de -3% depuis le 1er janvier.

Aux craintes d’enlisement politique en Crimée s’ajoutent depuis peu de nouveaux signes préoccupants de ralentissement économique en Chine. Ces facteurs constituent des catalyseurs baissiers, à court terme, pour les marchés financiers.

En Ukraine aucune issue politique ne fait consensus. A trois jours d’un référendum non reconnu par la communauté internationale, pour statuer sur le sort de la Crimée, l’hypothèse d’un détachement à marche forcée de la région vis-à-vis de l’Ukraine est d’ores-et-déjà intégrée. Une consultation favorable à la Russie, mais dont la valeur juridique est nulle aux yeux des pays occidentaux. En attendant, la déstabilisation politique de l’Ukraine affaiblit fortement sa situation économique.

En Chine, les indicateurs économiques marquent le pas. La production industrielle chinoise a progressé de 8,6% en janvier et février par rapport à la même période un an plus tôt, ce qui représente la plus faible progression depuis environ cinq ans. En février, la production manufacturière affichait la plus forte contraction des sept derniers mois, selon l’indice HSBC. Dans ce contexte, le ralentissement effectif de la croissance économique des deux dernières années incite le gouvernement à revoir ses objectifs. Prudent, celui-ci anticipe un taux de 7,5% pour 2014.

Les craintes quant à un coup de pompe de la deuxième puissance économique mondiale se manifestent notamment par l’orientation baissière du cours du cuivre, un indicateur qui sert traditionnellement de baromètre de la santé économique chinoise. A 6 500 USD la tonne, le prix du métal enfonce un plancher de quatre ans. Sans surprise, la trajectoire est symétriquement opposée pour l’once d’or, dont le cours flirte actuellement avec les 1 375 USD, « flight to quality » oblige (le métal précieux est au plus haut depuis 6 mois).

Toutefois, cette nouvelle correction boursière permettra aux investisseurs les plus offensifs de se réexposer aux marchés actions à des niveaux d’entrée attrayants. Car si, globalement, les espoirs de forte progression des bénéfices des entreprises européennes pour 2014 se heurtent désormais à la réalité - le scénario d’une progression moyenne de 8 à 10% est de moins en moins plausible - les marchés boursiers européens présentent encore un potentiel de rattrapage. Même après le rally des deux dernières années. Dans l’ensemble, les investisseurs professionnels ont encore une réserve de capitaux à allouer. Les marchés actions étant à des niveaux de valorisation historiquement hauts aux Etats-Unis, les indices émergents éprouvant un cycle de forte instabilité, les flux d’investissement devraient continuer de profiter à la progression des actifs européens à plus long terme.

Selon le « Sentiment Clients », baromètre du sentiment des clients de CMC Markets (plus de 45.000 dans le monde) et établi quotidiennement à partir de leurs positions réelles, les flux d’investissement sont aujourd’hui vendeurs sur les indices Cac 40 (vendeurs à 55%) et Dow Jones (à 71%). En revanche, ils restent sensiblement acheteurs sur les indices Footsie (à l’achat à 83%), Dax (80%) et Japan 225 (68%). Le succès de l’once d’or comme actif de protection continue de se matérialiser par des flux acheteurs, à hauteur de 61%.

Par Judith Danan, Head of Sales Trading de CMC Markets France

 


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