Vous aimez écrire ? vous souhaitez que vos textes soient publiés dans cette rubrique ? contactez-nous
Notre économie" (ou plutôt la parodie d'économie dans laquelle nous nous
trouvons, avec des dépenses publiques qui représentent au moins 53 % du PIB dans
des pays comme la France) se limitait jusqu'ici à une bulle de crédit en
croissance exponentielle, dont la croissance annuelle a représenté jusqu’à 20,
25% du PIB et même plus pendant les années qui ont précédé la crise et aux «
politiques de relance de la demande » des états qui ont réussi à alimenter cette
bulle jusqu'ici, depuis 15 à 25 ans selon les pays.
A partir du moment où :
1) La bulle de crédit a touché ses limites et cessé son expansion (en 2007).
2) Les capacités des états à remplacer la croissance de la défunte bulle de
crédit via une stratégie de fuite en avant dans le déficit public commencent à
être remises en cause par le marché et l'opinion (depuis la fin 2009), avec
l’exemple de la Grèce, de l’Espagne, puis sans doute de nombreux autres pays à
venir (dont la France et les USA), dont la situation est au final assez
similaire.
La partie est terminée, et il n'y a qu'à attendre patiemment les grandes soldes
de liquidation du système précédent.
Un relais offert par nos économies aux plans de relance de la consommation ?
D'où pourrait-il donc venir ?
De la production ?
Nous ne produisons plus grand chose : Les keynésiens nous ont expliqué depuis
des décennies que ce n'était pas nécessaire, vu que c'est selon eux la "demande"
(bien vite devenue la consommation à crédit) qui fait la richesse, et qu'il
suffit de "stimuler la demande" pour que tout aille bien.
Le secteur secondaire ne représente aujourd’hui que 19 à 20 % du PIB de pays
comme la France ou les USA. Il représentait encore 28 à 30% au moment de
l'implosion de la bulle de crédit japonaise au début des années 90, ce qui a
permis au Japon de rester un solide exportateur tout au long de sa crise, et
d'en atténuer les conséquences, dans un environnement où le reste du monde était
en croissance.
Des exportations ?
Les exportations des USA vers la Chine représentent par exemple environ 0,6% du
PIB US. Et la balance commerciale y est largement déficitaire.
De toute façons à quoi bon exporter ? C'est une idée démodée puisque les
keynésiens nous ont expliqué qu'il suffisait de consommer, et qu'en "soutenant
la demande" on créerait toute la croissance nécessaire à notre prospérité (sans
doute grâce aux nombreux biens de consommation que nous achetons à crédit auprès
des pays émergents en creusant ainsi notre déficit commercial).
De notre avance technologique ?
Grâce à nos excellentes « politiques de relance de la demande » et de
développement du crédit à répétition (qui sont, rappelons le une fois encore,
les seules politiques possibles), les pays émergents sont devenus nos principaux
créanciers, et ont accumulé des réserves de changes conséquentes.
Largement de quoi s’offrir via des rachats d’entreprises nos technologies dont
ils ont encore besoin et aussi les services de chercheurs compétents et bien
formés (chez nous de préférence).
Cela fait d'ailleurs un moment que le mouvement a commencé.
Du travail ?
Les politiques keynésiennes ont généré de nombreux emplois essentiels qui
donnent à notre marché du travail une base saine et solide pour l'avenir :
- Un secteur financier surdimensionné et à la pointe du progrès pour que tous
les consommateurs aient un accès illimité au crédit et puissent ainsi
se surendetter sans limites créér une richesse
illimitée.
- Des filières d'importation / distribution, des filières d'achat et revente de
biens immobiliers et d'actifs divers pléthoriques pour satisfaire la demande
associée à la bulle et créér ainsi toujours plus de richesses.
- Des services commerciaux et publicitaires à la pointe du progrès scientifique,
afin que chaque consommateur puisse dépenser au plus vite son crédit et créér
ainsi le plus rapidement possible de la richesse.
- Des armadas de fonctionnaires chargés de gérer les centaines ou milliers
d'usines à gaz complexes de "relance de la demande", de "subventions", de
"stimulations", de "primes" mises en place par nos états, afin que le
consommateur reste toujours au mieux de sa forme de consommateur et puisse
remplir son rôle keynésien de « créateur de richesses ».
La dernière découverte en la matière étant le concept de « gaspiller plus pour
protéger plus la planète » grâce aux nouveaux « produits verts ».
Tous ces emplois ne servent plus à rien et disparaissent une fois que la bulle
de crédit a implosé et que les états n'ont plus la capacité de la faire renaître
? Voilà qui est regrettable.
Les keynésiens nous avaient pourtant offert un beau rêve via leur grande idée
"c'est la demande et la consommation qui fait la richesse", et ont même
expliqué, sans aucune gêne, que leurs pilules étaient la seule prescription
possible pour éviter le chaos.
Il ne faudrait maintenant pas que certains mauvais coucheurs aillent se plaindre
en cas de réveil difficile...Un tel manque de solidarité de leur part serait
déplacé !
Pour finir, si nous continuons sur cette voie de « relance de la demande », je
vois quand même un relais possible :
Il y aura bien un moment où le processus de liquidation sera suffisamment avancé
chez nous pour que les ex-pays émergents devenus économies principales
s’intéressent à nos pays, pour la main d’œuvre productive, bien formée, et
devenue très bon marché qu’on pourra y trouver.
La croissance pourra alors repartir dans de nouveaux "pays émergents" low cost :
les USA, la France et les nombreux autres qui avaient trop abusé du crédit.
Simplement nos standards de vie et de pouvoir d’achat ne seront alors "plus tout
à fait" les mêmes.
Espérons quand même que les politiques de « relance de la demande » et de
"stimulation du crédit" s'arrêteront avant que nous soyons arrivés à cet «
ultime relais ».