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La Cour des comptes sonne de nouveau l'alarme sur la dépense publique en sortie de crise


Actualité publiée le 16/02/22 08:58
La dette publique devrait s'accroître de 560 milliards d'euros entre la fin 2019 et la fin 2022, selon la Cour des comptes
La dette publique devrait s'accroître de 560 milliards d'euros entre la fin 2019 et la fin 2022, selon la Cour des comptes (AFP/Archives/ludovic MARIN)

En pleine campagne présidentielle, la Cour des comptes a alerté mercredi sur la nécessité d'un "effort sans précédent" dans les prochaines années pour maîtriser les dépenses publiques et redresser les comptes de la France, mis à mal par la crise sanitaire.

Cette crise a entraîné la mobilisation de moyens publics "d'une ampleur inédite" pour lutter contre l'épidémie et soutenir l'économie, et "cet effort considérable va durablement peser sur le déficit et la dette publics, dont la réduction va nécessiter des efforts sans précédent de maîtrise des dépenses", prévient la Cour dans son traditionnel rapport annuel consacré entièrement au bilan de la gestion de la crise sanitaire.

La dette publique devrait ainsi s'accroître de 560 milliards d'euros entre la fin 2019 et la fin 2022, pesant ainsi environ 113% du PIB, la facture du Covid-19 s'élevant à elle seule à 140 milliards d'euros à ce jour, selon le ministère des Finances.

Ce rapport de la Cour tombe en pleine campagne présidentielle, au moment où les différents candidats multiplient les promesses de baisses d'impôts et les annonces de dépenses nouvelles, tout en restant plus évasifs sur leur financement.

La France est ainsi "dans le groupe des pays de la zone euro dont, deux ans après le début de la pandémie de Covid-19, la situation des finances publiques est la plus dégradée", assène la Cour, qui s'inquiète de cet écart avec nos voisins.

Son rapport souligne qu'"en dépit d’une reprise économique robuste", avec un rebond de 7% de la croissance l'an dernier et 4% encore attendu cette année par le gouvernement, "le déficit public devrait rester très élevé en 2021 (7% du PIB) et 2022 (5% du PIB)".

PIB de la France
PIB de la France (AFP/)

Surtout, avec la fin des dépenses d'urgences exceptionnelles, ce déficit "présente désormais un caractère exclusivement structurel".

Les dépenses nouvelles prévues dans le cadre du "Ségur de la santé" (10 milliards en régime permanent) ou la baisse des impôts de production (10 milliards d'euros), décidée dans le cadre du plan de relance, sont par exemple des dépenses pérennes.

- Réformes indispensables -

Si le gouvernement prévoit de ramener le déficit public en dessous de 3% en 2027, il a repoussé les premiers efforts à 2023.

De fait, la Cour pointe les baisses d'impôts "significatives" encore prévues en 2022 (taxe d'habitation, impôts de production, impôt sur les sociétés, taxe sur l'électricité, etc.), et la hausse des dépenses de 1,1%, hors mesures de relance et de soutien liées à la crise.

Au total, ce sont donc "près de 9 milliards d'euros d'économies supplémentaires chaque année" qui devront être trouvées, et qui permettraient de limiter la hausse des dépenses à +0,4% en moyenne entre 2023 et 2027.

C'est bien plus que la hausse des dépenses observée entre 2010 et 2019, qui était en moyenne de +1% par an, rappelle la Cour.

Pour la Cour des comptes, atteindre un tel objectif imposera donc des réformes, en priorité sur le système de retraite, l’assurance maladie, la politique de l’emploi, les minimas sociaux et la politique du logement.

Dans son rapport annuel de 700 pages et 20 chapitres, la Cour passe aussi au crible la gestion de la crise sanitaire par les administrations et organismes publics.

Elle réitère son constat d'une impréparation des acteurs publics même si elle salue leur mobilisation.

L'institution souligne toutefois que l'urgence a pu entrainer un "surcalibrage" ou un "ciblage insuffisant" des aides, qu'il s'agisse des aides aux entreprises ou aux particuliers. C'est le cas notamment du plan "un jeune, une solution" pour soutenir l'emploi et la formation, dont "le succès est à relativiser", estime-t-elle.

Par ailleurs, la crise "a révélé ou accentué" certaines "fragilités structurelles" de services et organismes publics, estime la Cour, citant les Ehpad, le modèle économique des aéroports parisiens et des clubs sportifs ou encore l'approvisionnement en produits médicaux.

© 2022 AFP

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5 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

aliqujus
16/02/22 09:42

A force d'inonder le pays avec des rapports plus ou moins corrigés , des situations anormales : dire que l'économie est en progrès sans préciser que c'est par rapport à l'année précédente ou elle a plongée de 9% , IDEM pour le chômage ; distribuer de l'argent sans préciser qu'il faudra rembourser tout en prenant des engagements à terme toujours plus dépensier : ce matin annonce par les services de la recherche DE 5000 personnes qui , il ne faut pas l'oublier sont embauchées A VIE y compris la retraite. Des économies il y en a à faire : pas de rémunération ou autre au-delà de 72 ans pour le service publique , supprimer quelque centaine de commissions , hauts commissariats … EN RECLASSANT LE PERSONNEL dans d'autres postes du service publique, desserrer l'étau administratif qui coûte des fortunes et paralyse le bon fonctionnement de l'économie, alléger le patrimoine immobilier de l'état. dont bien des immeubles se transforment en ruine …..ADAPTER l'EDUCATION NATIONALE pour qu'elle forme les jeunes pour les préparer à devenir adultes et responsables …..

floalain
16/02/22 14:52
Seule solution, produire plus pour augmenter le PIB, mais pour cela, il faut rendre la France attractive cad: moins chère, avec une main d'oeuvre de qualité et des lois moins tracassières pour l'entrepreneur. Il y a du pain sur la planche pour le successeur de Macron. Il faut dire que cela fait 40 ans que la France perd du terrain dans tous les domaines, on oublie d'expliquer aux Français que l'on vit dans un monde ou la concurrence est féroce et que la mentalité "fonctionnaire", c'est terminé.
gars d'ain
16/02/22 15:17

SURTOUT...

On a une gestion de branquignolles qui prétendent agir pour le bien de la société française.


Si on était si bien géré que cela, on sera pas dans la merde actuelle avec

• une éducation de piètre qualité, sans base économiques,

• une destruction récurrente du PIB agricole qui aboutit à une balance export déficitaire,

• des infrastructures étatiques gouvernementales qui ne cessent de s'étendre,

• une inflation des dépenses de fonctionnements sur les régions, les départements, les communes,

• une inflation galopante des laissés pour comptes et de pauvres de plus en plus nombreux,

• une classe moyenne dont le pouvoir d'achat est spoliée régulièrement,

• le bonneto fiscal ou le grand remplacement de l'impôt par l'impôt et les taxes,

• un des pays les plus taxé du monde,

• et tout un tas de connerie bobo-bonobo écologique, sans oublier le ZINZIN nucléaire...

• des hopitaux à la ramasse, des Hepads transformés en mouroirs (voir rapport de la cour des compte), un système de santé en piètre état sanitaire avec de moins en moins de vocation

• Une France à 2 vitesses : les villes écologiques qui vont déverser les camions poubelles de leur ordures à la campagne en accusant la campagne de tous les maux de la société...


On explique de manière récurrente qu'il faut faire des économies pour dépenser plus en dépenses de fonctionnement.

La conséquence directe est que l'on recule dans tous les classements mondiaux.


Pitoyable et lamentable...

Message complété le 16/02/2022 15:28:43 par son auteur.

Sans oublier que l'équivalant du SMIG allemand et Anglais nous sont passés devant...

gars d'ain
16/02/22 17:12

Les dépenses de fonctionnement de l'Etat = un Etat dans l'Etat

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