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Nucléaire: EDF s'apprête à valider le rachat des turbines de GE


Actualité publiée le 07/02/22 12:49
Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie et de l'Industrie et la présidente de General Electric France Clara Gaymard à Belfort, le 28 mai 2015
Emmanuel Macron, alors ministre de l'Economie et de l'Industrie et la présidente de General Electric France Clara Gaymard à Belfort, le 28 mai 2015 (AFP/Archives/FREDERICK FLORIN)

Le conseil d'administration d'EDF a franchi une étape lundi vers un achat des activités nucléaires de General Electric (GE), avant la visite d'Emmanuel Macron jeudi à Belfort sur le rôle de l'atome en France.

Le groupe américain et l'électricien français ont négocié pendant plusieurs mois, sous pression d'un exécutif particulièrement attentif au dossier.

Sept ans après le rachat controversé de la branche énergie d'Alstom par GE, promu alors par le ministre de l’Économie Emmanuel Macron, ses activités nucléaires pourraient donc regagner le giron d'un groupe français, à la faveur d'une relance du programme nucléaire national.

Au printemps 2021, sur fond de plan social annoncé dans la branche nucléaire de GE, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire annonçait rechercher "une solution française pour les turbines Arabelle", produites par l'américain, afin de "sécuriser cet actif unique, les compétences qui vont avec et qui sont indispensables à notre avenir énergétique".

"Une telle opération permettrait de conforter la capacité d'EDF à construire l'avenir de notre système énergétique, et répondrait pleinement à notre ambition industrielle en faveur de cette filière stratégique", expliquait-il aussi en septembre, au moment de l'officialisation des discussions entre les deux groupes.

Quatre mois plus tard, les deux groupes se sont accordés pour qu'EDF débourse 273 millions de dollars afin de reprendre l'activité de turbines, dont 73 millions de dettes, selon les Echos. Le groupe est dans les faits valorisé environ 1 milliard de dollars, précise une source proche du dossier, mais bénéficie de trésorerie liée à des avances sur contrats.

- Relance du nucléaire -

Le conseil d'administration d'EDF a eu lieu lundi en fin de journée, ont indiqué plusieurs sources, mais n'était pas encore décisif. C'est un protocole d'accord "engageant à continuer les négociations qui a été présenté", a précisé l'une de ces sources à l'issue du conseil.

Ces avancées interviennent alors qu'un déplacement du président Emmanuel Macron est prévu jeudi à Belfort, "sur le thème du nucléaire", indique l'Elysée.

Le Territoire accueille le principal site de GEAST, où sont fabriquées les turbines Arabelle qui équipent les centrales nucléaires françaises et bien d'autres à l'étranger. Selon GE, GEAST emploie 3.400 personnes (aux trois quarts en France), dans la fabrication des turbines et leur maintenance.

EDF, dont les capacités financières sont par ailleurs tendues, était réticent au départ, rappelle une source proche du dossier, son métier étant de produire et vendre de l'électricité comme "architecte ensemblier" de centrales et non fabricant de pièces. "Il n'y avait pas pour eux de logique industrielle car ils pouvaient mettre en concurrence GEAST et Siemens et jouer sur les coûts", explique-t-elle.

Mais avec cette acquisition, EDF reçoit en retour le feu vert pour des commandes de turbines, soit "plusieurs milliards d'euros", avec en outre le renouvellement d'un parc nucléaire français en fin de vie, ajoute cette source.

GEAST compte à ce jour un carnet de commandes d'une valeur de 5,5 milliards de dollars, contre 500 millions en 2015, assure-t-on chez GE.

Pour ce qui est de la France, Emmanuel Macron avait annoncé début novembre que le pays s'apprêtait à lancer la construction de réacteurs, une vingtaine d'années après la mise en service des derniers, mais il n'a depuis donné aucun détail sur ce projet.

EDF a déjà remis à l'État une proposition pour construire six réacteurs EPR2 (version améliorée de l'EPR) pour une cinquantaine de milliards d'euros.

Son PDG ne cesse de dire qu'il est désormais "urgent" de lancer "des actions concrètes".

Le gouvernement a évoqué une première mise en service d'EPR2 "en 2035-2037", mais il doit encore préciser les contours de ces futurs chantiers.

Selon la source proche du dossier, le président devrait parler décarbonation, énergies et faire des annonces au sujet du nucléaire, jeudi à Belfort, terre d'industries en lien avec la production énergétique.

Pour la CGT, "si la sortie de GE peut être perçue par une partie des salariés comme une espérance d’un renouveau, il convient de s’interroger sur sa finalité industrielle", note le syndicat, qui appelle à "engager un programme palier d'EPR2, en parallèle de la prolongation des réacteurs actuels".

La France, qui tire environ 70% de son électricité de l'atome, un record mondial, construit actuellement sur son sol un seul réacteur EPR, à Flamanville (Manche), qui a rencontré des déboires multiples, source de retards et rallonges budgétaires.

© 2022 AFP

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4 commentaires sur cet article. Participez à la discussion.

bourbern
07/02/22 16:52
Très bien, mais dans l'affaire quelle est la plus ou moins value réalisée par GE? Une plus-value démontrerait encore une fois le gaspillage de l'argent public par les pouvoirs politiques.
angeloysse
07/02/22 19:29
de plus BOURBERN macron ne sera plus président pour le prochain mandat car une reprise en main de notre strategie d'independance et souverain est très important. les sondages qui indiquent que macron est crédité de plus de 24% est pour moi des sondages faux car lorsque je regarde dans mon entourage personne ne va voté pour lui .
pascalle
08/02/22 09:15
EDF obligée (par Macron) de racheter la branche turbine GE aux prix fort après que GE ait totalement pillé les brevets de l'entreprise (grâce à Macron). Regardez l'excellent reportage d'ARTE
philibertlesBB
08/02/22 12:16

Il faut revenir un peu en arrière sur le dossier.

Quand GE à acheter la branche énergie d’Alsthom, les intermédiaires ont fait de copieuses commissions et dans le lot il y avait la banque Rothschild le raccourci est fait avec notre président. Le réseau reste le réseau d’affaires, c’est immuable…

GE a donc acheter une branche stratégique et a eu tout loisir d’en retirer la substance technologique.

Aujourd’hui le grand gagnant est bien GE.

EDF dans tout cela récupère une activité dont elle aura beaucoup de mal a intégré et financer. Aucun soucis par ailleurs dixit B Lemaire le grand stratège qui dans sa vie n’aura eu de cesse d’afficher un discours conceptuel sans réelle compétence opérationnelle car in fine l’état gère avec des deniers public, notre pognon.

La trajectoire pour Edf est bien connue et la prochaine étape sera le projet HERCULE qui sera servi sur un plateau.

La suite, je vous la laisse imaginer…

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