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Grippe aviaire: nouvel ordre de confinement général des volailles françaises


Actualité publiée le 10/11/22 12:56
Les volailles de plein air doivent de nouveau être confinées partout en France pour tenter d'endiguer la grippe aviaire qui a entraîné l'abattage de plus de 770.000 animaux depuis l'été
Les volailles de plein air doivent de nouveau être confinées partout en France pour tenter d'endiguer la grippe aviaire qui a entraîné l'abattage de plus de 770.000 animaux depuis l'été (AFP/Archives/GAIZKA IROZ)

Les volailles de plein air doivent de nouveau être confinées partout en France pour tenter d'endiguer la grippe aviaire qui a entraîné l'abattage de plus de 770.000 animaux depuis l'été et suscite le désarroi du monde agricole.

Le niveau de risque lié à la grippe aviaire a été porté de "modéré" à "élevé" sur l'ensemble du territoire métropolitain par un arrêté publié jeudi au Journal officiel.

"Dans un contexte marqué par une persistance inédite du virus dans l'environnement et une forte activité migratoire d'oiseaux sauvages, il est essentiel de renforcer les mesures de prévention pour éviter la contamination des élevages de volailles", a justifié le ministère de l'Agriculture dans un communiqué.

Cela impose la "mise à l'abri de toutes les volailles", rappelle le ministère qui prévient : les éleveurs récalcitrants ne pourront pas prétendre pleinement aux indemnisations de l'Etat en cas d'abattage sanitaire.

Les grandes régions de production de volailles - Bretagne, Pays de la Loire, ainsi que le département des Deux-Sèvres - devaient déjà enfermer les volailles depuis la mi-octobre.

Les volailles n'auront finalement été autorisées à goûter au grand air que quelques mois cette année.

"Confiner, on a bien vu que ça ne marche pas, ça ne protège pas du virus", déplore Lionel Candelon, éleveur dans le Gers et président de l'association Canards en colère.

Jugeant que les "filières animales industrielles" sont responsables de la diffusion du virus, 22 organisations de défense des petits agriculteurs (Confédération paysanne, Modef), de l'environnement (France Nature Environnement, Greenpeace) et des animaux d'élevage (CIWF, Welfarm) ont appelé jeudi le gouvernement à "changer radicalement de politique face aux épizooties".

Elles demandent la mise en place d'un "principe de protection" de l'élevage de plein air dont elles craignent l'"effondrement".

Quarante-neuf foyers ont été recensés dans les élevages depuis le 1er août.

En l'espace de trois mois, plus de 770.000 canards, poulets ou poules pondeuses ont déjà été abattus, a appris l'AFP auprès du ministère.

Des jeunes canards en cage attendent d'être abattus à Doazit, le 26 janvier 2022 dans les Landes
Des jeunes canards en cage attendent d'être abattus à Doazit, le 26 janvier 2022 dans les Landes (AFP/Archives/GAIZKA IROZ)

Ce bilan a plus que doublé depuis octobre. Des volailles indemnes sont également abattues préventivement autour des foyers.

La Confédération paysanne et le collectif "Sauve qui poule Poitou" se sont mobilisés jeudi contre l'abattage préventif de 3.000 poules et pintades dans un élevage bio à Largeasse (Deux-Sèvres), après la détection de cas de grippe aviaire dans un élevage voisin de canards.

En signe de protestation, et sans les empêcher d'agir, une cinquantaine de personnes ont accueilli le convoi des services vétérinaires et des prestataires chargés d'appliquer la décision préfectorale.

- "Frissons" -

Le virus a recommencé à frapper des élevages français dès l'été, de manière exceptionnellement précoce après une saison 2021-2022 catastrophique. Plus de 20 millions de volailles avaient été abattues entre l'automne 2021 et le printemps 2022.

Des canards abattus en raison de la grippe aviaire, le 27 janvier 2022 à Lohitzun-Oyhercq, dans les Pyrénées-Atlantiques
Des canards abattus en raison de la grippe aviaire, le 27 janvier 2022 à Lohitzun-Oyhercq, dans les Pyrénées-Atlantiques (AFP/Archives/GAIZKA IROZ)

Cet épisode, inédit par son ampleur, a bouleversé le monde avicole. Les grandes terres d'élevage que sont les Pays de la Loire et la Bretagne, épargnées lors des précédentes crises liées au virus, ont été particulièrement touchées.

"Les éleveurs sont traumatisés, certains arrêtent de produire pour ne pas revivre le printemps" dernier, souligne le président de la chambre d'agriculture de Vendée, Joël Limouzin.

La situation "donne des frissons", a déclaré mercredi devant la presse le président de l'interprofession de l'oeuf (CNPO) Yves-Marie Beaudet, alertant sur les menaces pesant sur la production nationale d'oeufs.

D'abord réticents à l'égard de la vaccination contre l'IAHP, les professionnels de l'aviculture attendent désormais avec impatience que des vaccins soient autorisés. Une expérimentation est en cours en Europe.

Pour M. Limouzin, c'est la seule manière de faire face à un virus devenu "endémique". Sinon, "comment continuer" à produire si des millions d'animaux doivent être euthanasiés chaque année, s'interroge le vice-président du syndicat majoritaire FNSEA.

Avant même la reprise de l'épizootie pendant l'été, la facture de la grippe aviaire s'élevait pour l'Etat français à plus d'un milliard d'euros pour indemniser les pertes des professionnels.

Les confinements à répétition entraînent la suspension des mentions de l'élevage de plein air dans les cahiers des charges de productions réputées, comme le canard à foie gras du Sud-Ouest ou les oeufs de Loué.

© 2022 AFP

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