(ABC Bourse) - Air France-KLM a officiellement fait part de son intérêt pour acquérir 44,9 % de TAP Air Portugal, dans une privatisation qui met en lice également Lufthansa et IAG et pourrait redessiner le ciel européen entre Europe, Brésil et Afrique.
Le groupe franco-néerlandais Air France-KLM a annoncé ce mercredi qu’il avait « présenté aujourd’hui l’expression de son intérêt à participer au processus de privatisation de TAP » auprès de l’agence portugaise de gestion des participations de l’État, Parpublica. Ce processus, lancé par le gouvernement portugais, vise à ouvrir jusqu’à 44,9 % du capital de la compagnie nationale TAP Air Portugal tout en maintenant l’État majoritaire à 50,1 % et en réservant 5 % aux salariés.
Au-delà de l’annonce d’Air France-KLM, la course est également ouverte à deux autres géants européens du transport aérien : Lufthansa Group et IAG (International Airlines Group). Les trois groupes se jaugent pour prendre part à cette opération qui pourrait redessiner le panorama du transport aérien européen. Le calendrier est désormais précisé : les candidats qualifiés devraient être invités vers janvier à déposer une offre non contraignante, puis d’ici avril, des offres fermes seraient attendues, avant la désignation du lauréat.
Pourquoi TAP représente-t-elle une cible majeure ?
TAP Air Portugal se distingue par son hub à l’aéroport de Lisbonne, par sa forte présence sur les liaisons Europe-Brésil (elle a transporté plus de 2 millions de passagers brésiliens en 2024) et par un maillage important vers l’Afrique lusophone et l’Amérique du Nord. De plus, la compagnie a transporté 16 millions de passagers en 2024, soit une hausse de 1,6 % par rapport à l’année précédente, et elle est redevenue rentable depuis 2022 après cinq années de pertes.
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Air France-KLM affiche publiquement que, si elle devient actionnaire de TAP, elle « préserverait la marque TAP, maintiendrait Lisbonne comme hub et continuerait d’investir dans le réseau TAP « avec tous les moyens à sa disposition » », selon Benjamin Smith. Le groupe affirme également que l’opération s’inscrit dans son objectif de marge opérationnelle à moyen terme de 8 %.
Les conditions imposées par l’État portugais
Le gouvernement portugais impose plusieurs conditions strictes :
• Le repreneur doit être une compagnie ou un groupe ayant réalisé un chiffre d’affaires d’au moins 5 milliards d’euros sur l’une des trois dernières années.
• Il doit s’engager à conserver le siège social à Lisbonne, à maintenir l’identité de la marque TAP et à poursuivre le développement de son hub.
• Le plan stratégique du candidat devra intégrer notamment l’extension de la flotte, le développement du réseau et l’exploitation du potentiel long-courrier Brésil et Afrique.
L’État souhaite ainsi ne pas perdre le contrôle majoritaire (50,1 %) tout en bénéficiant d’un partenaire stratégique capable de renforcer la compagnie.
Avec cette annonce formelle, la course est désormais lancée et les prochains mois seront déterminants pour savoir quelle alliance prendra la main sur TAP Air Portugal.
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